Israël en guerre - Jour 538

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Israël menace de frapper directement l’Iran s’il attaque depuis son propre territoire

Le ministre des Affaires étrangères, Israel Katz, a envoyé un message en persan à Khamenei qui a publiquement promis de "punir" Israël pour l'attaque qui a tué 7 membres du CGRI en Syrie

Le ministre des Affaires étrangères Israel Katz, à Jérusalem, le 19 février 2024. (Crédit : Chaïm Goldberg/Flash90)
Le ministre des Affaires étrangères Israel Katz, à Jérusalem, le 19 février 2024. (Crédit : Chaïm Goldberg/Flash90)

Dans un contexte de rhétorique de plus en plus belliqueuse entre les deux pays, le ministre des Affaires étrangères israélien Israel Katz a prévenu mercredi l’Iran que, s’il lançait une attaque à partir de son propre sol, Israël riposterait en Iran.

L’avertissement de Katz a été lancé après que le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, a déclaré qu’Israël « doit être puni et le sera » pour avoir prétendument attaqué un bâtiment consulaire iranien à Damas, en Syrie, tuant deux généraux et plusieurs officiers du Corps des Gardiens de la Révolution islamique (CGRI).

Khamenei a déclaré qu’en bombardant le site d’une ambassade, Israël avait « attaqué notre territoire ».

« Si l’Iran attaque depuis son territoire, Israël réagira et attaquera en Iran », a d’abord écrit Katz en hébreu sur son compte officiel sur la plateforme X. Il a ensuite répété le même avertissement dans un message en persan et a mentionné le compte officiel de Khamenei.

L’Iran, qui affirme vouloir détruire l’État juif, a mis au point des roquettes dont la portée peut atteindre n’importe quel lieu en Israël et s’est vanté de sa capacité à attaquer.

Dans une escalade majeure, des avions de guerre présumés israéliens ont bombardé un bâtiment dans la capitale syrienne le 1er avril. Selon l’Iran, la frappe a tué sept conseillers militaires du CGRI dans le consulat iranien, dont l’un d’entre eux était le principal commandant de l’Iran en Syrie, Mohammed Reza Zahedi.

Khamenei a déclaré que la frappe, qui a détruit un bâtiment de cinq étages adjacent à l’ambassade d’Iran en Syrie, avait bafoué les accords internationaux prévoyant l’inviolabilité des locaux diplomatiques.

« Les consulats et les ambassades de n’importe quel pays sont le territoire de ce pays. Lorsqu’ils attaquent le consulat, c’est comme s’ils attaquaient notre territoire », a-t-il déclaré dans un discours prononcé à l’occasion de la fin du Ramadan. « Le régime maléfique a commis une erreur et doit être puni, et il le sera », a-t-il ajouté.

La télévision d’État a retransmis en direct les propos de Khamenei. Il n’a pas précisé comment l’Iran comptait riposter.

Mardi, le journal Elaph News, basé à Londres, a cité un « responsable occidental sécuritaire » anonyme, affirmant qu’Israël avait procédé ces derniers jours à des exercices de l’armée de l’air, se préparant notamment à cibler les installations nucléaires iraniennes et d’autres infrastructures clés au cas où la République islamique riposterait à la frappe de Damas en attaquant à partir de son propre territoire.

Des sources de renseignement américaines anonymes ont toutefois déclaré à CNN qu’il était peu probable que l’Iran attaque directement Israël par crainte de représailles américaines et israéliennes, et qu’il inciterait plutôt ses différents mandataires dans la région à lancer des attaques en son nom dans les jours à venir.

Des terroristes du groupe chiite libanais du Hezbollah défilant lors d’une cérémonie de commémoration des dirigeants du parti morts au combat dans le village libanais de Jibshit, à une cinquantaine de kilomètres au sud de la capitale Beyrouth, le 15 février 2024. (Crédit : Mahmoud Zayyat/AFP)

Mercredi, une source diplomatique iranienne a déclaré au média libanais Al-Akhbar, affilié au groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah, que l’Iran avait proposé aux États-Unis de s’abstenir de riposter à Israël « pour le moment » si un cessez-le-feu était instauré à Gaza et si Israël ne donnait pas suite à l’incursion qu’il a promise dans la ville de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza.

Différents groupes soutenus par l’Iran sont entrés en action dans la région depuis le début de la guerre qui oppose Israël au groupe terroriste palestinien du Hamas dans la bande de Gaza. Le Hezbollah tire ainsi régulièrement des roquettes depuis le Liban.

