Iran: un quotidien appelle à interroger les Français à propos d’Israël
De son côté, la France exhorte ses ressortissants à ne pas se rendre en Iran en raison de "risques d'arrestation et de détention arbitraire"

Le journal ultraconservateur iranien Kayhan, connu pour son hostilité envers l’Occident, a exhorté samedi le pouvoir à interroger les ressortissants français se trouvant en Iran sur le conflit à Gaza et à expulser ceux qui soutiennent Israël.
Le quotidien ne reflète pas la position officielle de l’Iran, bien que son directeur soit désigné par le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei.
Cette suggestion intervient dans un contexte de vives tensions entre Téhéran et Paris.
Le journal évoque le cas de Mahdieh Esfakdiari, une Iranienne arrêtée en France fin février pour apologie du terrorisme.
« Le procureur de Paris a annoncé que son crime était d’avoir soutenu (verbalement!) le peuple de Gaza », écrit Kayhan, exhortant les autorités iraniennes à « riposter (en) demandant aux citoyens français présents en Iran s’ils condamnent les crimes » d’Israël à Gaza.
« Si leur réponse est négative, arrêtez-les pour soutien aux crimes du régime sioniste, et si les principes religieux ne permettent pas de les emprisonner, expulsez au moins ces individus », ajoute le quotidien.
L’Iran ne reconnaît pas Israël, qualifié à l’envi par ses dirigeants de « régime sioniste », et fait du soutien à la cause palestinienne un des piliers de sa politique étrangère, depuis l’avènement de la République islamique en 1979.
La France exhorte ses ressortissants à ne pas se rendre en Iran en raison de « risques d’arrestation et de détention arbitraire ».
Deux Français, Cécile Kohler, une enseignante, et son compagnon, Jacques Paris, sont emprisonnés à Téhéran depuis plus de trois ans.
Arrêtés lors d’un séjour touristique, ils sont accusés par l’Iran d' »espionnage ». Leur entourage rejette ces allégations.
La France a annoncé à la mi-mai le dépôt une plainte contre l’Iran devant la Cour internationale de justice (CIJ) pour leurs conditions de détention jugées indignes par Paris.
Téhéran, qui s’est dit « surpris » par cette démarche, a dénoncé une « instrumentalisation ».
Cécile Kohler et Jacques Paris sont officiellement les deux derniers Français détenus en Iran.
Entre 2023 et 2025, au moins cinq Français ont été libérés, après des mois ou des années de détention.
Les chancelleries européennes et des ONG accusent Téhéran de pratiquer une « diplomatie des otages » pour obtenir des concessions.
L’Iran argue que toute arrestation se fait « conformément à la loi ».