Israël en guerre - Jour 588

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Coup d’envoi du prestigieux Giro d’Italie depuis Jérusalem

Les trois premières étapes du tournoi coûteront 120 millions de shekels, l'un des événements sportifs les plus chers et à la logistique la plus complexe de l'histoire du pays

Les membres de l'académie de cyclisme israélienne qui ont reçu l'autorisation de participer au Giro d'Italie lors de la course du 4 mai 2018 en Israël (Autorisation : Noa Arnon)
Les membres de l'académie de cyclisme israélienne qui ont reçu l'autorisation de participer au Giro d'Italie lors de la course du 4 mai 2018 en Israël (Autorisation : Noa Arnon)

Ce sont presque 200 cyclistes internationaux vêtus de leur combinaison en élasthanne qui défileront dans quinze jours le long des autoroutes israéliennes lorsque le pays va accueillir le lancement du Giro d’Italie, la deuxième course cycliste la plus prestigieuse du monde, une initiative colossale qui a été largement financée par une seule personne, qui espère pouvoir ainsi catalyser une véritable aubaine touristique et créer un nouvel enthousiasme local pour cette discipline sportive.

Le grand départ du Giro d’Italie, Big Start Israel, qui aura lieu du 4 au 6 mai, sera l’un des événements sportifs les plus coûteux de toute l’histoire du pays. C’est le milliardaire canadien et magnat de l’immobilier Sylvan Adams, qui s’est installé il y a deux ans en Israël, qui a été le moteur et le principal financier de l’événement.

Divers ministères, notamment les ministères du Tourisme et des Transports, ont alloué approximativement 30 millions de shekels à la course. L’équipe du Big Start Israel a rencontré des difficultés pour trouver des sponsors pour l’événement dans la mesure où le cyclisme n’est pas un sport très connu dans le pays. Adams a donc payé de sa poche la majorité des frais.

« C’est une opportunité de montrer Israël au monde », s’exclame Adams. Avec le Tour de France, la course la plus prestigieuse, « la France a trouvé un moyen de promouvoir la culture, le tourisme, l’histoire et la géographie française à l’échelle de millions de téléspectateurs », ajoute-t-il.

Sylvan Adams, organisateur du Giro, lors des 19èmes maccabiades (Autorisation : Maccabiah)

L’année dernière, ce sont 840 millions de personnes qui ont regardé des étapes du Giro d’Italie à la télévision et ce nombre devrait s’élever à un milliard cette année, selon Danny Benaim, directeur-général du Comtec Group, la société de production en charge du Big Start Israel et qui a supervisé d’autres événements sportifs majeurs en Israël. À titre comparatif, le Super Bowl draine 114 millions de spectateurs.

Les trois premiers jours de cette course qui en compte 21 se tiendront en Israël, avec une épreuve de 10 kilomètres en contre-la-montre à Jérusalem, une étape de 167 kilomètres de Haïfa à Tel Aviv et une course de 226 kilomètres de Beer Sheva à Eilat. Ensuite, les 176 coureurs issus de 22 équipes s’envoleront pour l’Italie pour parcourir les 18 étapes restantes de la course qui s’achèvera à Rome.

C’est la première fois dans l’histoire du Giro qui va commencer sa 101ème édition que la course commencera hors des frontières européennes.

Les routes et les autoroutes qui se trouvent le long du parcours de la course en Israël, notamment la Route 2 et la Route 90, seront fermées durant des étapes de la compétition. Le trafic aérien vers Eilat en sera également impacté pendant environ quatre heures au dernier jour de l’événement.

Les organisateurs ont fait savoir que personne ne s’était retiré de la course en raison de sa localisation en Israël ou du mouvement de boycott anti-israélien. L’itinéraire évite les territoires palestiniens et Jérusalem-Est mais l’organisation a connu son lot de controverses mineures. Les ministres israéliens ont ainsi pris ombrage de ce que le départ de la course mentionne « Jérusalem-ouest », impliquant une séparation d’avec Jérusalem-Est, que les Palestiniens revendiquent comme capitale de leur futur état. Après les excuses présentées par les organisateurs, les responsables palestiniens ont accusé le Giro d’être « complices de l’occupation militaire israélienne ».

Photo d’illustration du Giro D’Italia 2012. (CC, BY-SA Wikimedia)

Adams indique qu’en plus de promouvoir Israël comme destination touristique aux yeux du monde entier, il espère également donner naissance à une culture au sein du pays où seulement quelques personnes suivent ce sport.

