Iran : une cinéaste suédo-iranienne empêchée de quitter le pays
Maryam Moghaddam a été interdite de quitter l'Iran, alors qu'elle devait se rendre en Suède pour participer à la première de son dernier film « franchissant tellement de lignes rouges » en Iran
L’actrice et réalisatrice suédo-iranienne Maryam Moghaddam a été interdite de sortie d’Iran alors qu’elle s’apprêtait à se rendre en Suède pour la première de son dernier film, a-t-elle annoncé mercredi sur les réseaux sociaux.
« Hier, alors que je m’apprêtais à quitter le pays pour rendre visite à ma famille en Suède et assister à la première de notre film, mon passeport a été confisqué à l’aéroport de Téhéran », a écrit Mme Moghaddam dans une publication Instagram, accompagnée d’une photo de l’acte de confiscation des autorités iraniennes.
Elle et son époux et co-réalisateur Behtash Sanaeeha n’ont « plus le droit de quitter le pays », a poursuivi la cinéaste de 54 ans.
Le couple allait participer à la première en Suède de leur dernier film « My Favourite Cake » (« Mon gâteau favori ») qui était en lice pour l’Ours d’or, la plus haute distinction du festival de cinéma de Berlin en février 2024.
« Elle allait participer à une discussion après la projection du film » vendredi en Suède, a détaillé la société de distribution Triartfilm dans une publication Instagram.
Maryam Moghaddam et Behtash Sanaeeha avaient déjà été empêchés par le régime de Téhéran de se rendre à Berlin pour la première mondiale de leur film.
Ils avaient récupéré leurs passeports auprès des autorités il y a une semaine, selon la réalisatrice.
« J’ai vraiment du mal à comprendre pourquoi on nous a rendu nos passeports alors qu’ils avaient l’intention de ne pas nous laisser partir », a-t-elle dit, se demandant s’il s’agissait d’une tentative de « nous maltraiter mentalement et psychologiquement ».
Dans un entretien par visioconférence à l’AFP en février pendant la Berlinale, Maryam Moghaddam a décrit son dernier film comme « franchissant tellement de lignes rouges [sur des choses] qui sont interdites en Iran depuis 45 ans ».
Il raconte l’histoire de Mahin, une veuve de 70 ans qui rencontre dans un restaurant un autre retraité, chauffeur de taxi. Ils se plaisent et passent la nuit chez elle à l’abri des regards indiscrets de la police des mœurs.
« C’est l’histoire d’une femme qui vit sa vie, qui veut avoir une vie normale, ce qui est interdit pour les femmes en Iran », a-t-elle ajouté.