Israël en guerre - Jour 350

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« Il a pris mes enfants » : Netanyahu chahuté lors de la cérémonie de Yom HaZikaron

Des cérémonies sont tenues dans les cimetières du pays, en hommage aux lourdes pertes du 7 octobre ; Gallant : la guerre façonnera l'avenir d'Israël "pour les décennies à venir"

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu lors d'une cérémonie pour Yom HaZikaron, en hommage aux soldats israéliens tombés au combat, au Mémorial du cimetière militaire du mont Herzl, à Jérusalem, le 13 mai 2024. (Crédit : Arie Leib Abrams/Flash90)
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu lors d'une cérémonie pour Yom HaZikaron, en hommage aux soldats israéliens tombés au combat, au Mémorial du cimetière militaire du mont Herzl, à Jérusalem, le 13 mai 2024. (Crédit : Arie Leib Abrams/Flash90)

Les meilleures valeurs d’Israël se reflètent dans ceux et celles qui sont tombés pour défendre le pays, et c’est au nom de ces valeurs qu’Israël continue de se battre contre le [groupe terroriste palestinien du] Hamas, a déclaré le Premier ministre Benjamin Netanyahu lors de la cérémonie de Yom HaZikaron au cimetière militaire du mont Herzl à Jérusalem lundi, qui a commencé après le retentissement de la sirène pendant deux minutes à 11 heures du matin.

« Au début de la guerre actuelle, qui a commencé avec le terrible massacre, nous avons été informés d’innombrables actes de sacrifice, d’héroïsme et de démonstrations d’engagement mutuel dont on se souviendra pendant des générations », a affirmé Netanyahu dans la Crypte du souvenir, en concentrant son attention sur le massacre du Hamas du 7 octobre.

« Nos proches qui sont tombés au combat représentent nos valeurs éternelles. L’amour de son prochain et de la nation, l’amour du pays, la volonté de se sacrifier et la croyance en la justesse du chemin », a-t-il ajouté lors d’un discours qui a été ponctué par des protestations.

« C’est exactement de cela qu’il s’agit dans cette guerre », a poursuivi le premier ministre. « C’est nous, Israël, ou eux, les monstres du Hamas. C’est soit l’existence, la liberté, la sécurité et la prospérité, soit la torture, le massacre, le viol et l’esclavage ».

« Nous sommes déterminés à gagner ce combat », a souligné Netanyahu devant un parterre de ministres, de grands rabbins, de chefs d’état-major de Tsahal, de diplomates et de familles endeuillées. « Nous atteindrons les objectifs de la victoire, avant tout en ramenant tous nos otages à la maison », a assuré Netanyahu.

« La douleur est omniprésente, mais il en va de même pour la lumière », a-t-il dit à la foule. « Le flambeau de notre existence, qui diffuse une immense lumière, ne peut s’éteindre. Nous la brandissons ensemble, tout comme nos soldats et nos commandants sont unis dans cette bataille fatidique. Car ce n’est qu’ensemble que nous pourrons gagner. »

Pendant le discours de Netanyahu, un homme a été photographié debout dans l’allée, brandissant un drapeau israélien sur lequel était inscrit en rouge « 7.10 », une référence apparente au refus de Netanyahu d’assumer la responsabilité de son rôle dans les échecs entourant le 7 octobre.

Le Premier ministre a également été interrompu vers la fin de son discours par des cris « Vous avez pris mes enfants » lancés par plusieurs participants, qui seraient des membres des familles endeuillées.

Par ailleurs, des vidéos circulant sur les réseaux sociaux montraient une foule nombreuse quittant le mont Herzl au moment où Netanyahu commençait à s’exprimer, en signe de protestation silencieuse à son encontre.

Yom HaZikaron est particulièrement sombre cette année. C’est le premier depuis le massacre meurtrier du Hamas dans le sud d’Israël, le 7 octobre, et il intervient après une année où le nombre de personnes tuées à la guerre ou par le terrorisme est le plus élevé depuis cinquante ans.

Depuis Yom HaZikaron l’année dernière, 1 600 soldats et civils ont été tués au combat ou par le terrorisme, selon les chiffres publiés par les autorités. Le ministère de la Défense a indiqué que 766 soldats ont été tués au cours de l’année écoulée pendant leur service militaire, et que 61 autres vétérans handicapés sont décédés à la suite de complications liées à des blessures subies pendant leur service au cours des années précédentes.

