Israël demande au public de ne pas se fier aux rumeurs de libérations d’otages
Les autorités invitent toujours à privilégier les infos officielles, alors que Reuters annonce l'imminence d'un accord prévoyant la libération de 50 otages contre une trêve de 3 jours
Ces dernières semaines, les autorités israéliennes ont rappelé à la population de ne pas se fier aux rumeurs et de privilégier les communications officielles émanant du gouvernement au sujet d’éventuelles libérations d’otages. Leur avertissement semble ainsi toujours valable, alors que l’agence Reuters a publié une dépêche affirmant que le Hamas aurait accepté un accord pour la libération de 50 otages détenus à Gaza en échange d’une trêve des combats d’une durée de trois jours.
L’article de Reuters, qui cite un responsable qatari anonyme, est le dernier d’une série d’articles publiés ces dernières semaines suggérant l’imminence d’un accord substantiel pour la libération d’otages. Selon ces articles, Israël aurait accepté de libérer un certain nombre de femmes et de mineurs palestiniens actuellement détenus dans les prisons israéliennes et d’augmenter l’aide humanitaire vers la bande de Gaza en échange de ces libérations.
Israël n’a pas réagi au dernier de ces articles, publié par Reuters. Les responsables militaires et gouvernementaux ont auparavant démenti toutes les rumeurs concernant l’imminence d’un accord sur les otages, affirmant que, s’il y avait quoi que ce soit à signaler, ils en informeraient la population.
Certains analystes ont émis l’hypothèse que les fuites pourraient être alimentées par les médiateurs, désireux de montrer au public leurs efforts, espérant qu’en encourageant la perspective d’un accord potentiel, ils contribueront à le faire avancer. D’autres analystes, en revanche, estiment que les fuites proviennent directement du Hamas et sont un outil de guerre psychologique contre Israël et les familles d’otages.
Pour ajouter aux tensions et aux attentes, l’article de Reuters faisait également état, mercredi, de l’acceptation de la proposition par le Hamas, alors qu’Israël en négociait supposément encore les détails.
Cet article a été publié un jour après que le Premier ministre Benjamin Netanyahu a déclaré mardi que toute information relative à un accord sur la libération d’otages détenus par le Hamas à Gaza serait rendue publique « si et quand » de tels développements se produiraient. Des propos qui visaient visiblement à tempérer le message du président américain Joe Biden, selon lequel un accord sur la libération des otages semblait sur le point d’être conclu.
Plusieurs médias avaient signalé mardi la visite au Caire du chef de l’agence de sécurité intérieure du Shin Bet, Ronen Bar, pour y rencontrer le ministre des Renseignements égyptien, Abbas Kamel, afin, selon les informations des organes de presse, de discuter d’un nouvel accord sur la libération de certains otages.
En outre, la chaîne américaine ABC, citant une source politique israélienne de haut rang anonyme, a indiqué mardi que des progrès avaient été réalisés et qu’une « percée pourrait avoir lieu dans les prochaines 48 à 72 heures ».
Reporter: "Can you address the hostages directly and give them a message of hope…?"
Biden: "Yes I can, I've been talking with the people involved every single day" pic.twitter.com/Na0I4SWHtL
— The Post Millennial (@TPostMillennial) November 14, 2023
L’arrivée à Bruxelles mardi du responsable de la Maison Blanche pour le Moyen-Orient, Brett McGurk, marquant le début d’une tournée régionale au cours de laquelle il devrait discuter des efforts déployés pour libérer les otages, pourrait aussi avoir aidé à alimenter les rumeurs.
Se ralliant à la ligne du gouvernement et écartant toute possibilité d’un accord imminent, le ministre de la Défense Yoav Gallant a déclaré mercredi que « seule » la pression militaire sur le groupe terroriste pourrait l’amener à libérer les 240 otages qu’il détient à Gaza et que Tsahal était prêt à « n’importe quelle action » pour les sauver.
Depuis l’incursion terrestre de l’armée israélienne, le 27 octobre, aucun otage n’a été libéré par le Hamas, tandis qu’une soldate israélienne a été secourue par l’armée. Quatre femmes avaient été libérées quelques jours plus tôt par le groupe terroriste.
Dans un communiqué de son bureau, Netanyahu a exprimé son soutien aux otages et à leurs familles, soulignant les efforts déployés pour libérer les captifs.
« Nos pensées vont à tous les otages et à leurs familles », a-t-il déclaré. « Depuis le début de la guerre, nous travaillons sans relâche à la libération des otages, et plus particulièrement depuis le début de l’opération terrestre, où nous avons intensifié notre pression », a-t-il ajouté.
Les otages ont été kidnappés par les terroristes du Hamas lors de leur attaque dévastatrice contre Israël le 7 octobre, au cours de laquelle ils ont tué plus de 1 200 personnes, des civils pour la plupart, massacrés dans leurs maisons et à une rave.
Israel a ensuite déclaré la guerre dans le but de chasser du pouvoir le groupe terroriste qui règne sur Gaza depuis qu’il en a pris le contrôle en 2007.