Iran : résidence surveillée allégée pour l’opposant Karoubi
Les noms de ses visiteurs et l'horaire de leur visite doivent être acceptés par les autorités iraniennes
L’opposant iranien Mehdi Karoubi, en résidence surveillée depuis 2011, bénéficie d’un allégement de ses conditions d’assignation à domicile, a déclaré lundi un de ses fils à deux agences de presse iraniennes proche des réformateurs.
« Depuis sa sortie d’hôpital (mi-août, ndlr), les membres de la famille, ses enfants, ses belles-filles, ses petits enfants peuvent le rencontrer […] sans problème et à n’importe quelle heure », a dit Mohammad Hossein Karoubi à l’agence Isna.
M. Karoubi, qui a eu 80 ans en septembre, peut également rencontrer désormais, chez lui et à sa demande, des personnalités politiques, à condition que les noms de ses visiteurs et l’horaire de leur visite soient acceptés par les autorités, a ajouté son fils.
Ilna, autre agence de presse proche des réformateurs, cite ce fils de Mehdi Karoubi en des termes similaires.
Esmaïl Dousti, membre de la direction du parti Etemad Melli (« Confiance nationale »), la formation fondée par M. Karoubi, a ainsi pu rencontrer le vieil opposant à deux reprises en septembre et octobre, selon la famille Karoubi.
M. Karoubi avait été admis à l’hôpital en août pour une opération au cœur après avoir observé une grève de la faim pour protester contre la présence permanente d’agents des services de sécurité chez lui.
Il a obtenu après son retour que ces gardes soient cantonnés à l’extérieur de son domicile.
Avec Mir Hossein Moussavi, autre réformateur battu comme lui à la présidentielle de 2009, M. Karoubi avait pris la tête cette année-là de la contestation –durement réprimée– contre la réélection de l’ultra-conservateur et populiste Mahmoud Ahmadinejad, en dénonçant des fraudes massives.
Sans jamais avoir été inculpés, les deux hommes sont assignés à résidence depuis février 2011.
Selon plusieurs médias iraniens, M. Moussavi, âgé de 75 ans, a été autorisé à recevoir vendredi ses deux sœurs.
Le 31 octobre, le secrétaire du Conseil suprême de la sécurité nationale, Ali Shamkhani, avait affirmé devant la presse que le terme de « résidence surveillée » était « inapproprié » pour parler du régime de MM. Karoubi et Moussavi.
« M. Karoubi a demandé à rencontrer M. Dousti et il a pu le faire (…). Et ils peuvent voir qui ils veulent », avait-il déclaré.
Des responsables conservateurs affirmaient jusque-là qu’en cas de libération, MM. Moussavi et Karoubi seraient jugés pour leurs actes, alors que le président Hassan Rouhani –qui a succédé à M. Ahmadinejad en 2013– a promis de faire ce qui était en son pouvoir pour obtenir la fin de leur résidence surveillée.