« Je pense que le cyclisme est une initiative qui construit des ponts entre les gens parce que le sport est un langage universel », explique Adams. « C’est quelque chose que nous pouvons utiliser pour faire naître des personnes fortes ici, en Israël. Je voudrais que les parents, quand ils verront l’importance du Giro ici, achètent peut-être un vélo pour leurs enfants. Ils réaliseront que leur enfant peut aspirer à concourir au plus haut niveau après avoir vu l’épreuve venir ici, sur leur propre sol ».

Adams finance également la construction du tout premier vélodrome du Moyen-Orient, une piste de cyclisme en salle avec des murs inclinés. Le vélodrome, situé dans le quartier Yad Eliyahu de Tel Aviv, sera ouvert le 1er mai. Adams indique espérer réitérer la réussite du Royaume-Uni dans le monde du cyclisme après l’investissement britannique dans des vélodromes à l’occasion des Jeux du Commonwealth en 2002, qui avaient aidé à faire apparaître une génération de jeunes cyclistes. Il souhaite également qu’Israël puisse accueillir les Championnats du monde junior de cyclisme sur piste de 2021.

Le Giro d’Italie devrait coûter, selon les estimations, la somme de 120 millions de shekels, ce qui en fait l’un des événements les plus chers de l’histoire d’Israël. Plus de la moitié des frais concernent les dépenses de redevance pour les droits de diffusion.

Adams estime que les cyclistes, les équipes d’assistance, les techniciens et les 400 journalistes étrangers présents en Israël à l’occasion de cet événement permettront d’injecter 50 à 60 millions de shekels dans l’économie, pour des chambres d’hôtel ou dans les restaurants.

Environ 6000 policiers seront chargés de sécuriser des tronçons du parcours de la course. Plus de 50 motards accompagneront les cyclistes le long de l’itinéraire, et filmeront des images qui seront retransmises par satellite.

Les organisateurs du Giro d’Italie, notamment, depuis la gauche, l’amoureux du cyclisme et ambassadeur non-officiel du Giro Sylvan Adams, le maire de Jérusalem Nir Barkat, les légendes du vélo Alberto Contador et Ivan Basso, le ministre du Tourisme Yariv Levin, la ministre de la Culture Miri Regev et le manager du Giro d’Italie Mauro Vegni (Autorisation : Grand départ)

Pour la toute première fois, une équipe israélienne participera au Giro d’Italie après la sélection de l’académie de cyclisme israélienne, arrachée grâce à son rôle de pays-hôte. Cette équipe de 24 coureurs comprend cinq cyclistes israéliens. Seuls les meilleurs espoirs prendront part aux étapes du parcours.

Le début de la course est également un projet logistique d’une magnitude plus importante encore que la visite du pape ou une visite présidentielle, selon les organisateurs. Après la fin de la course à Eilat, près de 1000 personnes et trois avions-cargo remplis de vélos et d’équipements devront décoller du petit aéroport d’Ovda en une heure pour arriver à temps pour l’étape suivante de l’épreuve en Italie.

Adams espère que des milliers d’Israéliens se déplaceront pour saluer les cyclistes, même s’il est conscient que le pays ne saura produire les mêmes foules enthousiastes qui accompagnent les courses en Europe. « Nous lançons un processus, ici, pour permettre aux gens de connaître le cyclisme », dit-il, exprimant le désir que les gens puissent se rassembler autour de certains points du parcours, comme à Mitzpe Ramon ou à Wingate. Des navettes seront mises en place pour amener les spectateurs plus près de l’itinéraire des coureurs dans certaines villes.

Adams, cycliste amateur qui a remporté des compétitions dans sa classe d’âge à un niveau national et international et qui a été récemment désigné champion national israélien dans sa catégorie, dit qu’il sait que la fermeture des routes sur le parcours principal donnera probablement des migraines aux conducteurs israéliens.

Mais il espère que les Israéliens seront capables de dépasser les inconvénients mineurs du Giro et entrevoir les bénéfices qu’il amènera au pays et à la culture du cyclisme.

« Nous voulons faire remonter ce sport à la surface », explique-t-il. « Les gens vont voir les meilleurs cyclistes du monde passer devant leurs maisons ».

Les informations sur les fermetures des routes, les navettes, les mises à jour concernant la course et les suggestions aux spectateurs sont disponibles sur le site officiel du Giro D’Italia Big Start.

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