Iran: une journaliste arrêtée après une apparition tête nue en public
Nazila Maroufian a été arrêtée pour ne pas avoir porté de voile dans un lieu public et "publié ses photos sur les réseaux sociaux" après sa libération mi-août
Une journaliste iranienne qui avait été libérée mi-août sous caution a été de nouveau arrêtée mercredi par les autorités pour ne pas avoir porté le voile en public, a rapporté un média local.
Depuis la Révolution islamique de 1979, le port du voile est obligatoire pour les femmes, qui doivent dissimuler les cheveux dans les lieux publics. De plus en plus de femmes apparaissent cependant tête nue dans les grandes villes depuis un an.
Nazila Maroufian a été arrêtée pour ne pas avoir porté de voile dans un lieu public et « publié ses photos sur les réseaux sociaux », a indiqué l’agence de presse Tasnim.
La journaliste avait déjà été interpellée à plusieurs reprises après avoir interviewé en octobre 2022 Amjad Amini, le père de Mahsa Amini. La mort en détention en septembre 2022 de cette jeune femme arrêtée par la police des mœurs qui lui reprochait d’avoir enfreint le code vestimentaire imposé aux femmes, a déclenché des manifestations qui ont duré plusieurs mois.
Dans l’interview, Amjad Amini accusait les autorités d’avoir menti sur les circonstances de la mort de sa fille, en disant qu’elle était décédée des suites d’un problème de santé. La famille et des militants ont affirmé qu’elle avait reçu un coup à la tête durant sa garde à vue. Téhéran avait démenti de telles allégations.
Nazila Maroufian avait notamment été arrêtée une première en fois en novembre 2022 puis relâchée, et avait indiqué en janvier avoir été condamnée à deux ans de prison avec un sursis pendant cinq ans pour « propagande contre le système » et « diffusion de fausses nouvelles ».
A sa sortie de prison le 13 août, à la suite d’une autre arrestation, elle avait publié une photo d’elle sans foulard sur les réseaux sociaux.
Basée à Téhéran, Nazila Maroufian est originaire de Saqez, la ville natale d’Amini, dans la province du Kurdistan (ouest).
Mercredi, les médias locaux ont par ailleurs fait état de l’ouverture la veille du procès de l’avocat de Mahsa Amini, Me Saleh Nikbakht, pour « propagande contre la République islamique » pour s’être entretenu avec des médias.