Iran : réduction de peine pour le chanteur Shervin Hajipour
L'artiste, qui a écrit la chanson qui est devenue l'hymne de la contestation anti-régime, avait été condamné à trois ans de prison
Une cour d’appel iranienne a réduit de moitié la peine de trois ans de prison infligée au chanteur populaire Shervin Hajipour, dont le morceau « Baraye » était devenu l’hymne du mouvement de contestation ayant secoué l’Iran fin 2022, a annoncé mardi le pouvoir judiciaire.
Shervin Hajipour, 27 ans, avait été condamné à trois ans de prison pour « incitation » et « provocation à des émeutes visant à perturber la sécurité nationale », avait annoncé le chanteur début mars sur son compte Instagram.
Il avait également annoncé avoir été condamné pour « propagande contre le pouvoir ».
Mardi, l’organe du pouvoir judiciaire, Mizan, a rapporté qu’une cour d’appel avait rendu un verdict ordonnant à Shervin Hajipour de ne purger que la moitié de sa peine, soit environ un an et demi.
On ignore dans l’immédiat quand ce verdict a été rendu.
Le chanteur pop avait écrit et publié « Baraye » (« Pour ») après le début des manifestations ayant suivi la mort en détention en septembre 2022 de Mahsa Amini, une jeune femme de 22 ans arrêtée pour non-respect du strict code vestimentaire en vigueur en Iran.
La vidéo de « Baraye » était rapidement devenue virale sur les réseaux sociaux, avant que Shervin Hajipour ne soit placé en détention puis libéré sous caution.
En février 2023, « Baraye » avait reçu aux Etats-Unis un Grammy spécial de la meilleure chanson pour le changement social. La récompense avait été remise par Jill Biden, l’épouse du président américain Joe Biden, qui avait salué un « appel puissant et poétique à la liberté et aux droits des femmes » en Iran.
La chanson avait été ensuite jouée lors d’une célébration à la Maison Blanche marquant le Norouz, le Nouvel An persan, en mars 2023.