Israël en guerre - Jour 593

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Israël dit avoir frappé « un groupe extrémiste » en Syrie pour protéger les druzes

« Nous veillerons à ce que personne ne fasse de mal aux Druzes en Syrie, » a déclaré Meir Prush lors d'une cérémonie de Yom HaZikaron pour les Druzes tombés au combat

Le ministre de la Défense Israel Katz , au centre à droite, lors d'une évaluation de la situation avec le Premier ministre Benjamin Netanyahu, le chef d'état-major de l'armée Eyal Zamir, et d'autres responsables, le 18 mars 2025. (Ariel Hermoni/Ministère de la Défense)
Le ministre de la Défense Israel Katz , au centre à droite, lors d'une évaluation de la situation avec le Premier ministre Benjamin Netanyahu, le chef d'état-major de l'armée Eyal Zamir, et d'autres responsables, le 18 mars 2025. (Ariel Hermoni/Ministère de la Défense)

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ministre de la Défense ont affirmé mercredi qu’Israël avait mené une frappe en Syrie contre un « groupe extrémiste » afin d’envoyer un « message ferme » aux autorités pour qu’elles protègent la communauté druze.

« L’armée israélienne a mené une action d’avertissement et frappé l’organisation d’un groupe extrémiste qui se préparait à attaquer la population druze de la ville de Sahnaya, dans la région de Damas », ont indiqué dans un communiqué conjoint M. Netanyahu et le ministre de la Défense, Israel Katz.

« Dans le même temps, un message ferme a été adressé au régime syrien : Israël attend de lui qu’il agisse pour protéger la communauté druze », ajoute le texte.

« En ce Jour du Souvenir (…), alors que nous rendons hommage à la grande contribution de la communauté druze à la sécurité d’Israël, (…) nous soulignons le respect de notre engagement envers la communauté druze en Israël et à la protection de leurs frères en Syrie », ont déclaré les ministres.

À la suite d’une évaluation, le chef d’état-major de l’armée israélienne, le lieutenant-général Eyal Zamir, a ensuite donné l’ordre à Tsahal de cibler des sites du gouvernement syrien « si les violences contre les Druzes ne cessent pas ».

« L’armée israélienne surveille l’évolution de la situation en Syrie. Les troupes sont déployées et prêtes à intervenir pour assurer la défense et faire face à divers scénarii », a ajouté Tsahal.

Le ministre des Affaires de Jérusalem, Meir Porush, a pour sa part déclaré à la foule rassemblée dans le cimetière militaire de Hurfeish à l’occasion de Yom HaZikaron, que le gouvernement est au courant de la « terrible situation en Syrie » et que « nous veillerons à ce que personne ne fasse de mal aux Druzes en Syrie ».

Ces commentaires interviennent alors que des dizaines de Druzes bloquent des routes dans le nord d’Israël, demandant à Jérusalem d’intervenir en Syrie, alors que des Druzes ont été tués dans des affrontements inter-communautaires en Syrie.

« Je demande à Israël d’agir immédiatement pour empêcher un massacre dans les communautés druzes près de Damas », a déclaré le cheikh Muafak Tarif, chef de la communauté en Israël.

Les Druzes, a dit Porush, « donnent beaucoup à la nation. Nous savons que le gouvernement peut faire davantage pour renforcer la communauté druze ».

« Nous savons que l’alliance entre les Druzes et les Juifs est une alliance de vie », a-t-il ajouté.

Des dirigeants de la communauté druze rassemblés au cimetière militaire de Hurfeish, le 30 avril 2025. (Diana Bletter/Times of Israel)

Dès la chute d’Assad, Israël a multiplié les gestes d’ouverture envers les druzes.

Début mars, à la suite d’escarmouches, Israël avait menacé d’une intervention militaire si les nouvelles autorités syriennes, qui se sont engagées à protéger les minorités, s’en prenaient aux druzes.

Les affrontements à caractère confessionnel entre des groupes armés liés au pouvoir et des combattants druzes se sont étendus mercredi aux environs de Damas, faisant 13 morts et illustrant les défis auxquels font face les autorités de Syrie, en proie à l’instabilité.

Ces violences ont réveillé le spectre des affrontements confessionnels, après des massacres qui ont visé début mars la minorité alaouite dont était issu le président déchu Bachar al-Assad, renversé en décembre par la coalition islamiste à présent au pouvoir.

