Israël va accorder un statut humanitaire à 300 demandeurs d’asile soudanais
L'État a déjà accordé des visas humanitaires "A5" à 1 100 Soudanais, leur permettant de conduire, de travailler et de voyager

Israël a notifié dimanche à la Cour suprême de justice qu’il accordera un statut humanitaire à 300 réfugiés soudanais des monts Nouba, du Nil Bleu et des régions du Darfour au Soudan.
Environ 1 100 Soudanais ont par le passé obtenu le visa humanitaire A5, qui permet à ses titulaires d’obtenir des permis de conduire, des documents de voyage et des permis de travail. Le visa humanitaire est un échelon en dessous du statut de réfugié. Israël n’a reconnu que 10 Erythréens et un Soudanais en tant que réfugiés.
« Je ne peux pas être plus heureux de constater que mes amis [des Montagnes Nouba et du Nil Bleu] figurent sur la liste des résidents temporaires », a écrit Mutasim Ali, un étudiant en droit qui est le seul Soudanais à avoir obtenu le statut de réfugié en Israël, sur Facebook. « Encore une autre avancée – et nous vaincrons ! »
Au niveau international, environ 56 % des demandeurs d’asile soudanais obtiennent le statut de réfugié.
« Selon le droit international, il existe une définition juridique du réfugié », a déclaré Shlomo Mor-Yosef, directeur de l’Autorité de la Population et de l’Immigration, au Times of Israel en mars. « N’importe quel pays peut élargir la définition de réfugié s’il le souhaite. Nous ne le faisons pas. Israël n’a pas élargi la définition du réfugié parce que nous n’encourageons pas l’immigration de non-juifs. »
En février, l’Autorité de la Population et de l’Immigration a signalé qu’il y avait environ 8 800 demandes d’asile en souffrance. Entre 2009 et 2017, 15 400 personnes ont ouvert des dossiers de demande d’asile auprès du bureau. Israël a refusé l’asile à 6 600 personnes. Depuis février, des milliers de personnes ont ouvert de nouvelles demandes.

Depuis 2011, les Montagnes Nouba et la région du Nil Bleu sont le théâtre d’une guerre constante entre le Mouvement populaire de libération du Soudan-Nord et le gouvernement du Soudan, avec notamment un programme de bombardement aérien mené par le gouvernement soudanais.
Avant le début du conflit, 800 000 personnes vivaient dans la région du Nil Bleu. Aujourd’hui, ils sont moins de 60 000, selon Al Jazeera.