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Israël approuve un plan de soutien pour la Diaspora

Le programme est salué tel un "changement de paradigme" en période de crise ; peu de mesures concrètes ont été révélées

Raphael Ahren est le correspondant diplomatique du Times of Israël

Des jeunes de la Diaspora participent à un événement Birthright Israel à Jérusalem (Crédit : Marc Israel Sellem/Flash90)
Des jeunes de la Diaspora participent à un événement Birthright Israel à Jérusalem (Crédit : Marc Israel Sellem/Flash90)

Le gouvernement a approuvé dimanche ce qui est, selon lui, un plan global sans précédent consacré à la protection de l’avenir des Juifs de la Diaspora, même si peu de détails sur des mesures concrètes qui permettraient d’aider les communautés en lutte hors des frontières d’Israël ont filtré.

L’ébauche du programme a été présentée au cabinet par la ministre des affaires de la Diaspora Omer Yankelevitch sur la base des conclusions d’une commission consultative dirigée par Maxine Fassberg, ex-cadre au sein de l’entreprise Intel et originaire d’Afrique du sud, et par Eugène Kandel, professeur à l’université hébraïque et ancien haut-conseiller économique du Premier ministre Benjamin Netanyahu.

La commission avait commencé son travail au début de l’année 2019 et elle avait été chargée de trouver des moyens de renforcer les liens entre l’Etat juif et la Diaspora et d’adapter le projet sioniste à des « réalités changeantes ».

Israël et les communautés juives, dans le monde, ont semblé s’éloigner ces dernières années, alors qu’une Diaspora plus versée dans le progressisme est rentrée en conflit avec les politiques israéliennes esquissées par les autorités religieuses du pays, dominées par les orthodoxes.

Les divisions ont été notamment attisées autour de la question d’ouvrir le mur Occidental à des courants religieux plus pluralistes, mais aussi par des querelles sur la conversion au judaïsme et par les politiques de droite mises en oeuvre par le gouvernement israélien, faisant naître la crainte d’une scission croissante entre les Juifs de la Diaspora et Israël.

Kandel a indiqué que le principal objectif du projet était le renforcement de l’identité juive des communautés de la Diaspora et la lutte contre l’assimilation.

« Afin d’amenuiser ces tendances, il est nécessaire – et ce, dans les meilleurs délais – de mettre en oeuvre un processus stratégique à long-terme soutenu par les ressources du gouvernement israélien et en partenariat avec toutes les communautés juives du monde », a déclaré Kandel. « C’est seulement ainsi que nous aurons une chance d’empêcher l’effondrement d’un grand nombre de communautés juives à l’étranger en une seule génération et que nous serons en mesure d’empêcher la rupture des liens entre de nombreux jeunes Juifs et leur peuple d’appartenance ».

Aujourd’hui, environ 45 % des 15 millions de Juifs dans le monde vivent au sein de l’Etat d’Israël, qui doit assumer une responsabilité de plus en plus importante pour garantir la croissance continue de la population juive et son bien-être, a indiqué le gouvernement.

« Le gouvernement considère l’attachement de l’Etat d’Israël à renforcer l’unité du peuple juif comme une mission de la plus grande importance et considère cet engagement comme un fondement de l’Etat d’Israël et une partie intégrante de la vision sioniste », a-t-il continué.

De gauche à droite : Maxine Fassberg, le ministre des Affaires de la Diaspora Omer Yankelevitch et Eugene Kandel (Autorisation)

Un communiqué de presse émis par Yankelevitch a souligné la nécessité de renforcer les liens entre Israël et le monde juif mais n’a pas précisé quelles actions concrètes pourraient être entreprises dans ce sens.

Le programme qui sera mis en place sur la base des recommandations de la commission « devra se focaliser sur le renforcement des liens avec les communautés juives du monde entier sur la base d’une approche ancrée dans le partenariat, en investissant dans l’éducation juive officielle et officieuse, et devra également se concentrer sur le renforcement de l’identité juive et le sentiment de connexion avec Israël par le biais de multiples canaux », a souligné le communiqué.

Si c’est la première fois que le gouvernement israélien approuve un plan stratégique de ce type, différentes instances israéliennes ont, dans le passé, été chargées de renforcer les communautés juives et de dynamiser les liens entre Israël et la Diaspora.

« Le cadre qui a été approuvé aujourd’hui nous permettra de formuler un programme stratégique durable et à long-terme qui ne dépendra pas d’un gouvernement en particulier », a dit Yankelevitch.

L’esquisse approuvée dimanche est officiellement intitulée « Cadre stratégique général pour garantir l’existence continue et l’unité de la communauté juive mondiale ». Elle prône « l’adoption d’une approche gouvernementale ayant pour objectif d’améliorer la synergie parmi toutes les instances impliquées dans les affaires de la Diaspora, la création d’une plateforme globale intégrée et la garantie d’une allocation des ressources appropriées ».

« Nous nous trouvons à un carrefour historique important en ce qui concerne les relations entre l’Etat d’Israël et la communauté juive dans le monde. Le moment est venu de décider si nous ne nous percevons qu’à travers le prisme des sept millions de Juifs vivant au sein de l’Etat d’Israël ou si nous considérons qu’il n’y a qu’un seul peuple juif, en y incluant les quinze millions de Juifs dans le monde », a déclaré Yankelevitch.

Les drapeaux des pays qui abritent des communautés juives durement touchées par COVID-19 ont été projetés sur les murs de la vieille ville de Jérusalem lors d’un événement de soutien organisé par le ministère des affaires de la Diaspora le 12 mai 2020. (Crédit : Igor Parvarov via JTA)

La pandémie de coronavirus a « accentué la question de l’engagement d’Israël envers les Juifs de la Diaspora », a continué Yankelevitch, qui n’a pas précisé comment Jérusalem avait l’intention de venir en aide aux communautés les plus durement touchées par la COVID-19.

Les initiatives programmées seront mises en oeuvre avec la « pleine coopération » du ministère des Affaires étrangères, du ministère de l’Intégration et de l’Immigration, de l’Agence juive et autres institutions nationales – mais également avec les « philanthropes et les communautés juives du monde entier », a précisé son bureau.

Isaac Herzog, à la tête de l’Agence juive, a salué Yankelevitch pour avoir présenté le plan à l’approbation du gouvernement, prédisant qu’il entraînera « un changement de paradigme dans les relations entre Israël et la Diaspora qui permettra de tendre la main aux Juifs du monde entier dans une période difficile de crise ».

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