« Frères syriens, méfiez-vous de la discorde, car on en connaît le début, mais nul ne sait comment elle se termine », a déclaré le mufti de Syrie, Oussama al-Rifaï dans une allocution diffusée sur sa page officielle sur Facebook. « Si la discorde se répand dans notre pays (…) nous serons tous perdants », a ajouté le grand mufti.

Treize personnes ont été tuées à Sahnaya, à 15 kilomètres au sud-ouest de Damas, où des affrontements ont éclaté dans la nuit, au lendemain d’accrochages dans la localité à majorité druze de Jaramana qui ont fait 17 morts, selon les autorités et une ONG.

« Nous n’avons pas dormi de la nuit (…) les obus de mortier s’abattent sur nos maisons », a déclaré à l’AFP au téléphone Samer Rafaa, un habitant et militant actif de Sahnaya, où une partie de la population est druze.

« Où sont les autorités ? Nous les implorons d’assumer leur rôle (..) les gens meurent et nous avons des blessés », a-t-il ajouté.

Selon une source du ministère de la Santé citée par l’agence Sana, 11 personnes ont été tuées et d’autres blessées par les tirs de « groupes hors-la-loi qui ont pris pour cible les civils et les forces de sécurité dans la région de Sahnaya ».

Des membres des forces de sécurité des nouvelles autorités syriennes se déploient dans la banlieue de Jaramana, à Damas, à majorité druze et chrétienne, le 2 mars 2025. (Crédit : Bakr ALKASEM / AFP)

Il s’agit de cinq membres des forces de sécurité qui ont été visés par des francs-tireurs relevant de groupes armés et de six autres personnes qui se trouvaient dans une même voiture prise pour cibles par ces groupes, a précisé aux journalistes le directeur des relations publiques du ministère de l’Information, Ali al-Rifa.

Selon l’OSDH, basée en Grande-Bretagne mais qui dispose d’un solide réseau de sources en Syrie, deux combattants druzes ont en outre été tués à Sahnaya.

« Les affrontements ont commencé à environ quatre kilomètres de la ville et se sont étendus à sa périphérie, et les bruits des explosions n’ont pas cessé depuis la nuit dernière », a déclaré à l’AFP Karam, un combattant druze de 27 ans qui n’a pas donné son nom de famille.

« Il y a un corps sur la route juste devant moi et personne ne peut s’en approcher », a ajouté le jeune homme joint par téléphone, alors que des tirs étaient clairement entendus.

Les violences avaient éclaté dans la nuit de lundi à mardi à Jaramana entre des forces affiliées aux autorités et des combattants locaux druzes, et fait 17 morts, selon l’OSDH.

En soirée, un accord avait été scellé entre des représentants du gouvernement syrien et les responsables druzes de Jaramana pour mettre un terme aux affrontements.

L’attaque contre la ville a été menée par des groupes affiliés au pouvoir après la diffusion sur les réseaux sociaux d’un message audio attribué à un druze et jugé blasphématoire à l’égard du prophète Mahomet.

L’AFP n’a pas pu vérifier l’authenticité du message et les chefs spirituels de la minorité druze ont condamné toute atteinte au prophète.

Les druzes, une minorité ésotérique issue de l’islam, sont répartis notamment entre le Liban, la Syrie et Israël. En Syrie, ils représentent environ 3% de la population et vivent principalement dans le sud du pays.

Des Syriens déplacés, appartenant à la minorité alaouite s’abritent dans une école du village d’Al-Masoudiyeh, dans la région du Akkar, au nord du Liban, le 19 mars 2025. (Crédit : ANWAR AMRO / AFP)

Ces affrontements, qui interviennent après les massacres qui ont fait quelque 1.700 morts, en grande majorité alaouites, début mars sur le littoral, illustrent les défis auxquels fait face le nouveau pouvoir islamiste, qui s’est engagé à protéger les minorités dans ce pays multiconfessionnel.

Dans la nuit de mardi à mercredi, les forces de sécurité ont mis en place des points de contrôle dans plusieurs quartiers de Damas tandis que les restaurants et les cafés de la vieille ville, où résident de nombreux chrétiens, étaient fermés.

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