Inde : La maison Habad de Mumbaï échappe à un attentat terroriste
Deux hommes liés à un groupe islamiste ont été interpellés. Les renseignements israéliens participent à l'enquête et la sécurité des lieux juifs a été renforcée

En Inde, deux terroristes islamistes ont été interpellés ces derniers jours, soupçonnés de préparer des attentats à la bombe. Ils auraient mis sous surveillance la Maison Haabad de Mumbaï, déjà la cible d’un attentat meurtrier il y a de cela 15 ans, ont rapporté lundi les médias indiens.
Citant des sources proches de la brigade antiterroriste de l’État du Maharashtra, les médias indiquent qu’au détour d’une enquête sur un groupe terroriste islamiste local connu sous le nom d’Al-Sufa, deux hommes ont été interpellés le week-end dernier à Pune.
Ils ont été trouvés en possession d’explosifs, de drones, d’ordinateurs portables et de livres en arabe qui laissent peu de doutes sur leurs intentions. Sur un de leurs téléphones figuraient des photos de la Maison Habad de Mumbaï ainsi que ses coordonnées GPS.
Sept personnes – parmi lesquelles les émissaires Rabbi Gavriel et Rivka Holtzberg – ont été tuées par des hommes armés dans la maison Habad de Nariman, en 2008, lors d’une série d’attentats perpétrés à Mumbaï par un groupe islamiste pakistanais. Au total, 166 personnes ont été tuées et des centaines d’autres blessées lors de leurs quatre journées d’actions.
La Douzième chaîne israélienne a précisé que les services de renseignement israéliens avaient pris part à l’enquête ayant permis l’interpellation des deux hommes et qu’en coordination avec les autorités locales, la sécurité des lieux de présence juive avait été renforcée.
Les enquêteurs étudieraient les relations possibles entre les suspects et le Corps des gardiens de la révolution islamique d’Iran.
Selon les médias indiens, il est très probable que le groupe Al-Sufa, créé en 2015, soit lié à des groupes djihadistes au Pakistan.
L’enquête sur Al-Sufa a surtout porté jusqu’à présent sur les projets d’attentats du groupe contre d’éminents dirigeants et politiciens hindous.
Les deux hommes – Mohammed Imran, 23 ans, et Mohammed Yunus Saki, 24 ans -, tous deux originaires de Ratlam, dans l’État du Madhya Pradesh, dans le centre de l’Inde, ont été appréhendés alors qu’ils tentaient de voler une moto.

La police a découvert qu’ils vivaient sous une tente dans la forêt, dans les environs de Pune, à environ 150 kilomètres de Mumbaï, pour plus de discrétion. C’est également là qu’ils ils auraient testé la fabrication et la détonation de bombes.
Au-delà de l’attentat contre le centre Habad en 2008, plusieurs attentats terroristes ont été perpétrés contre des cibles israéliennes et juives en Inde.
En 2021, une explosion devant l’ambassade d’Israël de New Delhi a endommagé des véhicules sans faire de blessé. Selon les autorités indiennes, cet attentat porterait la signature de la branche de la Force Qods de l’IRCG iranien.
Une lettre trouvée sur les lieux de l’explosion avertissait l’ambassadeur israélien qu’il était sous surveillance constante et sous le coup d’une menace de mort, pour venger celle de trois « martyrs » : Qassem Soleimani, le commandant du CGRI tué par des drones américains en janvier 2020, Abu Mahdi al-Muhandis, haut commandant de la milice irakienne tué avec Soleimani et enfin Mohsen Fakhrizadeh, l’architecte du programme nucléaire iranien, tué dans une attaque, en novembre 2020, que Téhéran a imputée à Israël.

En février 2012, l’épouse de l’attaché militaire israélien avait été blessée dans un attentat à la bombe contre sa voiture à New Delhi. La police indienne avait conclu que l’Iran était responsable.
Cette période a été émaillée d’une série de tentatives d’attentats commandités par l’Iran contre des cibles israéliennes partout dans le monde.
Le même jour que l’explosion de 2012, une bombe avait été découverte sous la voiture d’un diplomate israélien dans l’ancienne république soviétique de Géorgie.
Le lendemain, trois Iraniens faisaient accidentellement exploser leur maison en Thaïlande. Les hommes, qui n’ont jamais été accusés de terrorisme, ont été libérés en 2020 lorsque l’Iran a libéré l’universitaire australienne Kylie Moore-Gilbert, détenue depuis plus de deux ans pour espionnage.