Israël soumet une nouvelle offre d’accord
Selon des responsables, Israël a légèrement réduit le nombre d'otages vivants dont il exige la libération, acceptant de se retirer des zones récemment saisies et d'organiser des pourparlers sur un cessez-le-feu permanent
Jacob Magid est le correspondant du Times of Israël aux États-Unis, basé à New York.

Israël a légèrement revu à la baisse le nombre d’otages dont il exige la remise la liberté dans le cadre d’un potentiel accord avec le Hamas qui permettrait de relancer le cessez-le-feu qui s’est effondré le mois dernier, ont confié vendredi au Times of Israel deux responsables proches du dossier.
Le mois dernier, Israël avait exigé la libération de onze otages vivants en échange du rétablissement du cessez-le-feu. De son côté, le Hamas avait fait savoir qu’il était prêt à relâcher cinq captifs encore en vie. Avec pour conséquence que pendant plusieurs semaines, les deux parties avaient refusé tout nouveau compromis et que les pourparlers étaient restés au point mort alors que la campagne militaire dans la bande de Gaza, relancée en date du 18 mars, gagnait en intensité.
Ces derniers jours, alors que le Caire cherche à rencontrer les deux parties à mi-chemin, l’Égypte a soumis une nouvelle proposition qui ouvrirait la porte à la libération de huit otages vivants.
Après avoir rencontré le président américain Donald Trump en début de semaine, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a accepté d’assouplir ses revendications, ont dit les deux responsables.
Israël a ainsi transmis jeudi sa réponse aux intermédiaires égyptiens concernant la dernière proposition qui a été faite par le Caire, ont confié les deux officiels qui ont fait savoir que le nombre d’otages dont l’État juif exigeait dorénavant la remise en liberté était inférieur aux onze qu’il réclamait le mois dernier. Ils n’ont donné aucune autre précision.
Toutefois, Israël exige que les otages vivants soient relâchés au cours des deux premières semaines du cessez-le-feu de 45 jours – rejetant ainsi les propos antérieurs du Hamas, qui affirmait, de son côté, que les captifs seraient libérés de manière périodique pendant toute la durée de la trêve décidée.

De plus, la proposition israélienne vise à réduire le ratio de prisonniers palestiniens incarcérés en Israël pour atteinte à la sécurité nationale qui seront remis en liberté pour chaque otage, a déclaré l’un des deux responsables – y compris en ce qui concerne les détenus purgeant des peines de prison à vie.
De surcroît, l’État juif réclame la restitution de seize dépouilles d’Israéliens qui se trouvent encore à Gaza, proposant de rendre, en échange, les corps sans vie de Gazaouis qui sont actuellement entre les mains d’Israël.
Israël accepterait la reprise de l’acheminement des aides humanitaires à Gaza et consentirait à ramener ses troupes sur les positions qui étaient occupées par ces dernières avant la reprise des combats, le 18 mars. Depuis, les soldats ont reconquis des secteurs entiers de l’enclave côtière.
Dans sa réponse, Israël accepte aussi le principe du lancement de négociations sur les conditions d’un cessez-le-feu permanent une fois la trêve rétablie, selon les deux officiels.
Pour répondre aux demandes du Hamas, l’envoyé spécial des États-Unis pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, a fait savoir aux intermédiaires arabes que Donald Trump serait prêt à faire une déclaration publique exprimant l’engagement de Washington à tenir des négociations en vue d’un cessez-le-feu permanent à Gaza.

Les médiateurs égyptiens prévoient de relayer la réponse apportée par Israël, ce week-end, à une délégation du Hamas placée sous la direction de Khalil al-Hayya. Elle arrivera au Caire dans la nuit de samedi à dimanche, ont indiqué les responsables.
Le Hamas devrait rejeter de nombreuses demandes d’Israël, et aucun règlement de la question n’est attendu dans les prochains jours, ont-ils ajouté.
Toutefois, au cours des dernières semaines, le Hamas est revenu sur sa promesse de ne jamais accepter une prolongation de la première phase du cessez-le-feu.
Le Hamas a longtemps insisté sur le fait qu’il ne relâcherait d’autres otages que dans le cadre de la deuxième phase de l’accord qui s’est aujourd’hui effondré – un accord qui prévoyait la libération de tous les captifs encore en vie en échange d’un cessez-le-feu permanent et d’un retrait total des soldats israéliens de la bande de Gaza.
Si Israël avait ratifié le cadre progressif qui avait été mis en place au mois de janvier, Netanyahu avait longtemps insisté sur le fait qu’il n’accepterait pas de cessez-le-feu permanent, ni le principe d’un retrait total des forces israéliennes, tant que les capacités gouvernementales et militaires du Hamas n’auraient pas été pleinement démantelées.
En conséquence, il avait largement refusé d’ouvrir des négociations sur les termes exacts de la deuxième phase programmée dans le cadre de cet accord – une deuxième phase qui devait commencer en date du 3 février.

Il avait cherché, à la place, à prolonger la première phase de l’accord – une prolongation qui aurait ouvert la porte à de nouvelles remises en liberté d’otages tout en confirmant le droit, pour Israël, de reprendre les combats contre le Hamas si le pays devait le juger nécessaire.
Pour sa part, un haut-responsable palestinien a expliqué au Times of Israel, au début du mois, que le Hamas était prêt à libérer tous les otages à la fois si Israël acceptait de mettre un terme définitif à la guerre.
Le Premier ministre est soutenu par un grand nombre de ses partenaires de coalition de la ligne dure, qui menacent de faire s’effondrer son gouvernement s’il accepte de mettre un terme au conflit.
Toutefois, des sondages successifs ont montré que le gouvernement n’était pas en phase avec une majorité d’Israéliens qui sont, de leur côté, favorables à la fin de la guerre qui avait été déclenchée par le pogrom commis par le Hamas, le 7 octobre 2023, en échange de la libération des 59 otages restants. Parmi eux, 24 seraient encore en vie.