Israël commence à vacciner 600 000 jeunes de 12 à 15 ans contre la COVID-19
Des milliers de personnes ont pris rendez-vous alors même que la pandémie recule dans le pays ; Le ministère de la Santé commencera par les personnes les plus à risque
Environ 600 000 jeunes israéliens âgés de 12 à 15 ans sont éligibles pour recevoir le vaccin contre le coronavirus à partir de dimanche.
Des milliers de personnes ont déjà pris rendez-vous via les organisations sanitaires du pays, selon les rapports de samedi.
Cette décision intervient six mois après qu’Israël a commencé sa campagne de vaccination pour les adultes, et après que la Food and Drug Administration (FDA) américaine a approuvé le vaccin Pfizer-BioNTech pour les adolescents.
Certaines organisations ont déjà vacciné des enfants de moins de 16 ans présentant des facteurs de risque et n’ont constaté aucun effet secondaire significatif du vaccin.
Selon le plan, les enfants de 12 à 15 ans qui sont plus à même de souffrir de symptômes graves liés au coronavirus seront les premiers éligibles pour le vaccin, ainsi que ceux qui vivent avec des individus également à risque.
Les familles qui prévoient de voyager à l’étranger seront également incluses dans la première série de vaccinations, a indiqué le ministère.
Le ministère a souligné au Times of Israel que la vaccination ne sera pas obligatoire pour les adolescents, seulement recommandée, et qu’il appartiendra aux parents de décider s’ils souhaitent que leurs enfants se fassent vacciner.
« C’est important pour moi de faire vacciner mes enfants… Plus vite mes enfants seront vaccinés, mieux ça sera », a affirmé dimanche à l’AFP Miriam Schwartz, 48 ans, accompagnant ses adolescents âgés 12 et 14 ans dans un centre de vaccination à Jérusalem.
Pour Ofek, un garçon de 15 ans, venu recevoir sa première dose, le vaccin était attendu: « J’attendais ce moment, de pouvoir être vacciné, afin de voyager hors d’Israël et voir une partie de ma famille que je n’ai pas vue depuis deux ans. »
« La plupart de mes amis ne parlent pas vraiment de la peur du ‘corona’, car nous, les jeunes, sommes moins à risque que les adultes, mais plus du fait que je peux maintenant voyager sans quarantaine » au retour en Israël, dit-il.
Coral Kesem-Stern, une jeune fille de 12 ans, qui a reçu sa première injection dimanche, à déclaré au site d’information Walla : « Ma famille est à haut risque, donc je suis restée longtemps à la maison à cause de cela. Je suis contente de pouvoir sortir de la maison maintenant. »
Yossi Guggenheim, un enfant de 12 ans et habitant d’Efrat, a expliqué au site qu’il s’est fait vacciner parce que sa famille est sur le point de partir en vacances. « J’ai décidé de me faire vacciner parce que nous allons en Suisse dans deux semaines, mais même sans ce voyage en avion, j’aurais envisagé de me faire vacciner », a-t-il déclaré. « La plupart des élèves de ma classe veulent se faire vacciner, mais leurs parents les en empêchent. »
Le docteur Doron Dushnitzky, spécialiste en pédiatrie du prestataire de santé Leumit, a déclaré au site d’information Ynet que de nombreux parents ne ressentent pas un sentiment d’urgence à faire vacciner leurs enfants.
« Dans l’ensemble, les gens pensent que la maladie n’existe plus et qu’il est donc possible de ne pas se faire vacciner », a déclaré Dushnitzky. « C’est présenté comme une option ouverte et donc il n’y a pas de pression. Ceux qui le veulent vraiment prendront un rendez-vous pour leurs enfants, mais la plupart sont manifestement hésitants. »
Cependant, Noam Zeevi, un adolescent de 14 ans de Pardes Hanna, a déclaré à Ynet qu’il avait choisi de se faire vacciner pour ne pas avoir à entrer en quarantaine s’il était en contact avec une personne positive au COVID – et pour pouvoir voyager.
« Ce n’est pas tout à fait vrai de dire qu’il n’y a pas de coronavirus – il y a juste un mois, il y a eu un cas dans mon école, et la prochaine fois, il pourrait être dans ma classe », a-t-il déclaré. « Je veux pouvoir prendre l’avion pour aller à l’étranger et c’est la principale raison pour laquelle je me suis fait vacciner… Certains de mes amis se font vacciner et d’autres préfèrent attendre. C’est à peu près 50-50. »
Environ 55 % de la population israélienne a été vaccinée avec les deux doses, grâce à une vaste campagne de vaccination lancée fin décembre après un accord avec le géant pharmaceutique Pfizer.
Celui-ci a livré au pays des millions de doses en échange de données sur les effets de la vaccination dans ce pays de 9,3 millions d’habitants dont les banques de données médicales numérisées permettent des études rapides à grande échelle. Celles-ci ont confirmé l’efficacité du vaccin.
Les autorités sanitaires avaient déjà commencé à vacciner des adolescents susceptibles de contracter une forme sévère du coronavirus et ceux dont la famille est à risque. Mais depuis la semaine dernière, les autorités ont étendu la vaccination à tous les jeunes de 12 à 16 ans le souhaitant.
« Le vaccin est efficace et sûr » et les risques inhérents au virus sont plus importants que ceux liés à la vaccination, avait alors affirmé le ministère, après avoir évoqué « un possible lien » entre le vaccin Pfizer et des cas de myocardite chez de jeunes hommes.
L’Agence européenne des médicaments (Ema) avait approuvé il y a 10 jours l’utilisation du vaccin Pfizer-BioNTech pour les 12-15 ans, qui devient le premier vaccin à être autorisé pour les adolescents au sein des 27 pays de l’Union européenne.
Lors d’une cérémonie dimanche pour rendre hommage au personnel médical dans la lutte contre le coronavirus, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s’est félicité de la coopération avec Pfizer, dont le directeur Albert Burla est intervenu brièvement lors de cette cérémonie par vidéo.
« Nous avons collaboré avec plusieurs pays mais aucune de ces collaborations n’a été aussi utile que celle avec Israël…vos efforts ont permis de montrer au monde que la science peut vaincre le coronavirus », a déclaré M. Burla.
Le ministère de la Santé a par ailleurs annoncé que si le taux de contamination continuait d’être aussi faible, le port du masque dans les lieux fermés ne serait plus obligatoire à partir du 15 juin.
« Nous sommes passés en cinq mois de 10 000 malades par jour à quatre ces dernières 24 heures », s’est félicité le ministre, selon ce communiqué.
La cérémonie a été boycottée par sept établissements hospitaliers publics en raison notamment du manque de soutien financier du gouvernement à leur égard.