Iran : Amir-Abdollahian, un farouche défenseur de l’axe anti-Israël
Tout au long de sa carrière, le diplomate a été remarqué pour ses liens étroits avec les Gardiens de la révolution, et pour ses efforts visant à mettre fin à l'isolement de l'Iran et à réduire l'impact des sanctions américaines
Le ministre iranien des Affaires étrangères Hossein Amir-Abdollahian, mort dimanche dans un accident d’hélicoptère selon les médias, était un farouche défenseur de la politique anti-israélienne et anti-occidentale de la République islamique.
Ce diplomate de carrière de 60 ans avait été nommé en août 2021 par le président Ebrahim Raïssi, également décédé dans l’accident.
Il avait eu alors la lourde tâche de succéder à Javad Zarif, le très actif chef de la diplomatie entre 2013 et 2021.
Moins charismatique que son prédécesseur, qui parlait parfaitement anglais, M. Amir-Abdollahian a été présenté par la télévision d’Etat comme un « diplomate prestigieux de l’axe de la résistance », en référence aux groupes déployés au Moyen-Orient contre Israël, l’ennemi juré de la République islamique.
Ces groupes « sont les alliés de l’Iran » et « leur renforcement est à l’ordre du jour du gouvernement », avait-il déclaré le jour de sa nomination.
Ces derniers mois, il a multiplié les déplacements dans la région depuis le début de la guerre à Gaza en octobre, alors que Téhéran s’affichait comme le premier soutien du groupe terroriste islamiste palestinien du Hamas contre Israël.
En avril, il a défendu la toute première attaque iranienne contre Israël, menée avec quelque 500 drones et missiles, en représailles à une frappe aérienne antérieure, imputée à Israël, qui avait détruit une annexe du consulat de Damas à Téhéran, qui abritait le QG du Corps des Gardiens de la Révolution islamique d’Iran.
Il a ensuite minimisé les informations faisant état d’un raid israélien de représailles contre la province centrale d’Ispahan, en Iran, affirmant que cela s’apparentait à un « jeu d’enfant ».
Tout au long de sa carrière, M. Amir-Abdollahian a été remarqué pour ses liens étroits avec les Gardiens de la révolution, l’armée idéologique de la République islamique.
Il était particulièrement proche du commandant du CGRI, Qassem Soleimani, le chef de la force Qods des Gardiens, tué par une frappe américaine en 2020 à Bagdad.
Depuis trois ans, M. Amir-Abdollahian s’est consacré à mettre fin à l’isolement de l’Iran et à réduire l’impact des sanctions américaines, qui pèsent sur l’économie iranienne.
Il a ainsi participé à l’apaisement des relations avec les voisins arabes de l’Iran, même s’il n’a pas été au premier rang du processus ayant mené à la réconciliation avec l’Arabie saoudite en mars 2023, dans le cadre d’un accord sous l’égide de la Chine.
Né en 1964 dans la ville de Damghan, à l’est de Téhéran, M. Amir-Abdollahian a étudié les relations internationales à l’université de Téhéran en 1991.
Il a été en poste en Irak de 1997 à 2001 et à Bahreïn de 2007 à 2010, avant d’être nommé vice-ministre des Affaires étrangères chargé des affaires arabes et africaines.
Le diplomate a participé aux efforts visant à relancer les négociations nucléaires après la rupture d’un accord entre l’Iran et les Etats-Unis en 2018. Mais les pourparlers sont depuis au point mort.