Iran : Le second circuit du réacteur d’Arak sera terminé dans deux semaines
Un adjoint du chef du programme d'énergie atomique a clamé que le pays produit 20 tonnes d'eau lourde par an et qu'il est auto-suffisant dans la création des centrifugeuses
Un responsable iranien a fait savoir dimanche que le second circuit du réacteur nucléaire Arak serait terminé dans deux semaines.
Ali Asghar Zarean, assistant du chef de l’Organisation d’énergie atomique iranienne, a tenu ces propos durant une visite des structures nucléaires du pays, dans la ville de Kerman, au sud-est de la République islamique, a rapporté l’agence semi-officielle Tasnim.
Il a également clamé que l’Iran produit 20 tonnes d’eau lourde par an et pourrait à l’avenir en produire 25 tonnes, et que la République islamique exporte de l’eau lourde dans différents pays.
Il a précisé que l’Iran était auto-suffisant dans sa capacité à créer et à fabriquer des centrifugeuses.
L’eau lourde peut être utilisée pour produire du plutonium, nécessaire pour la fabrication d’armes nucléaires.
Lundi, des experts britanniques sont arrivés en Iran pour mener des travaux visant à moderniser le réacteur à eau lourde d’Arak, dans le centre du pays, a annoncé lundi l’ambassade du Royaume-Uni à Téhéran.
L’Iran avait démantelé le cœur de ce réacteur nucléaire de façon à le rendre inutilisable, comme le prévoyait l’accord sur le nucléaire iranien conclu en 2015 entre Téhéran et le groupe 5+1 (Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie, Chine et Allemagne).
Cet accord, dont se sont retirés unilatéralement les Etats-Unis en mai 2018, prévoyait également la reconfiguration et la reconstruction du réacteur d’Arak (240 km au sud-ouest de Téhéran), avec l’aide d’experts étrangers afin de transformer l’installation en un réacteur de recherche incapable de produire du plutonium à usage militaire.
Des experts britanniques, assistés par une équipe d’experts chinois, sont « arrivés à Téhéran aujourd’hui pour mener les prochaines étapes de la modernisation du réacteur d’Arak », a indiqué lundi l’ambassade du Royaume-Uni dans un communiqué.
Au cours de cette visite de trois jours, « les experts mèneront des consultations avec l’Organisation de l’énergie atomique de l’Iran sur l’aide technique internationale » apportée au projet, a-t-elle ajouté.
L’équipe sera menée par le professeur Robin Grimes, conseiller en chef pour les affaires scientifiques auprès du ministère britannique de la Défense, a précisé l’ambassade.
« Cette visite fait partie de l’engagement que nous avons pris pour assurer que le JCPOA (sigle donné à l’accord sur le nucléaire iranien conclu en 2015, NDLR) bénéficie à la fois à l’Iran et à la communauté internationale », a expliqué l’ambassade.
« C’est pour cela que nous respectons notre engagement de coopérer avec l’Iran pour moderniser le réacteur d’Arak afin que l’Iran développe un programme civil nucléaire moderne », a-t-elle affirmé, précisant que « d’importants progrès ont été réalisés l’année dernière » sur ce projet.
Depuis le retrait des Etats-Unis du JCPOA et le rétablissement de sanctions américaines contre l’Iran, les tensions entre Téhéran et Washington sont au plus haut.
Les partenaires restants dans le pacte comprennent le Royaume-Uni, la Chine, la France, l’Allemagne et la Russie.
Londres et Paris ont tenté en septembre – en vain – une médiation en vue de permettre une rencontre entre les présidents iranien et américain, Hassan Rohani et Donald Trump.
Estimant que les Européens sont incapables d’aider l’Iran à contourner les sanctions américaines qui ont plongé l’économie iranienne en récession, Téhéran a commencé en mai à se désengager très progressivement de ses obligations prises dans le cadre de l’accord de 2015 et menace de s’affranchir d’autres obligations.
Le 26 septembre, l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a confirmé que Téhéran avait lancé le processus d’enrichissement d’uranium dans ses centrifugeuses avancées.
Le 1er juillet, Téhéran avait indiqué avoir augmenté son stock d’uranium enrichi au delà de la limite de 300 kilos définie par l’accord et une semaine plus tard, le pays avait annoncé avoir dépassé le cap des 3,67 % sur la pureté de ses réserves d’uranium.