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Iran : 8 arrestations pour diffusion de musique « obscène »

Les autorités iraniennes appliquent le terme "contre-révolutionnaire" à toutes les chaînes basées à l'étranger qui s'opposent, selon elles, aux valeurs et fondements de la République islamique

La justice iranienne a annoncé samedi l’arrestation de huit personnes accusées d’avoir diffusé de la musique « obscène » sur une chaîne de télévision satellitaire basée à l’étranger.

« La semaine dernière, huit personnes qui produisaient des clips vidéo obscènes diffusés sur une chaîne contre-révolutionnaire ont été arrêtées », a déclaré le procureur de Téhéran Abbas Jafari Dolatabadi, cité par l’agence de presse de l’autorité judiciaire Mizanonline.

Les autorités iraniennes appliquent le terme « contre-révolutionnaire » à toutes les chaînes basées à l’étranger qui s’opposent, selon elles, aux valeurs et fondements de la République islamique.

Dolatabadi n’a pas fourni l’identité des personnes arrêtées ni le nom de la chaîne de télévision.

Des dizaines de chaînes en persan sont diffusées sur satellite, certaines sont généralistes avec des tranches d’information tandis que d’autres ne diffusent que de la musique, des séries télévisées ou des films.

Jeudi, Mizaonline avait annoncé l’arrestation près de Qazvin (nord) d’une trentaine de jeunes filles et garçons qui, en moins de 24 heures, ont été jugés et condamnés, recevant chacun 99 coups de fouet pour avoir participé à une soirée mixte où de l’alcool était servi.

A la mi-mai déjà, le procureur de Téhéran avait annoncé l’arrestation de huit personnes liées au milieu de la mode et accusées de propagation de « culture anti-islamique », notamment pour avoir publié des photos de femmes non voilées sur Instagram.

D’autres arrestations ont également été rapportées dans le pays par les médias ces dernières semaines.

Ces affaires se multiplient malgré la volonté du président modéré Hassan Rouhani d’appliquer une plus grande liberté sociale et culturelle.

Le chef de la police de Téhéran avait annoncé en avril le déploiement dans la capitale de 7 000 policiers en civil dans le but de lutter contre « l’immoralité ».

Ces policiers sont chargés de surveiller « le mauvais port du voile, les nuisances sonores, le harcèlement des femmes et le non respect du (port du) voile dans les voitures ».

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