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Israël-Hamas : en GB, le chef du Labour sous pression sur son positionnement

Keir Starmer fait face à une fronde d'élus musulmans du Labour qui contestent ses propos sur le fait qu'Israël a le "droit" de couper l'approvisionnement en eau et en énergie de Gaza

Le leader du parti travailliste britannique Keir Starmer arrive pour assister au dernier hommage du Prince Philip, Duc d'Edimbourg, à l'Abbaye de Westminster à Londres, le 29 mars 2022. (Crédit: AP Photo/Matt Dunham)
Le leader du parti travailliste britannique Keir Starmer arrive pour assister au dernier hommage du Prince Philip, Duc d'Edimbourg, à l'Abbaye de Westminster à Londres, le 29 mars 2022. (Crédit: AP Photo/Matt Dunham)

Le chef de l’opposition travailliste britannique, Keir Starmer, fait face à une pression croissante en raison de sa position sur le conflit entre Israël et le groupe terroriste palestinien du Hamas, le mettant à l’épreuve alors qu’il est donné favori pour devenir le prochain Premier ministre.

Keir Starmer, 61 ans, doit désamorcer les tensions dans les rangs de son parti autour de ses propos, jugés par ses critiques trop en faveur d’Israël, sur la réponse aux massacres sans précédent commis par le Hamas le 7 octobre dernier, ainsi que sur son refus d’appeler à un cessez-le-feu.

La guerre a ravivé les divisions au sein du Labour, que Keir Starmer a réunifié et recentré depuis qu’il en a pris la tête en 2020, avec en ligne de mire le retour au pouvoir lors des élections législatives attendues l’année prochaine.

Outre le recentrage du Labour après l’ère très controversée de Jeremy Corbyn, balayé lors du triomphe des conservateurs sous Boris Johnson fin 2019, Keir Starmer est crédité d’avoir soldé l’héritage de son prédécesseur, accusé d’avoir largement laisser prospérer l’antisémitisme au sein du parti.

Il a été ovationné lors du congrès du parti début octobre lorsqu’il a condamné l’attaque sans précédent menée contre Israël qui a fait plus de 1 400 morts, en majorité des civils, selon les autorités israéliennes.

Une minute de silence pour les victimes y a également été observée. Un contraste saisissant avec le congrès de 2018 sous Jeremy Corbyn, où des délégués du parti agitaient des drapeaux palestiniens.

Quelques années auparavant, Corbyn avait qualifié le mouvement terroriste islamiste palestinien d’ « ami », avant d’affirmer regretter l’utilisation de ce terme.

Mais l’unité du Labour a commencé à se fissurer quand M. Starmer a déclaré le 11 octobre qu’Israël avait le « droit » de couper l’approvisionnement en eau et en énergie de Gaza.

Il a clarifié dans les jours suivants qu’il voulait dire qu’Israël avait le droit de se défendre, mais cet extrait d’un entretien à la radio est devenu viral.

Plus d’une douzaine d’élus locaux – le Labour en compte plus de 6 000 – ont démissionné du parti.

Le mécontentement s’est élargi, et cette semaine, environ 150 élus locaux travaillistes musulmans ont exhorté Starmer à appeler à un cessez-le-feu immédiat.

Le chef du Labour écossais, Anas Sarwar, a rompu les rangs en jugeant cette semaine auprès de la BBC qu’il n’y avait « aucune justification » à priver les civils à Gaza des approvisionnements essentiels.

Keir Starmer a rencontré mercredi plus d’une douzaine de députés travaillistes musulmans pour tenter d’apaiser les tensions. Plus de 30 parlementaires du Labour ont signé une motion appelant à un cessez-le-feu.

Le Premier ministre britannique Rishi Sunak, à gauche, s’adressant aux médias aux côtés du Premier ministre Benjamin Netanyahu, à Jérusalem, le 19 octobre 2023. (Crédit : Capture d’écran/GPO)

Le chef du parti travailliste a quant à lui soutenu l’appel du Premier ministre Rishi Sunak à des « pauses » pour permettre l’acheminement de l’aide.

Au yeux de certains observateurs, Starmer a raison d’être sans équivoque au sujet du Hamas, tandis que ses soutiens soulignent qu’il se comporte comme un Premier ministre.

Toute escalade du conflit, avec une incursion terrestre israélienne à Gaza, pourrait creuser les fissures au Labour. Des médias britanniques évoquent l’éventualité de démissions de plusieurs membres de l’équipe Starmer.

Selon un sondage de l’institut Survation en 2021, 72 % des quatre millions de musulmans britanniques s’identifiaient au Labour.

Ils ne voteront pas pour les conservateurs, selon Tony Travers, de la London School of Economics, mais « le risque pour Starmer est qu’une partie de ces électeurs restent chez eux ».

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