Israël : l’UNRWA « regorge » de terroristes du Hamas
L'agence controversée devra quitter ses installations à Jérusalem jeudi ; le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a regretté cette décision "unilatérale"

Israël déclare que l’agence très controversée des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) « regorge » de combattants du Hamas, a déclaré mercredi un porte-parole du gouvernement, alors qu’elle est priée de quitter ses bureaux à Jérusalem ce jeudi.
« L’UNRWA regorge de membres du Hamas, pas seulement les 19 sur lesquels l’UNRWA enquête sans enthousiasme, mais aussi des centaines d’employés » de l’agence onusienne, a déclaré David Mencer lors d’une conférence de presse.
« L’UNRWA, c’est le Hamas », a-t-il résumé.
« Si un État finance l’UNRWA, cet État finance des terroristes », a insisté le porte-parole. « L’UNRWA emploie plus de 1 200 membres du Hamas, dont des terroristes qui ont perpétré le pogrom du 7-Octobre. Il ne s’agit pas d’une aide, c’est un soutien financier direct au terrorisme ».
La veille, l’ambassadeur israélien à l’ONU avait répété que son pays cesserait tout contact avec l’agence et « quiconque agissant en son nom » à partir de jeudi, une décision soutenue par les Etats-Unis mais qui, pour l’ONU, met en danger « l’avenir des Palestiniens ».
L’agence doit quitter toutes ses installations à Jérusalem, y compris à Jérusalem-Est. Cela concerne notamment des écoles et des centres de santé.
Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a regretté cette décision « unilatérale », jugée « manifestement déraisonnable et contradictoire avec les obligations internationales d’Israël ».
Mais alors que l’administration de Joe Biden, tout en suspendant les contributions financières à l’UNRWA, avait plaidé pour la poursuite de ses opérations, l’ambassadrice américaine par intérim Dorothy Shea a soutenu lundi la « décision souveraine » d’Israël.
« L’insinuation que cela mettra à l’arrêt toutes les opérations humanitaires est irresponsable et dangereuse », a-t-elle souligné, rappelant que l’UNRWA « n’est pas et n’a jamais été la seule option pour l’aide humanitaire ».
L’ONU et de nombreux États membres répètent au contraire qu’il n’y a pas d’alternative à une agence qu’ils qualifient de « colonne vertébrale » de l’aide humanitaire à Gaza.
« L’attaque incessante contre l’UNRWA met en danger les vies et l’avenir des Palestiniens » à travers les territoires palestiniens, a assuré le chef de l’Agence, Philippe Lazzarini.
Fin janvier 2024, les autorités israéliennes avaient accusé 12 employés de l’UNRWA d’avoir été impliqués dans le pogrom commis par le Hamas, le 7 octobre 2023, déclenchant une tempête contre l’agence. Sept autres noms avaient ensuite été ajoutés à la liste.
Ces accusations avaient poussé d’importants donateurs à suspendre leur financement de l’agence, qui compte plus de 30 000 employés travaillant au service de 5,9 millions de Palestiniens dans la région, dont 13 000 à Gaza.
Une enquête interne de l’ONU avait établi en août que neuf de membres de son personnel « pourraient avoir été impliqués » dans les attaques.
Pour une personne, « aucune preuve n’a été obtenue (…) pour étayer les accusations » et dans neuf autres cas, les preuves « étaient insuffisantes ».