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Indyk : Netanyahu a encouragé un plan de retrait des implantations

L'ex-envoyé américain en Israël sous l'administration d'Obama conteste que le Premier ministre eut dissuadé Gantz d'accepter l'évacuation de la vallée du Jourdain

L'ex-ambassadeur américain en Israël Martin Indyk s'exprimant au département d'Etat lors de l'annonce, par John Kerry, qu'il chapeautera les négociations de paix israélo-palestiniennes à Washington, le 29 juillet 2013 (Crédit : AP Photo/Charles Dharapak)
L'ex-ambassadeur américain en Israël Martin Indyk s'exprimant au département d'Etat lors de l'annonce, par John Kerry, qu'il chapeautera les négociations de paix israélo-palestiniennes à Washington, le 29 juillet 2013 (Crédit : AP Photo/Charles Dharapak)

Martin Indyk, ancien ambassadeur américain en Israël – le deuxième des trois envoyés des Etats-Unis au Moyen-Orient sous l’autorité de l’administration Obama – a indiqué samedi que le Premier ministre Benjamin Netanyahu ne disait pas le vérité lorsqu’il affirmait s’être opposé à un éventuel soutien de la part de son adversaire Benny Gantz, du parti Kakhol lavan, à un plan de retrait des implantations établi à l’époque d’Obama.

Selon Indyk, c’est Netanyahu qui, dans les faits, s’y était intéressé et avait encouragé le plan et c’était son ministre de la Défense à ce moment-là – qui est dorénavant un allié de Gantz – qui avait mis un terme aux discussions à son sujet.

Netanyahu a publié une vidéo vendredi sur sa page Facebook dans laquelle il répète que Gantz, ex-chef d’Etat-major de l’armée israélienne, avait coopéré dans le passé avec l’administration de l’ancien président américain Barack Obama sur un plan qui comprenait le retrait des implantations de la vallée du Jourdain et de la Cisjordanie. Il y clamait avoir lui-même étouffé ce plan.

Le dit « Plan Allen » avait été initié par le général américain à la retraite John Allen et promu par le secrétaire d’Etat américain de l’époque John Kerry dans le cadre des négociations de paix avec les Palestiniens, en 2013-2014.

« La vérité : Bibi a encouragé et montré un intérêt considérable au Plan Allen et il n’a jamais dit que l’annexion était une nécessité. Bogie Yaalon de Kakhol lavan, qui était alors ministre de la Défense de Bibi, a mis son veto au plan – PAS Bibi. Bogie a également interdit à Gantz de débattre de ce plan avec les responsables américains », a écrit Indyk sur Twitter, se référant à Netanyahu et à Moshe Yaalon en utilisant leurs surnoms.

Tout en autorisant une présence militaire israélienne dans la zone frontalière entre la Jordanie et la Cisjordanie, le plan aurait nécessité le démantèlement de toutes les implantations israéliennes dans la vallée du Jourdain, selon des informations livrées à l’époque.

Des douzaines d’officiers et experts américains avaient travaillé pendant de longs mois sur le plan Allen, sous la direction de ce général de la marine et ancien commandant des forces des Etats-Unis en Afghanistan. Ce plan avait été esquissé sur la base de nombreuses discussions avec des responsables israéliens, et avec notamment des chefs d’Etat-major, des chefs du Mossad et des directeurs du Shin Bet.

Les détails du plan étaient restés secrets mais il était resté une composante importante des pourparlers de paix qui avaient eu lieu sous l’autorité de John Kerry, en 2013-2014, finalement vains.

L’objectif poursuivi par le plan était de répondre aux inquiétudes israéliennes en termes de sécurité une fois un Etat palestinien établi.

Mais il avait, selon des informations, été rejeté par le ministre de la Défense Yaalon qui avait estimé qu’il ne « valait pas le papier sur lequel il était imprimé » , clamant qu’il n’assurerait pas la sécurité d’Israël.

Yaalon aurait ajouté qu’une présence civile était cruciale dans la zone pour maintenir le contrôle effectif de la région.

Les discussions s’étaient achevées quand l’accord de paix proposé par Kerry s’était effondré.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu pointe une carte de la vallée du Jourdain dans une déclaration dans laquelle il promet d’étendre la souveraineté israélienne à la vallée du Jourdain et au nord de la mer Morte, à Ramat Gan, le 10 septembre 2019. (Menahem Kahana/AFP)

Samedi, le parti du Likud a démenti les propos d’Indyk, disant dans un communiqué que « le Premier ministre Netanyahu avait demandé que l’armée israélienne ait le contrôle de tout le territoire situé à l’ouest de la Jordanie et il n’a jamais été prêt à transférer cette responsabilité à une force internationale, quelles que soient les circonstances ».

Netanyahu a promis mardi que s’il remportait les élections parlementaires du 17 septembre, il annexerait immédiatement la zone.

La région concernée représente environ un quart de la Cisjordanie.

Environ 45 000 Palestiniens y vivent aux côtés de moins de 10 000 Israéliens.

Les secteurs soulignés par Netanyahu comprennent une trentaine d’implantations et même si le Premier ministre a indiqué qu’aucun Palestinien ne serait concerné par l’annexion, 48 villages Palestiniens comptant environ 9 000 habitants au total se trouvent dans le périmètre délimité par le Premier ministre.

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