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Hôtels et guides touristiques israéliens durement touchés par le virus

Les hôteliers disent que sans aide, il y aura des licenciements massifs ; silence du ministère du Tourisme ; selon un guide, les annulations sont dues au manque de clarté de l'Etat

Un touriste portant un masque facial par crainte du coronavirus, prie au mur Occidental dans la Vieille Ville de Jérusalem, le 27 février 2020. (Olivier Fitoussi/Flash90)
Un touriste portant un masque facial par crainte du coronavirus, prie au mur Occidental dans la Vieille Ville de Jérusalem, le 27 février 2020. (Olivier Fitoussi/Flash90)

Le chef de l’association des hôtels en Israël a déclaré lundi que l’industrie était confrontée à la pire crise de son histoire, les revenus du tourisme ayant chuté face à l’épidémie de coronavirus, et a averti qu’une injection de fonds de l’État était la seule chose qui pouvait la sauver de la faillite.

« Si le gouvernement n’apporte pas d’aide immédiate, des licenciements massifs vont commencer, et le secteur perdra plus de la moitié de ses employés », a déclaré le président de l’Association des hôtels d’Israël, Amir Hayek, au site d’informations financières Globes.

Ses commentaires ont précédé une annonce attendue selon laquelle les voyageurs du monde entier seront tenus d’entrer en quarantaine à domicile après être entrés en Israël.

« La fermeture prévue des frontières israéliennes aux entrées des touristes du monde entier coûtera immédiatement au secteur 6 milliards de shekels [1,5 milliard d’euros] par an », a déclaré M. Hayek. « Il y aura des licenciements massifs, et des dizaines d’hôtels vont fermer. L’industrie hôtelière n’a jamais été dans une situation aussi difficile. Les chaînes d’hôtels fusionnent des hôtels proches les uns des autres, tandis que des hôtels isolés sont sur le point de fermer ».

Des touristes portant un masque facial par crainte du coronavirus visitent le mur Occidental dans la Vieille Ville de Jérusalem, le 5 mars 2020. (Olivier Fitoussi/Flash90)

Hayek a déclaré que le taux d’occupation des chambres d’hôtel est tombé à moins de 40 %, la plus forte baisse ayant été enregistrée à Jérusalem et à Tel Aviv. La situation était particulièrement préoccupante avant les fêtes d’avril de Pessah et de Pâques – une période de l’année habituellement très chargée pour les touristes juifs et chrétiens.

Un porte-parole du ministère du Tourisme n’a pas immédiatement commenté la situation, mais des fonctionnaires du ministère ont rencontré mardi les responsables de l’industrie concernés pour discuter de la situation.

Israël devait annoncer lundi un ensemble plus large de protocoles exigeant que les voyageurs du monde entier s’isolent pendant 14 jours après leur entrée en Israël, dans une mesure largement considérée comme une tentative de ne pas isoler les États-Unis, où les taux de contagion semblent être en hausse. Israël a déjà exigé le retour des Israéliens de plusieurs pays pour qu’ils se mettent en quarantaine et a interdit l’entrée des étrangers dans une série de pays européens et asiatiques.

Un guide touristique a déclaré que le problème était aggravé par un manque de directives claires de la part du gouvernement, et que certains groupes annulaient à l’avance en raison de l’incertitude quant à l’autorisation d’entrer dans le pays lors de leurs voyages.

Ezra Korman, le PDG de Makor Educational Journeys, a déclaré que la plupart des neuf groupes qui devaient arriver dans les deux prochaines semaines pour ses voyages ont annulé.

« Deux et demi d’entre eux restent encore à venir », a-t-il déclaré. « La moitié fait référence à un groupe qui attend » un peu plus de clarté de la part du gouvernement israélien.

Des personnes marchent en bord de mer à Tel Aviv par temps de tempête, le 8 janvier 2020. (Miriam Alster/Flash90)

Makor est une division de IGT Israel & Global Travel, qui s’attendait à avoir « des dizaines de bus » avec des groupes de touristes dans les jours à venir, et « maintenant c’est réduit à un seul chiffre ».

Il s’est adressé au Times of Israel après avoir passé les heures précédentes avec un groupe du Texas, dont 12 des 25 participants initiaux ont fini par faire le voyage.

Korman a exprimé sa consternation face au manque de clarté du gouvernement israélien, expliquant « Nous avions un groupe américain qui devait partir en excursion cette semaine. Sept d’entre eux ont pris l’avion jeudi, et ils sont maintenant en visite. Les autres étaient censés partir samedi soir, mais des informations ont indiqué qu’Israël était sur le point d’imposer des restrictions sur les arrivées de certains États américains, et ils ont donc réservé pour la nuit dernière.

Les salles de départ vides de l’aéroport Ben Gurion. Les gens annulent leurs voyages par crainte du coronavirus, le 8 mars 2020. (Crédit : Flash90)

« La nuit dernière, ce n’était pas encore clair, alors ils ont changé pour ce soir. Les sept qui sont ici font la visite, et sept autres attendent jusqu’à ce soir pour voir s’ils vont venir les rejoindre ».

En bref, a-t-il dit, « les gens veulent venir, mais la situation n’est pas claire. Et s’ils sont obligés de prendre une décision dans un contexte de manque de clarté, beaucoup ne viendront pas ».

Les groupes organisés sont annulés, de même que les visites privées. Dimanche, il a été annoncé que Taglit-Birthright annulait les voyages en Israël à court terme « par mesure de précaution en raison des préoccupations liées au coronavirus ». Cinq cents personnes des États-Unis, d’Allemagne et de l’ex-Union soviétique ont annulé leur voyage.

De plus, le lobby pro-Israël AIPAC aurait reporté quelques groupes qui devaient venir en Israël dans les prochaines semaines.

Un journaliste basé à Jérusalem a déclaré que les trois groupes de touristes américains qu’il devait accueillir lors de leurs visites en Israël la semaine suivante ont annulé leurs voyages au cours des deux derniers jours.

Le ministre des Finances, Moshe Kahlon, a déclaré dimanche qu’il présenterait des plans pour fournir des crédits aux entreprises, mais sans mentionner une aide spécifique pour l’industrie du tourisme.

Des participants au programme Taglit visitent Massada. (Crédit : Taglit-Birthright/JTA)

En outre, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a promis de soutenir la compagnie aérienne El Al, qui a commencé à licencier après les pertes massives de chiffre d’affaires dues à l’épidémie de coronavirus.

La compagnie aérienne a déclaré dimanche à la Bourse de Tel Aviv qu’elle s’attendait à une baisse de ses revenus de 140 à 160 millions de dollars pour la période de janvier à avril 2020 en raison de la suspension de plusieurs lignes et de la baisse de la demande dans d’autres en raison de l’épidémie mondiale de coronavirus.

D’autres transporteurs ont également des difficultés sur leurs lignes vers Israël, car le tourisme est en chute libre – Air France a déclaré samedi qu’elle avait arrêté tous les vols entre Paris et Tel Aviv jusqu’au 28 mars. Lufthansa, Air France, Alitalia, Iberia et Wizz Air ont toutes réduit ou interrompu leurs vols vers Israël.

Entre-temps, l’Autorité aéroportuaire israélienne a déclaré qu’elle regrouperait tous les vols internationaux du terminal 1 de l’aéroport international Ben Gurion au terminal 3 du 14 mars à la fin du mois d’avril.

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