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Iran : un opposant condamné à mort, peine confirmée pour Fariba Adelkhah

L'opposant autrefois exilé en France, Rouhollah Zam, est accusé d'avoir joué un rôle actif dans les manifestations contre le pouvoir en 2017-2018 en Iran

Le journaliste Ruhollah Zam s'exprime à son procès devant le tribunal révolutionnaire de Téhéran, en Iran, le 2 juin 2020. (Crédit : Ali Shirband / Mizan News Agency via AP)
Le journaliste Ruhollah Zam s'exprime à son procès devant le tribunal révolutionnaire de Téhéran, en Iran, le 2 juin 2020. (Crédit : Ali Shirband / Mizan News Agency via AP)

La justice en Iran a annoncé mardi la condamnation à mort d’un opposant autrefois exilé en France et confirmé la peine de cinq ans de prison contre la chercheuse franco-iranienne Fariba Adelkhah, un jugement en appel qualifié « d’exclusivement politique » par Paris.

L’opposant, Rouhollah Zam, est accusé d’avoir joué un rôle actif dans les manifestations contre le pouvoir en 2017-2018 en Iran. Les Gardiens de la Révolution, armée idéologique du régime, avaient annoncé son arrestation en octobre 2019 sans préciser de lieu ou de date, l’accusant d’être « dirigé par le renseignement français et soutenu par ceux d’Amérique » et d’Israël.

Il disposait du statut de réfugié en France et était à la tête d’un canal sur la plateforme de messagerie cryptée Telegram, intitulé Amadnews. À la demande de l’Iran, Telegram avait fermé ce canal accusé d’incitation à la « violence ».

« Le tribunal a considéré que les 13 chefs d’accusation équivalaient au chef d’accusation ‘corruption sur terre’ et a donc prononcé la peine de mort », a indiqué le porte-parole Gholamhossein Esmaïli, selon le site officiel Mizan Online. « Ce verdict peut faire l’objet d’un appel devant la Cour suprême. »

« Corruption sur terre » est l’une des charges les plus graves prévues par le code pénal iranien.

À l’ouverture de son procès à huis clos en février, l’opposant avait été principalement accusé de « délits contre la sécurité intérieure et extérieure du pays », « espionnage au profit du service de renseignement français » et insulte « au caractère sacré de l’islam ».

Reporters sans Frontières (RSF) a aussitôt demandé « l’annulation d’un jugement inhumain et inacceptable ».

M. Zam, qui avait quitté l’Iran après l’élection du président ultraconservateur Mahmoud Ahmadinejad en 2009, était réfugié en France depuis 2011, et sa famille s’y trouve toujours, selon l’ONG basée à Paris.

Il s’était rendu en Irak durant l’automne 2019, dans le cadre d’un projet média, mais n’en est jamais revenu, ont indiqué sa femme et RSF.

Des ONG appellent souvent à la libération de ce qu’elles considèrent des « prisonniers politiques » et de « conscience ». Téhéran nie ces accusations.

Une pancarte avec un portrait de l’universitaire franco-iranienne Fariba Adelkhah, emprisonnée en Iran, devant la mairie de Paris, le 5 juin 2020. (Crédit : BERTRAND GUAY / AFP)

« Propagande contre le système »

Mardi, le porte-parole de la Justice a en outre fait état de la confirmation en appel de la peine de cinq ans de prison contre la chercheuse franco-iranienne Fariba Adelkhah, un dossier qui complique un peu plus encore les relations entre Paris et Téhéran.

L’anthropologue avait été condamnée en mai dernier à cinq ans de prison pour « collusion en vue d’attenter à la sûreté nationale » ainsi qu’à un an pour « propagande contre le système » politique d’Iran. Elle doit purger seulement la peine la plus longue, qui intègre sa période de détention depuis son arrestation en juin 2019.

L’accusation de « propagande contre le système » se réfère à des propos de la chercheuse sur le port du voile obligatoire en Iran.

Réagissant à la confirmation de cette peine d’emprisonnement, Paris a accusé Téhéran de persister à « détenir Mme Adelkah malgré l’absence d’élément sérieux ou de fait établi, dans un objectif exclusivement politique ».

« La poursuite de cette situation ne peut qu’avoir un impact négatif sur la relation bilatérale, selon le Quai d’Orsay.

Fariba Adelkhah, directrice de recherche à Science-Po, en février 2019 sur le plateau de France 24. (Crédit : Capture d’écran / France 24)

La France avait déjà réclamé en mai une libération « immédiate » de la chercheuse et « un accès consulaire ». L’Iran ne reconnaît pas la double nationalité.

Son comité de soutien a de son côté fait part mardi de son « indignation la plus forte » face à une décision « inique ».

Fariba Adelkah, spécialiste du chiisme, a toujours clamé son innocence. À 61 ans, elle a été très affaiblie par une grève de la faim de 49 jours entre fin décembre et février, selon son avocat Saïd Dehghan.

Son compagnon, Roland Marchal – arrêté en juin 2019 alors qu’il venait lui rendre visite à Téhéran et également chercheur au Centre de recherches internationales (CERI) de Sciences Po Paris – a été relâché fin mars.

Téhéran avait alors évoqué un échange avec un ingénieur iranien, détenu en France et menacé d’extradition vers les Etats-Unis.

Les arrestations d’étrangers en Iran, notamment des binationaux, souvent accusés d’espionnage, se sont multipliées depuis le retrait unilatéral en 2018 des Etats-Unis de l’accord international sur le nucléaire iranien et le rétablissement de sévères sanctions américaines contre Téhéran.

Ces derniers mois, l’Iran a procédé à plusieurs échanges de prisonniers avec des pays détenant des ressortissants iraniens condamnés, en attente de procès, ou menacés d’extradition vers les Etats-Unis.

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