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Israël participe à une conférence anti-terrorisme au Maroc

Le sommet de Marrakech se concentre sur les efforts mondiaux de lutte contre Al-Qaïda ; il fait suite à d'autres groupes de travail du processus de Varsovie

Raphael Ahren est le correspondant diplomatique du Times of Israël

Illustration - La police marocaine monte la garde à Jemaa el-Fnaa, la place du marché central de Marrakech, au Maroc, le 10 novembre 2016. (Crédit : Getty Images)
Illustration - La police marocaine monte la garde à Jemaa el-Fnaa, la place du marché central de Marrakech, au Maroc, le 10 novembre 2016. (Crédit : Getty Images)

Un responsable israélien a participé activement cette semaine à une conférence antiterroriste au Maroc, ce qui témoigne une fois de plus du rapprochement entre Jérusalem et certains pays arabes.

Le nom du fonctionnaire israélien qui a participé mercredi et jeudi à Marrakech au groupe de travail du processus de Varsovie sur la lutte contre le terrorisme et les finances illicites ne peut être publié pour des raisons de sécurité.

« Les délégations ont discuté de la menace en constante évolution que représentent Al-Qaïda et ses affiliés et ont identifié une série d’efforts qui peuvent être déployés pour contrer cette menace encore puissante, notamment la promotion d’un ensemble de principes non contraignants », a déclaré le département d’État américain dans un communiqué.

« Les participants ont partagé leurs perspectives régionales sur la lutte contre Al-Qaïda et ont discuté des menaces d’autres groupes terroristes. Un certain nombre de délégations ont également noté les activités déstabilisatrices de l’Iran et de ses mandataires, en particulier le Hezbollah, et la nécessité de faire face collectivement au soutien continu de l’Iran aux groupes terroristes. »

Israël fait partie de la cinquantaine de pays qui participent au processus de Varsovie, qui a débuté avec la conférence ministérielle pour la promotion d’un avenir de paix et de sécurité au Moyen-Orient, qui s’est tenue dans la capitale polonaise en février 2019.

Le groupe de travail de cette semaine sur la lutte contre le terrorisme et les finances illicites est la dernière réunion du groupe de travail du processus de Varsovie avant la réunion ministérielle de Varsovie en 2020 qui se tiendra à Washington D.C.

Dans une déclaration commune publiée jeudi, les pays et organisations participants ont reconnu « la menace en constante évolution posée par Al-Qaïda » et ont énuméré plusieurs principes pour aider à promouvoir « la coopération collective des participants afin d’employer une approche globale contre la menace d’Al-Qaïda, en constante évolution ».

Le mois dernier, le Premier ministre Benjamin Netanyahu aurait tenté de négocier un accord tripartite qui impliquerait une reconnaissance américaine et israélienne de la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, en échange d’un soutien du Maroc au plan de paix israélo-palestinien de l’administration américaine et d’une normalisation des relations entre le Maroc et Israël.

Le secrétaire d’État américain Mike Pompeo rencontre le ministre marocain des Affaires étrangères Nasser Bourita (à droite) lors de sa visite à Rabat, le 5 décembre 2019. (Crédit : AFP)

Netanyahu a fait plusieurs propositions à Washington au cours de l’année dernière pour promouvoir un tel accord, mais l’ancien conseiller à la sécurité nationale John Bolton s’y est fortement opposé, selon un reportage de la Treizième chaîne.

Après le départ de Bolton en septembre, Netanyahu aurait de nouveau soulevé la question auprès du secrétaire d’État Mike Pompeo, mais la Maison Blanche n’a pas accepté ce compromis.

Les responsables israéliens cités dans le reportage ont déclaré que l’accord proposé était bénéfique pour tous – le président américain Donald Trump pouvait se vanter d’avoir développé de liens entre Israël et un État arabe, Netanyahu pouvait se rendre au Maroc et tenir une réunion de haut niveau avec le roi Mohammed VI, et Rabat pouvait obtenir la reconnaissance par les États-Unis de ses revendications au Sahara occidental.

