Incendie criminel dans une synagogue à Tel Aviv
Ce sont essentiellement des livres qui ont brûlé ; les vandales ont protesté de cette façon contre le projet de loi sur « l’Etat juif ».
Marissa Newman est la correspondante politique du Times of Israël

La synagogue internationale de Tel Aviv a été la cible dimanche de vandales et de pyromanes, qui ont brûlé des livres et ont inscrit le graffiti suivant : « Dans un endroit où le projet de loi sur l’Etat juif va être voté, les livres seront brûlés. »
L’incendie criminel et les graffitis – qui font écho à la déclaration du poète juif allemand Heinrich Heine :
« Partout où les livres sont brûlés, les êtres humains sont destinés à être brûlés aussi » – ont été dénoncés par des rabbins affiliés à la synagogue comme des actes de fanatisme et de terrorisme.
Ariel Konstantyn, le rabbin de la synagogue, a déclaré que l’attaque était un « acte d’antisémitisme sans équivoque, probablement perpétré par des militants de la gauche radicale. » Le rabbin a qualifié l’acte de vandalisme d’« ironique et choquant», compte tenu de la position pluraliste de la synagogue visée.
Le rabbin David Stav, fondateur et président de l’organisation Tzohar, qui revendique une orthodoxie moderne, et à laquelle la synagogue est affiliée, a également exprimé son indignation.
« Plutôt que de promouvoir un dialogue sain avec d’autres Juifs qui pensent différemment, ces personnes ont recours à des tactiques de terroristes, » a déclaré Stav.
« Nous avons tous droit d’avoir des opinions différentes sur les défis de notre société, mais toute personne qui recourt à une violence de cette nature, et en particulier toute personne qui s’en prend à un sanctuaire, mérite d’être condamnée de la façon la plus forte. »
Nachman Rosenberg, vice-président exécutif de Tzohar, a indiqué que le crime ne faisait que renforcer la nécessité de la loi sur « l’Etat juif », une décision controversée de consacrer constitutionnellement le statut d’Israël comme Etat juif. Le projet de loi, qui est défendu par le Premier ministre Benjamin Netanyahu, a suscité de vives réactions et des critiques affirmant qu’il dégraderait le statut des Arabes et d’autres minorités en Israël.
« En tant qu’organisation dédiée à garantir l’avenir juif d’Israël, nous comprenons et apprécions les différents points de vue autour du projet de loi sur l’Etat juif, » a-t-il expliqué. « Ce comportement honteux est encore un autre indicateur alarmant de la nécessité de nous rappeler qui nous sommes et ce pour quoi ce pays a été fondé. »
Dans un incident séparé, samedi soir, une école mixte d’élèves juifs et arabes a été incendiée au sud de Jérusalem, suscitant la suspicion d’un incendie criminel à caractère raciste.
Les pompiers ont pris le contrôle de l’incendie qui s’est déroulé dans le quartier de Pat au sud de Jérusalem. Sur les murs du bâtiment, les intervenants ont trouvé des graffitis qui disaient « Mort aux Arabes » et « Kahane avait raison » – une référence à Meir Kahane, le rabbin américain qui a dirigé le mouvement Kach jusqu’à son interdiction pour racisme par la Knesset, et son assassinat à New York en 1990.
« Il n’y a pas de coexistence avec le cancer, » pouvait-on encore lire un autre mur.
La police de Jérusalem enquête actuellement sur cet incendie volontaire.
Aucun blessé n’a été signalé, mais des dommages importants ont été causés à l’une des salles de classe, et plusieurs parois de la structure ont subi des dommages mineurs, a rapporté la radio israélienne.
Les députés de toute la classe politique ont dénoncé cet incendie criminel.
Lazar Berman a contribué à cet article.