Israël doit aider l’Ukraine face aux crimes de guerre, dit le ministre de la Santé
Lors de la cérémonie honorant les personnels de l'hôpital de campagne qui avait été installé dans le pays, Horowitz et Yair Lapid ont répété qu'Israël n'abandonnerait pas l'Ukraine
Lazar Berman est le correspondant diplomatique du Times of Israël
Israël a « l’obligation morale » d’offrir une aide humanitaire à l’Ukraine où des crimes de guerre ont été commis par les forces d’invasion, a déclaré dimanche le ministre de la Santé Nitzan Horowitz.
« En tant que pays, nous avons l’obligation morale de tendre la main à l’Ukraine face aux massacres et aux crimes de guerre cruels qui sont actuellement commis sur son sol », a dit Horowitz au cours d’une cérémonie organisée au ministère des Affaires étrangères en l’honneur des personnels de l’hôpital de campagne « Étoile brillante » qui a opéré pendant six semaines dans l’Ouest de l’Ukraine.
Même s’il avait explicitement accusé la Russie de crime de guerre, le mois dernier, Horowitz s’est abstenu, cette fois-ci, de citer ouvertement le pays.
S’exprimant avant Horowitz, le ministre des Affaires étrangères Yair Lapid a lui aussi évité de parler nommément de la Russie ou de condamner spécifiquement l’invasion, comme il avait pu le faire dans le passé.
Les 6 000 Ukrainiens soignés dans l’hôpital de campagne qui avait été installé par Israël dans le pays en guerre sont « les témoins vivants du fait que « l’État d’Israël n’est pas resté à ne rien faire » alors que l’Ukraine était attaquée, a insisté Lapid.
Israël a été critiqué par certains pour son positionnement face à cette guerre. Jérusalem a cherché à maintenir des canaux de communication ouverts avec la Russie et avec l’Ukraine depuis que le président russe Vladimir Poutine a ordonné à ses forces d’envahir le pays, en date du 24 février. Le Premier ministre Naftali Bennett s’est entretenu à quelques reprises avec Poutine et avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky au cours des premières semaines du conflit, cherchant à exploiter les liens unissant Israël aux deux pays pour aider à conclure un cessez-le-feu.
En même temps, l’État juif a refusé les demandes soumises par Kiev et par les pays occidentaux d’envoyer des équipements militaires, comme des batteries antimissile, à l’Ukraine, dans le cadre d’une politique visant à préserver les liens avec la Russie. Israël a fait parvenir, à la place, environ cent tonnes d’aides humanitaires et installé l’hôpital de campagne.
L’hôpital a été l’étendard de l’aide apporté par l’État juif à l’Ukraine.
« Les relations entre les pays ne se basent pas seulement sur les intérêts mais également sur les valeurs », a dit Lapid.
Une équipe médicale ukrainienne doit arriver dans deux semaines en Israël pour recevoir une formation dans la médecine d’urgence, a expliqué Lapid lors de la cérémonie. Il a ajouté que tous les ministres des Affaires étrangères et tous les journalistes qu’il avait rencontrés depuis l’ouverture de l’hôpital avaient abordé le sujet de ce dernier.
L’hôpital avait été installé à Mostyska, à environ 50 kilomètres à l’ouest de Lviv et il avait été baptisé « Kohav Meir » – un jeu de mots sur le nom de l’ancienne Première ministre israélienne Golda Meir, qui était née en Ukraine et qui avait fondé l’Agence pour la coopération au développement international au sein du ministère des Affaires étrangères qui s’est associée à l’hôpital Sheba pour ce projet d’ouverture d’un hôpital de campagne.
Pendant ses six semaines de mission, l’hôpital a traité plus de 6 000 patients et au moins un bébé y a vu le jour. La majorité des Ukrainiens qui y ont été pris en charge n’étaient pas des blessés de guerre, mais plutôt des civils dans l’incapacité d’être soignés dans les hôpitaux ukrainiens suite à l’invasion.
« Il y a une question que je me pose souvent en tant que ministre des Affaires étrangères, et cette question est : quelle est l’image que je veux donner d’Israël dans le monde ? Et j’ai aujourd’hui une réponse. Je veux qu’Israël vous ressemble », a déclaré Lapid.
« Israël a été et Israël reste le seul pays au monde à avoir envoyé un hôpital tout entier en Ukraine », a-t-il ajouté.
Au mois d’avril, Horowitz avait visité l’hôpital et déclaré que cette visite avait transmis le message israélien de « solidarité avec l’Ukraine face à l’invasion russe brutale et face aux massacres et aux crimes de guerre qui sont actuellement découverts dans tout le pays ».
Horowitz avait apparemment fait référence à des images de la ville ukrainienne de Butcha qui avaient été diffusées quelques jours auparavant, après la retraite des forces russes. Les autorités ukrainiennes et les journalistes avaient annoncé qu’ils avaient trouvé des dizaines de cadavres dans les rues et des preuves de charniers, ce qui avait entraîné des accusations de génocide.