« Israël, casse-toi. Le Liban n’est pas à toi » scandé à Paris
"Israël ne mène pas la guerre contre le Hezbollah, Israël mène la guerre au Liban, à toutes ses composantes, au peuple libanais", a assuré Arnaud Le Gall sans mentionner les frappes quasi-quotidiennes du Hezbollah visant le nord d'Israël depuis le 8 octobre
Au moins 500 personnes se sont rassemblées à Paris, selon la Préfecture de police, dénonçant les bombardements israéliens contre le groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah au Liban qui se poursuivent dimanche et font craindre un conflit ouvert qui embraserait le Proche-Orient.
Les manifestants de tous âges, selon l’AFP, se sont rassemblés place de la République, dans le centre de la capitale en criant des slogans comme « hands off Lebanon » (« Touche pas au Liban »), mais aussi « Israël assassin, Macron complice », « Netanyahu terroriste », « Israël terroriste ».
D’autres chantaient « Israël, casse-toi. Le Liban n’est pas à toi ».
« On est en colère, on est stressé. On ne sait pas à quoi s’attendre […] Ma famille est à Beyrouth, elle a peur. Et ça fait mal », a commenté à l’AFP Maria, Libanaise de 24 ans, qui dit participer à sa première manifestation. « Je veux montrer que les gens ont conscience de ce qui se passe, » dit-elle sans fournir plus de détails sur le contexte.
Des dizaines de drapeaux libanais étaient brandis sur la place, où l’on pouvait lire sur des pancartes en français et en arabe « Touche pas à mon cèdre », « Cessez le massacre », « Pas touche au Liban ».
Les députés Arnaud le Gall et Manuel Bompard étaient présents pour représenter leur mouvement d’extrême-gauche radicale anti-Israël, La France Insoumise (LFI), qui a témoigné d’un soutien constant aux Palestiniens depuis le pogrom perpétré par le groupe terroriste palestinien du Hamas le 7 octobre sur le sol israélien, et dont plusieurs membres sont accusés d’antisémitisme.
« Israël ne mène pas la guerre contre le Hezbollah, Israël mène la guerre au Liban, à toutes ses composantes, au peuple libanais », a assuré Arnaud Le Gall dans un discours aux manifestants sans mentionner les frappes quasi-quotidiennes du Hezbollah visant le nord d’Israël depuis le 8 octobre.
« Toutes les règles internationales ont été bafouées depuis un an. Elles bannissent les bombardements indiscriminés », a-t-il ajouté, très applaudi.
« Israël commence à appliquer les mêmes méthodes au Liban » que dans la bande de Gaza. « On ne règle pas les guerres par des assassinats. Ce type de méthode ne peut mener nulle part. »
L’armée israélienne a annoncé dimanche avoir mené « des dizaines » de nouveaux raids contre le Hezbollah au Liban où elle continue à viser les cadres du groupe terroriste chiite libanais pro-iranien, deux jours après avoir éliminé son chef, Hassan Nasrallah.
Depuis le 8 octobre, le Hezbollah attaque quotidiennement les communautés israéliennes et les postes militaires le long de la frontière avec des roquettes, des drones, des missiles antichars et d’autres moyens, affirmant qu’il le fait pour soutenir Gaza dans le cadre de la guerre contre le groupe terroriste palestinien du Hamas qui s’y déroule.
Jusqu’à présent, les affrontements à la frontière ont causé la mort de vingt-six civils du côté israélien, ainsi que celle de vingt-deux soldats et réservistes de l’armée israélienne. Plusieurs attaques ont également été lancées depuis la Syrie, sans faire de blessés.
Le Hezbollah a signalé que 513 de ses terroristes ont été tués par Israël depuis le 8 octobre, principalement au Liban, mais aussi en Syrie.
Depuis qu’Israël a intensifié ses frappes aériennes contre le groupe terroriste du Hezbollah lundi, plus de 630 autres morts ont été signalés au Liban, selon le ministère de la Santé du pays.
Au moins un quart des personnes tuées depuis lundi seraient des femmes et des enfants, selon les autorités sanitaires libanaises qui ne font pas de distinction entre les civils et les terroristes. Plus de 2 000 personnes auraient également été blessées. Israël a déclaré que de nombreux terroristes du Hezbollah figuraient parmi les morts.
Face à l’escalade, le Hezbollah semble avoir cessé de nommer ses éléments éliminés.