Hot Mobile et Golan Telecom se rapprochent
Hot, propriété de Patrick Drahi, va louer ses infrastructures à Golan Telecom, dont Xaviel Niel possède 30 %
La nouvelle a de quoi surprendre : les deux ennemis des télécoms, Patrick Drahi (SFR, Altice) et Xavier Niel (Free), vont se rapprocher en Israël. Le 10 juin, Hot Mobile a informé les autorités boursières de Tel Aviv de la signature d’un accord avec Golan Telecom, d’une durée de 10 ans.
Selon Les Echos, « l’accord doit d’abord permettre à Golan Telecom (850.000 abonnés) « d’utiliser les services du réseau de Hot Mobile » et ainsi de « rester un opérateur indépendant ». Hot Mobile va ensuite fournir à Golan Telecom, et sous certaines conditions, les ressources qui lui sont nécessaires pour financer ses engagements liés à l’itinérance ».
Golan Telecom se trouve en effet dans une situation financière difficile : l’opérateur low-cost israélien, fondé par Michael Golan, utilise actuellement les antennes relais de l’opérateur historique Cellcom. Mais Golan n’a pas développé son propre réseau comme il s’y était engagé, et a donc contracté une dette de 600 millions de shekels auprès de Cellcom.
Les deux avaient d’ailleurs tenté de se rapprocher en avril dernier, mais le projet avait été empêché par l’Autorité israélienne de la concurrence. Hot Mobile s’était alors montré très agressif, baissant ses forfaits au prix de Golan pour récupérer ses clients.
On ne peut donc qu’être surpris par cette décision de Hot Mobile, d’autant que Michael Golan et Patrick Drahi sont en très mauvais termes, comme le rapporte Les Echos. Anciens collègues, Golan a un jour quitté Altice pour « fonder sa start-up » quand Drahi préparait « sa candidature à une licence de téléphonie mobile en Israël ». Mais, quand Drahi dépose son projet, surprise : il retrouve Golan en face de lui, soutenu… par Xavier Niel, patron de Free et grand ennemi de SFR en France.
Cependant, il n’est pas certain que ce rapprochement, qui rapportera beaucoup à Hot Mobile, soit validé par l’Autorité de la concurrence : selon Ha’aretz, qui cite une source au sein de Partner, autre opérateur israélien, « cette manœuvre transforme Golan Telecom en un opérateur virtuel, ce qui est contraire aux termes de sa licence ». Golan devrait donc modifier sa licence, ce à quoi d’autres opérateurs pourraient s’opposer.