Israël en guerre - Jour 348

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Sur fond de guerre, violences et protestations lors des cérémonies de Yom HaZikaron

Des familles en deuil s'affrontent au cimetière militaire d'Ashdod lors de la visite de Ben Gvir ; en colère, certains malmènent des ministres lors de cérémonies à travers le pays

Un partisan du ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir criant sur une manifestante, devant le cimetière militaire d'Ashdod après une cérémonie de Yom HaZokaron, le 13 mai 2024. (Crédit : Sam Sokol/Times of Israel)
Un partisan du ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir criant sur une manifestante, devant le cimetière militaire d'Ashdod après une cérémonie de Yom HaZokaron, le 13 mai 2024. (Crédit : Sam Sokol/Times of Israel)

Pour la deuxième année consécutive, des affrontements ont éclaté lors du discours du ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, à l’occasion de Yom HaZikaron. Des manifestants ont traité l’homme politique d’extrême-droite de « criminel » et de « réfractaire » et ont exigé qu’il quitte la cérémonie annuelle à Ashdod.

En réponse, les partisans de Ben Gvir ont traité les manifestants de « gauchistes » et « d’ordures », déclenchant de nombreuses bagarres dans la section militaire du cimetière d’Ashdod.

Des cris ont brisé l’atmosphère solennelle de la journée alors que les participants se battaient, se bousculaient et se donnaient des coups de poing tandis que les soldats et la police s’efforçaient de les séparer.

« Récitez le Kaddish pour Israël ! Regardez ce qui nous est arrivé », a crié un homme à un opposant au gouvernement, alors que la police tentait de les séparer. « Pourquoi nous dérangez-vous ? Allez vous faire foutre. Regardez où vous êtes. »

S’exprimant au sujet des perturbations, Ben Gvir a déclaré qu’Israël devait continuer à combattre le groupe terroriste palestinien du Hamas à Gaza en mémoire de ceux qui ont été tués le 7 octobre et à la suite de cette journée noire.

« Le sang de nos frères crie depuis le sol et nous ordonne de continuer et de nous souvenir, de continuer et de nous battre. Avec le bouclier et l’épée, jusqu’à la victoire – et elle arrive », a-t-il déclaré dans un discours qui n’a fait aucune mention des otages de Gaza.

« Les événements du 7 octobre nous ont rappelé que nous devons toujours rester alertes et vigilants. Nous devons rejeter l’idée que nos ennemis meurtriers et rapaces aspirent à la paix ou à la tranquillité », a-t-il déclaré. « À chaque génération, ils se lèvent pour nous détruire. À chaque génération, les méthodes se perfectionnent, deviennent plus intelligentes, plus cruelles, mais la haine est la même ».

Alors que le ministre, entouré d’une horde d’agents de sécurité, quittait le cimetière après la cérémonie, les disputes se poursuivaient à l’extérieur, avec des manifestants pro- et anti-Ben Gvir qui se criaient dessus sur le parking bondé.

« Les gauchistes ne sont pas des Juifs », a crié un homme. « Il n’y a pas de place pour les gauchistes après le massacre. Honteux ! »

Un autre a crié « Seulement Bibi », en utilisant le surnom du Premier ministre Benjamin Netanyahu.

Un groupe de personnes portant des tee-shirts « Ramenez-les à la maison » a été accosté par des partisans de Ben Gvir, tandis qu’un policier a réprimandé un manifestant qui s’opposait à la présence de Ben Gvir parce qu’il est un adepte du défunt rabbin ultra-nationaliste Meïr Kahane.

« Je suis un kahaniste », a crié le policier au manifestant âgé, en se frappant la poitrine.

C’est la deuxième année consécutive que l’apparition de Ben Gvir lors d’un événement organisé à l’occasion de Yom HaZikaron a déclenché des violences.

En 2023, plusieurs ministres ont été accueillis par des protestations et des perturbations lors des cérémonies de Yom HaZikaron à travers le pays – dans le cadre d’une intense controverse nationale sur les efforts du gouvernement de l’époque pour réformer le système judiciaire – dont des affrontements entre des familles de soldats tombés au combat lors d’une cérémonie à laquelle assistait Ben Gvir dans un cimetière militaire à Beer Sheva.