Le Maroc a occupé de vastes étendues du Sahara occidental en 1975, lorsque l’Espagne s’est retirée de la région et a ensuite annexé les territoires dans une démarche non reconnue internationalement.

La proposition israélienne a été relayée aux États-Unis par le conseiller à la sécurité nationale Meir Ben-Shabbat, qui, selon le reportage, a développé des liens avec un assistant du ministre marocain des Affaires étrangères Nasser Bourita. Ben-Shabbat et Bourita auraient également eu des liens avec Yariv Elbaz, un homme d’affaires juif proche du conseiller principal et gendre de Trump, Jared Kushner.

Le Maroc est considéré comme un allié des États-Unis et entretient depuis longtemps des liens informels mais étroits avec Israël dans le domaine du renseignement.

Dana Benvenisti-Gabay, directrice de la sécurité régionale et du contreterrorisme au ministère des Affaires étrangères, participe à la session inaugurale de la réunion du Groupe de Travail sur la Sécurité maritime et de l’aviation à Manama, au Bahreïn, le 21 octobre 2019. (Crédit : STR/AFP)

Israël et le Maroc n’ont pas de relations diplomatiques officielles, mais le Maroc accueille des investisseurs et des touristes israéliens. Quelque 3 000 Juifs vivent au Maroc, une petite fraction du nombre d’avant la création d’Israël en 1948, mais toujours la plus grande communauté du monde arabe.

La télévision israélienne a rapporté que Jérusalem espérait une percée dans la normalisation des liens avec Rabat. Le Premier ministre Benjamin Netanyahu avait espéré rejoindre le Secrétaire d’Etat américain Mike Pompo lors de sa visite au Maroc, mais le roi Mohammed VI s’est opposé à l’idée.

Le secrétaire d’État américain Mike Pompeo n’a pas discuté de la normalisation des liens avec Israël avec les autorités marocaines lors de sa visite dans ce pays, avait déclaré un haut responsable du Département d’État.

En octobre 2019, Israël a participé à un groupe de Travail sur la Sécurité maritime et de l’aviation dans le cadre du processus de Varsovie, à Bahreïn.

Dana Benvenisti-Gabay, à la tête de la direction de la sécurité régionale et du contre-terrorisme du ministère israélien des Affaires étrangères, a représenté Israël à la conférence de Manama.

Cette conférence de deux jours au Bahreïn n’était pas la première fois lors de laquelle des responsables israéliens et arabes prenaient place les uns à côté des autres dans le contexte du processus de Varsovie. Le 8 octobre, un représentant israélien avait siégé avec des homologues du Bahreïn, d’Arabie saoudite, des Emirats arabes unis et autres Etats arabes à l’occasion d’une conférence sur la cybersécurité à Séoul.

Trois jours plus tard, Benjamin Krasna, le vice-ambassadeur israélien aux Etats-Unis, avait pris part au groupe de travail de Varsovie sur les droits de l’Homme à Washington, une session à laquelle avaient participé de nombreux pays arabes.

De gauche à droite : Benjamin Netanyahu, le chef de la diplomatie yéménite Khalid al-Yamani et Mike Pompeo à la Conférence sur la sécurité au Moyen-Orient à Varsovie, le 14 février 2019. (Crédit : AP/Czarek Sokolowski)

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu s’était rendu au mois de février 2019 à la toute première conférence de Varsovie en présence de hauts-dignitaires du monde arabe.

Au cours du sommet, il s’était assis aux côtés du ministre yéménite des Affaires étrangères. Pendant une réunion à huis-clos organisée en marge de l’événement, à laquelle Netanyahu avait pris part, les ministres arabes des Affaires étrangères avaient ouvertement débattu de l’idée que la menace iranienne représentait désormais une inquiétude plus pressante pour la région que ce n’était le cas du conflit israélo-palestinien.

Les responsables israéliens et américains avaient salué l’événement comme une avancée majeure.

L’équipe du Times of Israël a contribué à cet article.

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