Iran : une seconde députée succombe au coronavirus ; 194 morts dans le pays
Au total, huit politiques ou hauts dirigeants iraniens, dont un conseiller du ministre des Affaires étrangères iranien, Hossein Sheikholeslam, sont morts de la maladie en Iran
Les autorités iraniennes ont fait état dimanche de 49 nouveaux décès dus au nouveau coronavirus, portant à 194 le nombre de morts et à 6 566 celui des personnes contaminées en Iran.
Samedi, la mort de la députée Fatemeh Rahbar à l’âge de 55 ans a été annoncée par l’agence semi-officielle Irna.
Fatemeh Rahbar faisait partie des candidats conservateurs élus en février à Téhéran lors de législatives marquées par la plus forte abstention de l’histoire de la République islamique. Elle avait déjà été députée en 2004 et 2016.
Rahbar est le deuxième membre du Parlement à succomber au nouveau coronavirus. Au total, huit politiques ou hauts dirigeants iraniens, dont un conseiller du ministre des Affaires étrangères iranien, Hossein Sheikholeslam, sont morts de la maladie en Iran.
L’Iran est l’un des foyers mondiaux de la maladie Covid-19 qui s’est déclarée en Chine en décembre. La province de Téhéran est la plus touchée du pays.
Le virus se répand désormais dans l’ensemble des 31 provinces de la République islamique et la situation dans les provinces du Nord se dégrade.
Samedi, plus de 300 nouveaux cas avaient été détectés dans la seule province de Mazandaran, une destination touristique très fréquentée, sur le littoral de la mer Caspienne.
« Mazandaran est en première ligne car on n’a pas imposé les restrictions nécessaires » sur les voyages à l’intérieur de l’Iran, a estimé le porte-parole de la Santé.
Il a souligné la nécessité « d’imposer ces restrictions », accusant « une minorité de ne pas prendre la situation au sérieux et de prendre des risques pour leur vie et celle des autres ».

Commentant cette situation, le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif a affirmé samedi que les sanctions américaines –rétablies graduellement depuis le retrait unilatéral de Washington en 2018 de l’accord sur le nucléaire iranien – sapaient la bataille de l’Iran contre le coronavirus.
Le président américain Donald Trump « resserre malicieusement les sanctions illégales des Etats-Unis dans le but d’assécher les ressources nécessaires à l’Iran dans la lutte contre le #COVID-19 – alors que nos citoyens en meurent », a écrit M. Zarif sur Twitter.
« Le monde ne peut plus se taire car le #Terrorisme Economique des Etats-Unis est supplanté par son #Terrorisme Medical », a-t-il ajouté.
Les autorités ont fermé écoles et universités jusqu’à la fin de l’année iranienne, le 19 mars, a annoncé jeudi le ministre de la Santé Saïd Namaki.
Le 19 mars débutent les vacances du Nouvel An persan, qui durent cette année jusqu’au 3 avril. Ces congés sont traditionnellement l’occasion de retrouvailles familiales qui mettent tout l’Iran sur les routes, notamment vers le nord du pays.
Aucune mesure de quarantaine n’a encore été annoncée mais plusieurs provinces, y compris celles du nord et du centre du pays, ont fait savoir qu’elles ne fournissaient pas de logements aux touristes pour tenter de les dissuader de voyager.