Iran : Rafsandjani compare les radicaux à Netanyahu et crée la polémique
L'ex-président iranien modéré s'en est pris aux "Delvapasan", un groupe d'ultraconservateur opposé à l'accord
L’ex-président iranien modéré Akbar Hachémi Rafsandjani a créé la polémique en Iran après avoir comparé certains conservateurs opposés à la marche des négociations nucléaires au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, également opposé à un accord dans les termes actuels.
Figure historique de la politique iranienne, l’ex-président Akbar Hachémi Rafsandjani (1989-1997), s’en est pris mardi aux « Delvapasan » (« Les Inquiets » en farsi), un groupe d’ultraconservateurs opposés aux concessions que l’Iran, selon eux, s’apprêtent à accepter pour résoudre la crise diplomatique sur le programme nucléaire controversé de Téhéran.
« Ils sont à l’unisson avec (Benjamin) Netanyahu », a-t-il dit, avant le discours du dirigeant israélien mardi devant le Congrès américain à Washington sur les négociations en cours entre Téhéran et les grandes puissances.
« Netanyahu provoque (le président américain Barack) Obama là-bas et ici, les Delvapasan disent qu’ils vont dévoiler des secrets » sur les discussions, a-t-il expliqué.
L’équipe des négociateurs iraniens « travaille dur et désormais nous sommes proches d’un accord. Mais, au lieu de l’accueillir à l’aéroport, les Delvapasan disent des choses qu’ils ne devraient pas dire », a jouté l’ex-président sans être plus précis.
En janvier 2014, plusieurs députés avaient été à l’origine de la création d’un collectif nommé « Les Inquiets » pour exprimer leur opposition au premier accord de six mois conclu entre l’Iran et les grandes puissances, estimant qu’il allait à l’encontre des intérêts nationaux de l’Iran.
Ces déclarations ont été dénoncées par l’aile dure du régime. « Avec mes excuses auprès de Rafsandjani, on se doit de dire que ses remarques ont peu de valeur », a écrit jeudi le directeur du quotidien conservateur Kayhan, Hossein Shariatmadari.
Rafsandjani, comme le président iranien Hassan Rouhani « a lié son statut politique aux négociations nucléaires », ajoute l’éditorialiste.
Le président du Parlement, le conservateur Ali Larijani, a également jugé « injustes » les déclarations de Rafsandjani. « Si certains députés ont des inquiétudes sur le dossier nucléaire, c’est à cause de son importance et pour protéger les réussites nationales », a-t-il dit, cité par l’agence officielle Irna.