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Imran Khan compare l’inaction au Cachemire à celle face à la montée d’Hitler

Le Premier ministre pakistanais accuse le mouvement ultra-nationaliste hindou de s'inspirer de l'idéologie nazie

L'ancien joueur de cricket pakistanais devenu politicien Imran Khan du parti Tehreek-e-Insaf s'exprime devant les médias après avoir voté à  Islamabad durant les élections générales, le 25 juillet 2018. (Crédit : AFP Photo/Aamir Qureshi)
L'ancien joueur de cricket pakistanais devenu politicien Imran Khan du parti Tehreek-e-Insaf s'exprime devant les médias après avoir voté à Islamabad durant les élections générales, le 25 juillet 2018. (Crédit : AFP Photo/Aamir Qureshi)

L’inaction de la communauté internationale face aux évènements se déroulant au Cachemire rappelle le silence ayant entouré la montée du nazisme et l’émergence d’Hitler en Allemagne dans les années 1930, a affirmé dimanche le Premier ministre pakistanais Imran Khan.

« Le couvre-feu, la répression et le génocide imminent des Cachemiris au Cachemire occupé par l’Inde se produit exactement selon l’idéologie du RSS qui s’inspirait de l’idéologie nazie », a tweeté Imran Khan.

Le RSS, ou Rashtriya Swayamsevak Sangh (Corps des volontaires nationaux) est un mouvement ultra-nationaliste hindou aux méthodes paramilitaires. Ses détracteurs le qualifient de mouvement anti-musulman fascisant.

« Il y a une tentative de changer la démographie du Cachemire par le nettoyage ethnique », a accusé le Premier ministre pakistanais. « La question qui se pose est : le monde regardera-t-il et se montrera-t-il conciliant comme il l’a été avec Hitler ? ».

Fondé en 1925, le RSS est considéré comme le mentor idéologique du BJP (Bharatiya Janata Party), parti de l’actuel Premier ministre indien, Narendra Modi. Celui-ci a passé sa jeunesse au sein du RSS.

Le RSS a été interdit plusieurs fois depuis l’indépendance de l’Inde, en 1947, notamment après l’assassinat en 1948 du Mahatma Gandhi par l’un de ses anciens membres, l’accusant de sympathies musulmanes. Il avait aussi été interdit après avoir incité à la destruction, en 1992, de la mosquée de Babri, qui avait entraîné d’effroyables émeutes.

« Je crains que cette idéologie de la suprématie hindoue du RSS, de même que la suprématie aryenne des nazis, ne s’arrêtera pas au Cachemire occupé par l’Inde », a encore tweeté Imran Khan.

« Au lieu de cela, elle mènera à la suppression des musulmans en Inde et éventuellement au ciblage du Pakistan, qui est pour les suprémacistes hindous ce qu’était le Lebensraum (« espace vital », NDLR) d’Hitler », a-t-il ajouté.

Le gouvernement indien a annoncé lundi la révocation de l’autonomie constitutionnelle du Jammu-et-Cachemire (Nord), une mesure explosive qui vise à placer sous une tutelle plus directe de New Delhi cette région majoritairement peuplée de musulmans.

Le Pakistan, qui a déjà mené trois guerres face à l’Inde, dont deux autour du Cachemire, que les deux pays se disputent, a qualifié d' »illégale » cette décision.

Dimanche, Imran Khan a également téléphoné au président iranien Hassan RoUhani « dans le cadre de sa (campagne de) sensibilisation des leaders mondiaux sur la grave situation » au Cachemire indien, a-t-on appris dans un communiqué de son cabinet.

Le président Rouhani a exprimé « ses préoccupations quant aux atrocités et aux meurtres d’innocents » dans cette région, peut-on lire dans ce texte.

Le Cachemire indien vit désormais sous une chape de plomb, les rassemblements étant interdits et les communications coupées. Plus de 80.000 paramilitaires supplémentaires ont été déployés pour sécuriser cette région instable, où l’insurrection séparatiste a fait 70 000 morts depuis 1989.

Environ 8 000 personnes ont malgré tout manifesté vendredi, après la prière, à Srinagar, capitale du Cachemire indien. Les forces de sécurité ont riposté avec du gaz lacrymogène et des tirs d’armes à plomb, faisant 12 blessés légers, selon un témoin.

Manifestations des Cachemiris à Srinagar, le 9 août 2019. (Crédit : STR / AFP)

Quelque 500 protestataires ont également marché dimanche dans la région montagneuse, où les restrictions militaires avaient été légèrement allégées.

Si les autorités indiennes ont affirmé qu’aucune violence n’avait été recensée, elles ont aussi indiqué qu’elles augmenteraient à nouveau leur contrôle sécuritaire lundi au Cachemire, où sera célébré l’Aïd el-Kébir, ou fête du sacrifice.

« De quel Aïd parle-t-on ? Nous ne sommes pas autorisés à sortir, s’est lamentée Razia, 45 ans. Mon mari est un travailleur journalier et il n’a pas gagné d’argent depuis huit jours. »

Selon la presse indienne, au moins 500 personnes ont été arrêtées cette semaine au Cachemire indien.

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