Cherchant à éviter de telles éruptions de colère cette année, Netanyahu et d’autres dirigeants nationaux ont signé la semaine dernière un engagement public, et ce afin de « préserver le caractère sacré » de Yom HaZikaron.

Malgré cela, le gouvernement a affecté cette année des ministres à diverses commémorations de Yom HaZikaron dans tout le pays, sans consulter les familles endeuillées, ce qui a déclenché une réaction de colère.

Certains hommes politiques et membres des familles des victimes du massacre du Hamas du 7 octobre ont demandé aux ministres du gouvernement et aux législateurs de s’abstenir de prendre la parole lors des diverses cérémonies des 12 et 13 mai, craignant que la journée ne soit entachée par la présence d’hommes politiques que beaucoup accusent d’être responsables des échecs qui ont conduit à cet assaut terroriste sans précédent.

Le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, s’exprimant lors de la cérémonie officielle de Yom HaZikaron au cimetière militaire d’Ashdod, le 13 mai 2024. (Crédit : Liron Moldovan/Flash90)

Outre Ben Gvir, d’autres membres du cabinet ont également été hués lors des cérémonies.

Le ministre de la Défense Yoav Gallant, qui s’est rendu dans un cimetière militaire de Tel Aviv, a été accueilli par une protestation silencieuse de trois personnes brandissant des pancartes, dont l’une disait : « Leur sang est sur vos mains ». Une personne lui a également intimé l’ordre de démissionner, selon un activiste qui a publié un message sur les réseaux sociaux.

À Netanya, la ministre des Renseignements, Gila Gamliel, a pris la parole alors qu’une femme dans la foule lui hurlait de rentrer chez elle. La manifestante s’est brièvement disputée avec un homme en uniforme militaire qui semblait assurer la sécurité, alors que d’autres personnes dans la foule essayaient de lui dire de se taire.

Dans le cimetière militaire de Rehovot, des manifestants ont scandé « honte » et d’autres chants pendant que le ministre du Logement, Yitzhak Goldknopf, prenait la parole.

D’autres personnes ont tenté de calmer les manifestants, ce qui a donné lieu à des disputes, dont certaines ont tourné à l’affrontement physique, selon un article paru dans la presse locale.

À Holon, une femme d’un certain âge a été vue en train de crier sa colère contre la ministre des Transports Miri Regev à la fin de la cérémonie locale, la traitant notamment de « merde ».

Dans la ville d’Ofakim, dans le sud du pays, Einav Zangauker, la mère de l’otage Matan Zangauker, a interpellé le ministre des Finances Bezalel Smotrich à la sortie d’une cérémonie organisée dans un cimetière militaire, le pressant d’accepter un accord avec le Hamas qui permettrait aux captifs qui se trouvent encore à Gaza d’être libérés.

« Faites au moins un effort monumental pour ceux qui sont encore en vie, pour ceux qui peuvent encore être sauvés », lui a-t-elle dit d’un ton calme.

Smotrich, le regard fuyant, a répondu que le gouvernement œuvrait à obtenir la remise en liberté de son fils.

« Je vous prends dans mes bras. Nous avons l’obligation de le faire revenir et nous faisons tout ce que nous pouvons à cette fin », a-t-il dit.

Ces dernières semaines, Einav Zangauker est devenue une voix particulièrement forte du mouvement de protestation anti-gouvernement.

Ben Gvir et Smotrich ont tous deux irrité de nombreux militants en faveur d’un accord pour la libération des otages en s’opposant à une proposition d’accord qui libérerait des dizaines d’otages détenus par le Hamas à Gaza en échange de la libération de centaines de prisonniers palestiniens incarcérés pour atteinte à la sécurité en Israël et d’un arrêt temporaire, mais prolongé, des combats.

Au cours de son discours prononcé lors de la cérémonie, Smotrich a assumé ses responsabilités dans les échecs qui ont ouvert la porte au 7 octobre, disant que « le leadership, à la tête de l’État et des services de sécurité, ont échoué dans leur tâche de protection des citoyens d’Israël et moi-même, en tant que membre du gouvernement, j’assume la responsabilité de ce qui s’est passé et de ce qui se passera ».

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