Israël, accusé par l’AP de propager le virus en Cisjordanie, serait furieux
L'Autorité palestinienne clame que 73 % des cas de coronavirus seraient liés à des Palestiniens travaillant au sein de l'Etat juif ; Jérusalem dénonce des "incitations"

L’Autorité palestinienne (AP) se serait livrée à une « campagne d’incitations », la semaine dernière, accusant Israël de « propager le virus » dans les secteurs palestiniens de Cisjordanie.
Les responsables israéliens de la Défense, furieux contre Ramallah en raison de cette campagne, auraient transmis des messages de mises en garde à l’AP, a fait savoir dimanche la Douzième chaîne.
Le reportage a noté que l’origine des contaminations, dans 73 % des cas des personnes testées positives au coronavirus en Cisjordanie, était liée à des ouvriers palestiniens employés au sein de l’Etat juif.
L’AP a utilisé cette statistique pour prétendre qu’Israël « polluait » les zones palestiniennes à la fois par le biais de ces employés en Israël et par celui de l’armée israélienne.
Une vidéo diffusée la semaine dernière sur la chaîne de télévision affiliée à l’AP avait montré des Palestiniens aspergeant de désinfectant des véhicules militaires de Tsahal entrant dans des secteurs palestiniens.
Les officiels utilisent les mêmes méthodes de désinfection à l’égard des employés palestiniens qui reviennent d’Israël.
Le ministère de la Santé de l’AP a également écrit sur son site internet que la cause des cas de coronavirus confirmés en Cisjordanie était « l’Etat d’occupation ».
L’establishment israélien de la Défense a blâmé de hautes personnalités de l’AP, dont le Premier ministre Mohammad Shtayyeh, pour ce qu’un officiel de la Défense a qualifié devant les caméras de la Douzième chaîne de « campagne d’incitations raciste à l’encontre de l’armée israélienne et d’Israël ».
Israël a transmis « des messages très forts » à de hauts-responsables de l’AP et, indirectement, à Shtayyeh, avertissant que si les « incitations anti-israéliennes » ne s’arrêtaient pas, l’Etat juif « passerait à l’action » – notamment en réduisant la coopération sécuritaire et en limitant la liberté d’action des responsables de la sécurité de l’AP, selon la Douzième chaîne.

L’AP avait demandé à Israël de tester les ouvriers palestiniens au coronavirus avant le retour de dizaines de milliers d’entre eux en Cisjordanie avant le début de Pessah, la semaine dernière, craignant qu’ils ne soient à l’origine d’une hausse massive des contaminations sur le territoire.
Shtayyeh s’était entretenu au téléphone avec Gerald Rockenschaub, chef de la mission de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) auprès des Palestiniens, lui demandant de transmettre cette requête au nom des Palestiniens à Israël, a expliqué le porte-parole du Premier ministre, Ibrahim Milhem, lors d’une conférence de presse à Ramallah.
La semaine dernière, plusieurs travailleurs revenus en Cisjordanie, chez eux, ont été testés positifs au virus, le transmettant à d’autres.
Le mois dernier, après les premiers cas confirmés de COVID-19 au sein de l’Etat juif et en Cisjordanie, les autorités israéliennes avaient interdit à la grande majorité des Palestiniens d’entrer sur le territoire tout en autorisant des dizaines de milliers d’entre eux – qui travaillent dans des secteurs considérés comme essentiels, et en particulier dans la construction – à rester un à deux mois dans le pays.
Milhem a expliqué, la semaine dernière, que 50 000 Palestiniens résidaient en Israël – un chiffre revenu à la baisse lors d’une conférence de presse par Shtayyeh, qui en a évoqué 35 000. Le COGAT, pour sa part, n’a pas transmis de chiffres.
Deux Palestiniens de Cisjordanie sont décédés des suites du coronavirus. Dimanche soir, il y avait 271 cas confirmés de la maladie en Cisjordanie et à Gaza, selon le site d’information officiel de l’AP, Wafa. Aucune des personnes touchées n’a pour le moment développé une forme grave du COVID-19.