Iran : levée de l’assignation à résidence de Mehdi Karroubi, figure de l’opposition
Candidat à la présidentielle de 2009, il avait pris avec l'ex-Premier ministre Mir Hossein Moussavi la tête du "Mouvement vert" de contestation contre la réélection jugée frauduleuse de Mahmoud Ahmadinejad

Les autorités iraniennes ont mis fin à l’assignation à résidence de Mehdi Karroubi, une figure de l’opposition dont la liberté de mouvement était entravée depuis 14 ans, a annoncé lundi son fils à un média local.
Candidat à la présidentielle de 2009, M. Karroubi, aujourd’hui âgé de 87 ans, avait pris avec l’ex-Premier ministre Mir Hossein Moussavi la tête du « Mouvement vert » de contestation contre la réélection jugée frauduleuse du président sortant Mahmoud Ahmadinejad (2005-2013).
Mehdi Karroubi et Mir Hossein Moussavi, accusés d’avoir appelé aux manifestations, avaient été placés en résidence surveillée en 2011, sans jamais être inculpés.
M. Karroubi a reçu à plusieurs reprises ces dernières années des visites, notamment d’hommes politiques. M. Moussavi demeure assigné à résidence.
« Conformément à l’ordre du chef du pouvoir judiciaire, la résidence surveillée de mon père est levée à partir d’aujourd’hui », a déclaré Hossein Karroubi à l’agence de presse Isna.
M. Karroubi a ajouté que des agents de sécurité resteront devant le domicile de son père jusqu’au 9 avril pour des « raisons de sécurité ».
La justice iranienne n’a pas commenté dans l’immédiat.
Les manifestations de 2009 liées au Mouvement vert ont été parmi les plus importantes à secouer l’Iran depuis la Révolution islamique 30 ans plus tôt.
La contestation a fait des dizaines de morts et mené à des centaines d’arrestations, selon des organisations de défense des droits de l’homme.
Le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, avait qualifié de « sédition » le Mouvement vert et exigé à plusieurs reprises que MM. Karroubi et Moussavi se repentent avant toute mesure de grâce.
Mehdi Karroubi a soutenu la candidature de Massoud Pezeshkian lors de la présidentielle de juin 2024.
En septembre, M. Pezeshkian avait déclaré que le cas de Karroubi était « réglé ».