Israël songerait à envoyer une aide directe à Gaza
Des responsables affirment que le Hamas n'est pas intéressé par un nouveau conflit contre Israël mais avertissent que l'effondrement économique rendrait un tel scénario inévitable

Les responsables israéliens de la sécurité réfléchiraient à envoyer une aide alimentaire et des médicaments dans la bande de Gaza pour la toute première fois, dans un effort visant à empêcher d’éventuelles violences qui découleraient des conditions qui ne cessent de se détériorer au sein de l’enclave côtière, a fait savoir samedi la chaîne Hadashot.
Lors d’une évaluation sécuritaire remise récemment au Premier ministre Benjamin Netanyahu, l’establishment de la défense a répété sa certitude que le groupe terroriste du Hamas qui gouverne actuellement Gaza n’est pas tenté par un autre conflit avec Israël. Un effondrement économique rendrait toutefois inévitable un tel scénario.
Jusqu’à présent, Israël n’a pas directement envoyé d’aide humanitaire à Gaza mais a aidé à faciliter le transfert des produits fournis par les Nations unies et d’autres dans la bande.
Au début du mois de janvier, le cabinet a chargé le conseiller à la sécurité nationale d’esquisser un plan de gestion de la crise humanitaire croissante à Gaza, lui demandant de faire un rapport dans les trois semaines. Aucun plan tel n’a encore été toutefois conçu pour le moment, a fait savoir Hadashot.
En réponse à l’information de samedi, un responsable de la diplomatie a expliqué à la chaîne Hadashot que « la situation dans la bande de Gaza est un résultat de la tension entre l’Autorité palestinienne et le Hamas, qui ne transfère pas d’argent ».

« Israël a pris des initiatives pour garantir que cette tension aura un impact aussi minimal que possible sur la situation humanitaire », a ajouté le responsable.
Un avertissement similaire a été lancé cette semaine par l’envoyé pour la paix au Moyen-Orient Nickolay Mladenov, qui a déclaré que la bande de Gaza était au bord de « l’effondrement total ».
Il a estimé que l’un des moyens essentiels permettant de sauver Gaza de la catastrophe était le retour au pouvoir là-bas du président de l’AP Mahmoud Abbas, une décennie après qu’il a été destitué par le Hamas.
Des efforts de réconciliation répétés entre le Hamas et le Fatah – la formation qui domine l’Autorité palestinienne – ont échoué à faire naître un accord qui aurait permis à l’AP de reprendre le contrôle de Gaza, dernièrement encore après le refus du Hamas de rendre son arsenal d’armes considérable et ses infrastructures militaires.
Au début du mois, la Maison Blanche a gelé environ 100 millions de dollars de contribution à l’UNRWA, l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens, après que l’Autorité palestinienne a annoncé qu’elle n’accepterait plus que les Etats-Unis jouent le rôle d’intermédiaire dans les négociations de paix avec Israël. Les Palestiniens n’ont toujours pas décoléré depuis la reconnaissance par le président américain Donald Trump de Jérusalem en tant que capitale israélienne, le 6 décembre.
Mladenov a indiqué qu’il livrerait ses inquiétudes au comité de liaison ad hoc, qui s’est rencontré mercredi dernier à Bruxelles pour coordonner le soutien financier international apporté aux Palestiniens.