Iran: cinq Gardiens morts lors des violences dans le sud-est
l'armée idéologique iranienne a parlé d'affrontements avec des "terroristes". On ignore si ces heurts sont liés aux manifestations qui ont lieu depuis le décès de Mahsa Amini
Cinq membres des Gardiens de la Révolution, l’armée idéologique iranienne, ont été tués lors de violences survenues vendredi dans le sud-est du pays, d’après un nouveau bilan annoncé dimanche par les médias locaux.
Les médias iraniens avaient jusqu’ici rapporté une vingtaine de morts dont quatre membres des forces de l’ordre, dont le chef provincial des Renseignements des Gardiens, dans la province du Sistan-Baloutchistan, frontalière du Pakistan et de l’Afghanistan.
Les Gardiens de la Révolution ont parlé d’affrontements avec des « terroristes ». Il n’était pas clair dans l’immédiat si ces affrontements étaient liés aux manifestations qui ont lieu à travers l’Iran depuis le décès le 16 septembre d’une jeune Kurde iranienne, Mahsa Amini, arrêtée par la police des mœurs.
« Avec la mort samedi soir d’un des membres des forces paramilitaires, le nombre de martyrs des Gardiens dans l’incident terroriste de Zahedan survenu vendredi s’élève à cinq », a indiqué l’agence officielle Irna, citant un communiqué des Gardiens.
October 1, 2022
Zahedan, Sistan and Baluchestan Province
4 am
Aftermath of the clashes between the protestors and regime thugsCoords:
29.4881,
60.8528ٰ(Video via @HbSarbazi) pic.twitter.com/elkS2dujz6
— Aleph א (@no_itsmyturn) October 1, 2022
Selon Irna, 32 membres de l’armée idéologique ont en outre été blessés.
Le chef de la police provinciale avait indiqué vendredi à la télévision officielle que trois commissariats de la région avaient été attaqués, sans donner de bilan. D’après l’agence de presse Tasnim, le groupe rebelle sunnite Jaish al-Adl a revendiqué l’attaque d’un commissariat à Zahedan, capitale provinciale.
Ces dernières années, ce groupe jihadiste a été le mouvement rebelle le plus actif au Sistan-Baloutchistan, région déshéritée et théâtre fréquent d’attentats ou d’accrochages entre forces de l’ordre et groupes armés.
After the conclusion of the Sunni Friday prayer in the city of Zahedan, an armed conflict has started between Baloch people and security mercenaries
#Mehsa_Amini Sunnis under the discrimination and oppression of the government pic.twitter.com/SvAwVR0h1R— ماهور (@mahoor116) September 30, 2022
L’agence Tasnim a annoncé dimanche que deux membres « importants » de Jaish al-Adl, Abdolmajid Rigi et Yasser Shahbakhsh, ainsi que le « tireur d’élite responsable de l’assassinant du chef provincial des Renseignements des Gardiens », ont été tués, sans plus de précision.
Cette semaine, un influent leader de la minorité sunnite dans la province, le religieux Molavi Abdol Hamid, avait alerté sur des tensions dans la région, affirmant qu’elle était « enflammée et inquiète » après une « affaire récente de viol d’une adolescente par un policier ».
September 30 – Zahedan, southeast #Iran
Protesters have stormed and torched a building belonging to an IRGC ommander.#IranProtests2022 #MahsaAmini#مهسا_امینی pic.twitter.com/a4jEIZ1Eqm— People's Mojahedin Organization of Iran (PMOI/MEK) (@Mojahedineng) September 30, 2022
La répression des manifestations qui agitent l’Iran depuis le 16 septembre, trois jours après l’arrestation de Mahsa Amini pour infraction au code vestimentaire strict de la République islamique qui oblige notamment les femmes à porter le voile, a provoqué la mort de plusieurs dizaines de manifestants.
Des membres des forces de sécurité ont également péri. Plus d’un millier de personnes ont par ailleurs été arrêtées à travers le pays.