Selon la Caisse d’Assurance Nationale, 834 noms ont également été ajoutés à la liste des victimes civiles du terrorisme décédées dans des attentats au cours de l’année écoulée, la grande majorité d’entre elles au cours des massacres du 7 octobre.

Les gens se tiennent immobiles pendant la sirène de deux minutes qui a retenti à travers Israël, pour marquer Yom HaZikaron au cimetière militaire du mont Herzl, à Jérusalem, le 13 mai 2024. (Credit: Chaim Goldberg/Flash90)

Un peu plus tôt, le ministre de la Défense Yoav Gallant s’était exprimé lors de la première cérémonie commémorative de la journée, qui se tenait également au Memorial du mont Herzl. Comme Netanyahu, ses remarques étaient centrées sur les massacres du 7 octobre dans le sud d’Israël et sur la guerre en cours à Gaza, dont l’impact, a-t-il dit, continuerait à se répercuter sur la société israélienne pendant des décennies.

« Vingt-cinq mille quarante noms, c’est le prix insupportablement lourd que nous avons dû payer en sang pour assurer la vie du peuple d’Israël sur sa terre », a indiqué Gallant, en évoquant le nombre total de ceux qui sont morts pour Israël – et, avant sa création, pour la communauté juive de la région – depuis 1860.

« Chaque nom ici, sur ce Mémorial, parmi les rangées silencieuses de briques, crie les espoirs et les rêves brisés, les amours et les amitiés écourtées, et la douleur sans fin – pour ceux qui étaient et qui ne sont plus », a-t-il ajouté.

« Cette année, trop de briques ont été ajoutées au mur du souvenir », a ajouté Gallant, saluant l’héroïsme et la bravoure des 716 soldats et membres des forces de sécurité qui ont perdu la vie pendant la guerre.

Des familles endeuillées, des amis et des soldats israéliens se rendent sur les tombes des soldats tombés au combat lors du Yom Hazikaron qui commémore les soldats israéliens tombés au combat et les victimes de la terreur au cimetière de Kiryat Shaul à Tel Aviv, le 13 mai 2024. (Crédit : Avshalom Sassoni/Flash90)

« C’est finalement l’esprit de combat et le courage des soldats israéliens qui ont empêché le Hamas de faire encore plus de victimes à l’intérieur d’Israël le 7 octobre », a-t-il ajouté.

« Dans la bande de Gaza, à la frontière nord, en Cisjordanie et dans des endroits plus éloignés – Tsahal se bat encore aujourd’hui, dans la guerre la plus juste que l’État d’Israël ait jamais connue. C’est une guerre de non-choix, c’est une guerre qui façonnera nos vies pour les prochaines décennies », a-t-il déclaré.

La guerre continuera, a-t-il ajouté, « jusqu’à ce que tous les otages soient libérés, jusqu’à ce que la gouvernance et les capacités militaires du Hamas soient démantelées et jusqu’à ce que nous ayons ramené la prospérité et la créativité au sein de l’État d’Israël, et un sourire sur le visage de ses citoyens ».

Après les remarques de Gallant, les noms des soldats, policiers, gardiens de prison et secouristes israéliens tombés au combat ont été lus à haute voix.

Le ministre de la Défense Yoav Gallant et des familles endeuillées assistent à une cérémonie officielle du Yom Hazikaron au cimetière de Kiryat Shaul à Tel Aviv, le 13 mai 2024. (Crédit : Tomer Neuberg/Flash90)

La cérémonie s’est déroulée en présence de hauts responsables des services de sécurité, notamment le directeur général du ministère de la Défense, Eyal Zamir, le chef de la direction du personnel de Tsahal, le général de division Yaniv Asor, et des représentants de la police et de l’administration pénitentiaire israéliennes. Chaque organe de défense tiendra également sa propre cérémonie.

Lors de la cérémonie en l’honneur des membres du Shin Bet assassinés, le chef de l’agence de sécurité Ronen Bar, s’est engagé à ce que le service de sécurité tire les leçons de ses échecs face aux événements qui ont précédé l’attaque terroriste menée par le groupe terroriste palestinien du Hamas le 7 octobre.

« C’est un jour difficile pour toutes les familles endeuillées, pour tous les citoyens, pour tous les employés du Shin Bet, mais aussi pour moi personnellement », a déclaré Ronen Bar.