La guerre a éclaté le 7 octobre à la suite de l’assaut barbare du Hamas sur le sud d’Israël, lors duquel 1 200 personnes ont été tuées et de nombreuses atrocités ont été perpétrées. Israël a répondu par une opération militaire visant à détruire le groupe terroriste palestinien et à libérer les otages enlevés et emmenés de force à Gaza.

Les négociations menées par des médiateurs en vue d’une trêve au moins temporaire à Gaza, qui inclurait la libération des otages, n’ont jusqu’à présent pas abouti à un accord.

La source diplomatique a déclaré à Al-Akhbar que l’Iran et les États-Unis avaient échangé des messages par l’intermédiaire d’Oman, qui sert depuis des années d’intermédiaire entre les deux adversaires, à la suite de l’attaque à Damas.

Selon la source, l’Iran a estimé qu’Israël tentait de se soustraire aux complications de la campagne de Gaza en essayant d’entraîner les États-Unis dans un conflit direct avec Téhéran. L’Iran a demandé aux États-Unis de ne pas s’impliquer s’ils réagissaient contre Israël, tandis que les États-Unis ont demandé à Téhéran de ne pas se venger en attaquant des cibles américaines dans la région, a déclaré la source.

L’Iran cherche à obtenir des conditions visant à « limiter l’expansion de la guerre dans la région » et à maintenir les États-Unis en dehors du conflit, a déclaré la source.

Jusqu’à présent, il n’y a pas eu de réponse à la proposition, a ajouté la source.

Le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, prononçant son sermon lors de la cérémonie de prière de l’Aïd al-Fitr marquant la fin du Ramadan, à Téhéran, le 10 avril 2024. (Crédit : Bureau du guide suprême iranien via AP)

Khamenei a conduit les responsables iraniens dans une succession de promesses de venger l’attaque de Damas. Le Hezbollah a également promis de réagir, alors que l’un de ses membres aurait également été tué lors de la frappe.

L’un des principaux conseillers de Khamenei, Yahya Rahim Safavi, a averti dimanche que les ambassades israéliennes n’étaient « plus sûres ».

Le même jour, le ministre de la Défense Yoav Gallant a déclaré qu’Israël était prêt à répondre à toute attaque de la République islamique et qu’il avait « achevé les préparatifs en vue d’une réponse à tout scénario qui se développerait contre l’Iran ». Israël a déclaré la semaine dernière qu’il renforçait ses défenses à la suite des menaces de représailles de l’Iran.

Devant le bâtiment détruit à Damas, le 1er avril 2024. (Crédit : SANA via AP)

L’Iran ne reconnaît pas Israël et les deux pays se livrent une guerre de l’ombre depuis des années.

L’Iran accuse Israël d’être à l’origine d’une vague d’attaques de sabotage et d’assassinats visant son programme nucléaire. Téhéran insiste sur le fait que ce programme n’est pas destiné à produire une arme nucléaire.

Israël, les États-Unis et leurs alliés occidentaux affirment que l’Iran enrichit de l’uranium à des niveaux de pureté qui n’ont pas d’usage civil et qui l’amènent au seuil de la production d’une bombe nucléaire.

Le lendemain de l’assaut du Hamas du 7 octobre, le Hezbollah, mandataire de l’Iran, a commencé à attaquer le long de la frontière avec Israël, affirmant que les tirs venaient en soutien à Gaza. La violence meurtrière s’est intensifiée, Israël répondant aux tirs de roquettes quasi-quotidiens en frappant les sites du Hezbollah au Liban et, semble-t-il, également en Syrie. L’escalade des combats fait craindre une guerre à grande échelle qui serait dévastatrice tant pour Israël que pour le Liban.

De la fumée s’échappant de la zone d’une frappe aérienne israélienne sur le village de Khiam, au sud du Liban, près de la frontière avec Israël, le 8 avril 2024. (Crédit : Rabih Daher/AFP)

Dans le même temps, des groupes irakiens ont tiré sur les forces américaines en Syrie et en Irak et les Houthis du Yémen ont pris pour cible des navires en mer Rouge et dans le golfe d’Aden.

Khamenei a critiqué l’Occident, en particulier les États-Unis et la Grande-Bretagne, pour avoir soutenu Israël dans sa guerre contre le Hamas à Gaza.

« On s’attendait à ce qu’ils empêchent [Israël] de causer ce désastre. Ils ne l’ont pas fait. Les gouvernements occidentaux n’ont pas rempli leur mission », a-t-il déclaré.

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