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Iran: des morts et des arrestations lors de manifestations ponctuées de heurts

Le prix de l'essence, très subventionnée en Iran, doit augmenter de 50 % à 15 000 rials ; l'accès à internet drastiquement "limité"

Des manifestants iraniens se rassemblent autour d'un feu lors d'une manifestation contre la hausse des prix de l'essence dans la capitale Téhéran, le 16 novembre 2019. (Crédit : AFP)
Des manifestants iraniens se rassemblent autour d'un feu lors d'une manifestation contre la hausse des prix de l'essence dans la capitale Téhéran, le 16 novembre 2019. (Crédit : AFP)

Un policier et au moins un civil ont été tués depuis vendredi lors de manifestations dans plusieurs villes d’Iran contre la hausse du prix de l’essence, une mesure à laquelle le guide suprême l’ayatollah Ali Khamenei a apporté son soutien dimanche.

Le lieutenant Iraj Javaheri est mort dans la nuit de samedi à dimanche des suites de ses blessures après avoir été la cible de tirs lors de heurts avec des « émeutiers » armés en marge d’un rassemblement à Kermanshah (ouest), a indiqué l’agence officielle Irna.

Samedi, l’agence semi-officielle Isna avait annoncé, sans en préciser la cause, la mort d’un civil à Sirjan (sud), où des manifestants ont tenté de mettre le feu à des dépôts d’essence. Plusieurs personnes ont aussi été blessées, selon la même source.

Quarante personnes ont par ailleurs été arrêtées à Yazd (centre), toujours selon Isna, qui n’a pas précisé la date de ces arrestations.

« Hier, la nuit dernière et la nuit précédente, des problèmes ont été causés dans plusieurs villes du pays, certains ont perdu la vie et des infrastructures ont été endommagées », a de son côté déclaré l’ayatollah Khamenei.

« Si les chefs des trois branches du pouvoir (exécutif, législatif, judiciaire, NDLR) prennent une décision, je la soutiens », a ajouté M. Khamenei, cité par la télévision d’Etat, dans une référence à la hausse des prix de l’essence.

Cette mesure a été décidée vendredi par le Haut conseil de coordination économique composé du président de la République, du président du Parlement et du chef de l’autorité judiciaire.

Après les propos du guide suprême, le Parlement a annulé une motion qui visait à faire marche arrière, selon Isna.

« Certaines personnes seront assurément contrariées par cette décision (…) mais endommager et mettre le feu (à des biens) n’est pas (une réaction) de personne normale mais de hooligan », a encore déclaré M. Khamenei.

Le chef suprême iranien Ali Khamenei devant des milliers de membres des brigades paramilitaires Basij au stade Azadi de Téhéran, en Iran, le 4 octobre 2018 (Crédit : Office of the Iranian Supreme Leader via AP)

Samedi à Téhéran, certains manifestants ont bloqué une route tandis que d’autres étaient rassemblés autour d’une voiture en flammes. Des scènes similaires se sont déroulées dans d’autres villes comme Chiraz et Ispahan (centre).

A Kermanshah, des Iraniens ont attaqué un commissariat de police dans lequel travaillait le policier tué, selon le chef des forces de l’ordre locales cité par Irna, Ali Akbar Javidan. Celui-ci a distingué les semeurs de troubles des manifestants « pacifiques », « dont les demandes seront certainement entendues ».

Le prix de l’essence, très subventionnée en Iran, doit augmenter de 50 % à 15 000 rials (11 centimes d’euros) pour les 60 premiers litres achetés chaque mois, et de 300 % pour les litres suivants.

Le guide suprême a fait valoir que, depuis deux jours, certaines entités opposées au pouvoir « se réjouiss(ai)ent » des troubles.

Une référence à la dynastie Pahlavi, chassée du pouvoir en 1979 par la Révolution islamique, mais aussi au groupe d’opposition iranien, les Moudjahidines du peuple (MEK), que l’Iran considère comme une organisation « terroriste ».

Des manifestants iraniens bloquent une route lors de manifestations contre une hausse des prix de l’essence à Téhéran, capitale du pays, le 16 novembre 2019. (Photo par – / AFP)

« Ce que je demande, c’est que personne n’aide ces criminels », a encore dit l’ayatollah Khamenei.

Le porte-parole de la police, Ahmad Nourian, a prévenu que les forces de sécurité n’hésiteraient « pas à faire face à ceux qui perturbent la paix et la sécurité », identifieraient les meneurs et les forces sur le terrain et les affronteraient ».

Il a appelé la population à dénoncer « les opportunistes et les mercenaires » et à aider la police à maintenir la paix, selon des propos rapportés par Isna.

Le ministère des Renseignements a indiqué avoir « identifié les principaux éléments » derrières les « émeutes des deux derniers jours », selon Isna.

Les personnes arrêtées à Yazd étaient des « perturbateurs », a indiqué pour sa part le procureur de la province où se situe la ville, Mohammad Hadadzadeh, ajoutant que la plupart n’étaient pas de la localité.

Des manifestants iraniens protestent autour de pneus en feu lors d’une manifestation contre la hausse des prix de l’essence à Ispahan, le 16 novembre 2019. (Photo par – / AFP)

Les autorités iraniennes ont par ailleurs drastiquement « limité » l’accès à internet depuis samedi soir « et pour les prochaines 24 heures, a indiqué une source au sein du ministère de l’Information et des télécommunications cité par Isna.

Samedi soir, Netblocks, une ONG qui surveille la liberté d’accès à internet, avait relevé sur Twitter que les communications étaient presque entièrement interrompues dans le pays.

L’Iran fait face à une crise économique aggravée depuis le retrait unilatéral des Etats-Unis en 2018 de l’accord sur le nucléaire iranien de 2015, assorti du retour de lourdes sanctions qui privent le pays des retombées économiques qu’il espérait de ce pacte.

Le rial a chuté, l’inflation a dépassé 40% et le Fonds monétaire international (FMI) prévoit une baisse du PIB de 9,5% cette année avant une stagnation l’an prochain.

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