Implantations : Mladenov de l’ONU note une baisse du nombre de constructions
L'envoyé spécial a déclaré au Conseil de Sécurité que l'on a observé lors de trois derniers mois "le nombre trimestriel le plus bas de constructions" sur ces deux dernières années
Jacob Magid est le correspondant du Times of Israël aux États-Unis, basé à New York.

Les trois derniers mois ont vu le nombre le plus bas de logements construits par Israël au-delà de la Ligne Verte sur ces deux dernières années, a déclaré mardi le représentant des Nations unies au Moyen-Orient . La raison est peut-être plus technique que politique.
Entre septembre et décembre, des projets pour environ 2 200 maisons ont été avancés ou approuvés par les autorités israéliennes à Jérusalem-Est et en Cisjordanie, a expliqué Nickolay Mladenov dans un rapport trimestriel au Conseil de sécurité des Nations unies. La rédaction de ce rapport a été mise en place en décembre dans le cadre du vote de la résolution 2334 du Conseil de sécurité des Nations unies.
« C’est le nombre trimestriel le plus bas en termes de projets et d’approbations enregistrés depuis que la résolution a été adoptée », a déclaré le représentant.
Pourtant, cette situation s’explique principalement par le fait que la réunion trimestrielle du conseil du ministère de la Défense qui développe les logements en Cisjordanie doit avoir lieu dans les prochaines semaines.
Un responsable du ministère de la Défense a expliqué que des dizaines de projets doivent être approuvés lors de cette réunion, conduisant à un nombre plus proche des 2 400 permis recensés par Mladenov en décembre de l’année dernière.

La plupart des décomptes trimestriels enregistrés dans les huit rapports du représentant des Nations unies depuis l’adoption de la révolution 2334 se situaient entre 2 500 et 3 500 permis.
La période avec le plus d’approbations de logements est intervenue dans les trois premiers mois après le vote de la résolution 2334. Mladenov avait enregistré que 5 550 logements avaient été approuvés, selon son rapport de mars 2017 au Conseil de Sécurité.
S’il a remarqué la chute des constructions, Mladenov a souligné le feu vert accordé par Israël à 31 maisons à Hébron. Il s’agirait de la première construction dans la ville de Cisjordanie, véritable poudrière, depuis 16 ans.
« Toutes les activités d’implantation sont une violation du droit international et un obstacle majeur à la paix », a déclaré Mladenov.
Alors que le gouvernement n’a pas fait état de son intention de limiter la construction israélienne en Cisjordanie, les dirigeants d’implantations et leurs soutiens dans la coalition ont mis la pression pour légaliser des logements qui existent déjà au-delà de la Ligne verte et qui ont été construits sans l’approbation de l’état.
Jeudi dernier, Netanyahu a donné l’ordre aux autorités — à travers le Procureur général Avichai Mandelblit — de légaliser environ 2 000 logements construits illégalement sur des terres palestiniennes privées à travers la Cisjordanie.
Mercredi, la Knesset, en audience préliminaire, a fait avancer la Loi de Régulation 2, qui demande au comité de légalisation des implantations, nommé par la Knesset, de légaliser 66 communautés illégales dans les deux prochaines années.
Dans le même temps, le projet de loi protège ces implantations de la destruction et leur garantit de recevoir un accès complet aux services du gouvernement.
Alors que la communauté international considère comme illégale toute activité d’implantation, Israël distingue les maisons construites dans des implantations légales et autorisées par le ministère de la Défense sur des terres possédées par l’état, et des constructions illégales construites sans les permis nécessaires, souvent sur des terres palestiniennes privées.
Mladenov n’a également pas inclus, dans son rapport, les 82 maisons que Netanyahu a approuvées à la construction dans l’implantation d’Ofra, tout comme des projets pour des zones industrielles à Avnei Hefetz et à Beitar Illit, qui doivent encore être présentés devant le ministère de la Défense.