Iran: Khamenei met en garde contre les efforts visant à diviser la nation
"Aujourd'hui, notre problème ce n'est pas la menace (militaire) de l'ennemi, mais ses menaces insidieuses", a estimé lors d'un discours l'ayatollah Khamenei, au pouvoir depuis 1989

Le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, a mis en garde lundi contre les ennemis de la République islamique qui cherchent selon lui à manipuler l’opinion publique en Iran afin de diviser la population.
« Aujourd’hui, notre problème ce n’est pas la menace (militaire) de l’ennemi, mais ses menaces insidieuses », a estimé lors d’un discours l’ayatollah Khamenei, au pouvoir depuis 1989.
« Aujourd’hui, nos ennemis admettent (…) qu’ils veulent vaincre la nation iranienne », a poursuivi M. Khamenei.
Dimanche, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a appelé son pays à « finir le travail » contre l’Iran, lors d’une visite en Israël du secrétaire d’Etat américain, Marco Rubio.
M. Netanyahu n’a pas précisé le fond de sa pensée mais il est de longue date l’avocat d’une ligne dure contre la république islamique d’Iran, qu’il considère comme une menace à l’existence d’Israël.
Des ennemis tentent de « manipuler l’opinion publique, créer la discorde et semer le doute dans les piliers de la Révolution islamique », a ajouté M. Khamenei, qui s’exprimait devant un groupe de fidèles reçus à Téhéran.
Les dirigeants iraniens considèrent tant Israël que les Etats-Unis comme des ennemis.
Benjamin Netanyahu a publié ces derniers mois plusieurs vidéos dans lesquelles il s’adresse en tant qu' »ami » au « peuple iranien » mais menace les dirigeants au pouvoir.
De son côté, le président américain Donald Trump a été durant son premier mandat (2017-2021) l’artisan d’une politique dite de « pression maximale » à l’encontre de l’Iran, en rétablissant des sanctions et en cherchant à isoler diplomatiquement le pays.
Depuis son retour à la Maison Blanche en janvier, il a repris cette politique mais se dit prêt à discuter avec l’Iran.
Israël et les Etats-Unis accusent Téhéran de chercher à se doter de l’arme nucléaire.
L’Iran, qui défend un droit au nucléaire à des fins civiles notamment pour l’énergie, rejette vigoureusement ces allégations.
L’ayatollah Khamenei a exhorté début février son gouvernement à « ne pas négocier » avec Washington, estimant qu’une telle démarche serait « imprudente ».
Il a justifié sa position par « l’expérience », selon lui, d’accords passés avec Washington mais non tenus.
Les Etats-Unis se sont retirés en 2018 d’un accord international sur le nucléaire qu’ils avaient pourtant signé trois ans plus tôt avec l’Iran.
Le texte prévoyait la levée de certaines sanctions contre Téhéran en échange d’un encadrement des activités nucléaires iraniennes.