Depuis le dernier Yom HaZikaron, dix membres et vétérans du Shin Bet ont été tués, tous lors de l’assaut meurtrier du 7 octobre.

Bar a ajouté que le Shin Bet avait failli à sa mission de protection de la nation le 7 octobre.

Le chef du Shin Bet, Ronen Bar, s’exprime lors d’une cérémonie du Yom HaZikaron au siège de l’agence à Tel Aviv, le 13 mai 2024. (Crédit : Capture d’écran/Shin Bet)

« Nous ressentons tous cette perte, le sentiment que cela aurait pu être évité, et en tant que chef de l’agence et responsable des activités de l’agence, je le ressens peut-être plus que quiconque », a poursuivi Bar.

Il a également indiqué que le Shin Bet menait une enquête « approfondie » sur les responsabilités de l’agence dans les échecs du 7 octobre.

« Il s’agit d’une enquête douloureuse mais importante. Nous en tirerons les leçons et corrigerons ce qui doit l’être. C’est notre devoir envers le peuple d’Israël et envers ceux qui sont tombés au combat. Sans la confiance du public dans les institutions de l’État et en nous, nous n’avons pas le droit d’exister », a déclaré Bar.

Bar a ajouté que le rôle de l’agence dans la guerre « n’est pas encore terminé ».

« Nous ne nous reposerons pas tant que nous n’aurons pas ramené les 128 otages chez eux, ainsi que les quatre otages qui s’y trouvaient auparavant. Ceux qui sont vivants et ceux qui ne le sont pas. Tous. Car c’est là que réside la véritable différence entre nous et eux : Nous sommes prêts à sacrifier notre vie pour nos citoyens, alors qu’eux sacrifient la vie des citoyens pour leurs propres intérêts », a-t-il déclaré.

Alors que Netanyahu assistait à la cérémonie principale qui se tenait au mont Herzl, des ministres du gouvernement se sont rendus à des cérémonies similaires dans les 52 autres cimetières militaires d’Israël, malgré les demandes insistantes de certaines familles endeuillées de ne pas s’y présenter. C’est avec des protestations que nombre de ces ministres ont été accueillis.

Des personnes tenant des pancartes contre le ministre de la Défense Yoav Hazikaron lors d’une cérémonie officielle du Yom Hazikaron au cimetière de Kiryat Shaul à Tel Aviv, le 13 mai 2024. (Crédit : Avshalom Sassoni/Flash90)

Dans un cimetière de sa ville natale de Rosh Haayin, le ministre du cabinet de la Guerre, Benny Gantz, a évoqué le sort des 132 otages toujours détenus par le Hamas à Gaza, dont 36 ont été confirmés comme n’étant plus en vie, et a déclaré qu’Israël était prêt à faire des concessions considérables pour les récupérer.

« Nous reviendrons à Beeri et à Metula forts mais blessés », a-t-il déclaré, en faisant référence aux communautés durement touchées près des frontières de la bande de Gaza et du Liban.

« Nous reverrons des jours meilleurs et plus calmes. Nous reverrons nos otages, pour lesquels nous prions tous et que nous sommes déterminés à ramener, même si le prix à payer est extrêmement douloureux ».

Contrairement à Gantz, les otages étaient totalement absents du discours du ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, qui s’est exprimé au cimetière militaire d’Ashdod.

Ben Gvir, dont la présence a suscité de vives discussions entre les participants, a souligné qu’Israël devait continuer à se battre en mémoire de ceux qui ont été tués.

« Le sang de nos frères crie depuis le sol et nous ordonne de continuer et de nous souvenir, de continuer et de nous battre. Avec le bouclier et l’épée, jusqu’à la victoire. Et elle arrive », a-t-il déclaré, selon une transcription envoyée par son bureau.

Le ministre des Finances Bezalel Smotrich, compagnon de route de Ben Gvir, a déclaré à la foule présente au cimetière militaire d’Ofakim qu’il assumait la responsabilité des échecs du 7 octobre.

« Les dirigeants de l’État et le système de sécurité ont échoué dans leur mission de protéger les citoyens d’Israël et, en tant que membre du gouvernement, j’assume la responsabilité de ce qui s’est passé et de ce qui se passera », a-t-il déclaré.

Emanuel Fabian et Sam Sokol ont contribué à cet article.

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