Iran: Bennett dira à Biden que l’accord sur le nucléaire « n’est plus pertinent »
Le Premier ministre dit aux membres du cabinet qu'il présentera un plan "ordonné" au président américain, visant à restrendre les ambitions nucléaires et les agressions de l'Iran
Le Premier ministre Naftali Bennett a déclaré dimanche qu’il ferait en sorte de convaincre le président américain Joe Biden de renoncer à son projet de réintégrer l’accord sur le nucléaire conclu avec l’Iran, alors qu’il se prépare pour sa première visite à Washington en tant que Premier ministre israélien – une visite qui aura lieu dans la semaine.
Bennett a expliqué que lors d’une réunion prévue jeudi avec Biden, il présentera « un plan ordonné que nous avons mis au point au cours des deux derniers mois pour contrer les Iraniens, que ce soit dans la sphère nucléaire ou concernant leurs agressions régionales ».
« Je dirai au président Biden qu’il est temps de stopper les Iraniens, de stopper tout cela, et de ne plus leur donner de bouée de sauvetage – ce à quoi correspond une réintégration dans un accord sur le nucléaire qui a expiré dorénavant », a déclaré Bennett au début de la réunion du cabinet qui était organisée dimanche matin à Jérusalem. « [L’accord] n’est plus pertinent, même selon les standards de ceux qui pensaient qu’il pouvait l’être dans le passé ».
Bennett doit quitter Israël mardi après-midi et rencontrera Biden jeudi à la Maison Blanche avant de revenir jeudi soir au sein de l’État juif. C’est la toute première visite officielle du Premier ministre à l’étranger et c’est la première fois que Biden rencontrera un chef de gouvernement israélien depuis qu’il est entré dans le Bureau ovale, au début de l’année.
Malgré la crise de la COVID en cours en Israël, « le moment choisi pour cette visite est très important parce que nous en sommes à un stade critique en ce qui concerne l’Iran », a poursuivi Bennett, dimanche.
Le Premier ministre a noté que les Iraniens « avancent vite dans leurs activités d’enrichissement de l’uranium et ils ont déjà raccourci de manière significative le délai qu’il leur reste avant d’accumuler les matériaux nécessaires à la fabrication d’une seule bombe atomique ».
Cela fait longtemps que Bennett s’oppose ouvertement au projet de l’administration Biden de réintégrer l’accord sur le nucléaire moribond qui avait été conclu en 2015 et dont le président Donald Trump s’était retiré de manière unilatérale en 2018. Les puissances occidentales – avec la participation indirecte des États-Unis – négocient depuis plusieurs mois avec la république islamique à Vienne, mais les pourparlers étaient encore dans l’impasse avant l’arrivée au pouvoir du nouveau président iranien Ebrahim Raissi, qui appartient à la ligne dure du régime.
Si Bennett a souligné que l’essentiel de son entretien avec Biden se concentrerait sur l’Iran, un communiqué de la Maison Blanche portant sur la visite de Bennett note qu’il y aura des discussions « sur la sécurité régionale et globale, notamment sur l’Iran » ainsi que « sur les efforts visant à faire avancer la paix, la sécurité et la prospérité pour les Israéliens et pour les Palestiniens et sur l’importance d’œuvrer en faveur d’un avenir plus pacifique et plus sûr pour la région ».
Dimanche, Bennett a noté que peu après son retour de Washington, il allait accueillir la chancelière allemande sortante Angela Merkel et qu’ensuite, il partirait au Caire « rencontrer le président égyptien [Abdel-Fattah] el-Sissi, qui m’a invité ».
La semaine dernière, Bennett s’est entretenu avec le directeur de l’administration des renseignements généraux égyptiens, Abbas Kamel, qui lui a transmis l’invitation au nom de Sissi.
Le Premier ministre a également évoqué la récente amélioration des liens entre Israël et la Jordanie « après des années en mode de crise sans raison apparente, en fait » – une référence sous forme de clin d’œil aux liens glaciaux qu’entretenait son prédécesseur, Benjamin Netanyahu avec le roi Abdallah d’Amman.
La coopération entre Jérusalem et Amman, a dit Bennett, est cruciale « de manière à ce que nous puissions construire une coalition qui bloquera les islamistes et l’extrémisme iranien ».