James Cleverly : Le Royaume-Uni n’a aucune intention de travailler avec Ben Gvir
En réponse à une requête des législateurs du Council for Arab-British Understanding, le ministre britannique de Affaires étrangères va plus loin que les USA
James Cleverly, ministre britannique des Affaires étrangères, a déclaré que le gouvernement britannique n’avait aucune intention de travailler avec le ministre d’extrême droite Itamar Ben Gvir.
« Le gouvernement britannique n’a pas eu de contact avec Itamar Ben-Gvir en sa qualité de ministre de la Sécurité nationale, et nous n’avons pour le moment aucune intention d’en avoir », a écrit Cleverly dans une lettre adressée au Council for Arab-British Understanding publiée vendredi.
Cleverly répondait à une lettre envoyée en décembre par plusieurs législateurs britanniques membres du Council, dans laquelle ils exprimaient leur inquiétude au sujet du futur gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu.
Dans cette lettre, ils exprimaient leur préoccupation concernant les projets du gouvernement d’annexer certaines parties de la Cisjordanie ou d’étendre les implantations. Elle signalait par ailleurs que deux politiciens d’extrême droite s’étaient vu confier des rôles ministériels importants, Ben Gvir et Bezalel Smotrich, chef de HaTzionout HaDatit et ministre des Finances.
« Nous vous écrivons pour vous faire part de notre profonde inquiétude en ce qui concerne les politiques annexionnistes du nouveau gouvernement israélien, qui poursuit les politiques de ses prédécesseurs et qui a produit dans les faits un seul État : Israël contrôle la vie des Palestiniens dans tout le territoire palestinien occupé », indique la lettre.
« Le Premier ministre désigné Benjamin Netanyahu a confié le poste de ministre de la Sécurité nationale au suprématiste juif Itamar Ben Gvir, et promis le ministère des Finances au suprématiste juif Bezalel Smotrich. »
La réponse de Cleverly, reçue le 14 février et publiée par le Council for Arab-British Understanding, mentionne Ben Gvir, qui dirige le parti kahaniste Otzma Yehudit, mais ne mentionne pas Smotrich.
« Nous appelons toutes les factions israéliennes à s’abstenir de tout langage incendiaire et à faire preuve de tolérance et de respect envers les groupes minoritaires », a écrit Cleverly.
Il a également réitéré la position du Royaume-Uni qui considère que toutes les implantations sont « illégales au regard du droit international, constituent un obstacle à la paix et menacent la viabilité physique d’une solution à deux États ».
Cleverly a néanmoins déclaré que le Royaume-Uni avait hâte de travailler avec le nouveau gouvernement de Netanyahu pour « renforcer nos excellents liens bilatéraux. »
Il a également réfuté les affirmations contenues dans la lettre qui qualifiaient la situation en Israël et dans les territoires palestiniens « d’apartheid. »
Le boycott de Ben Gvir par Cleverly va un cran plus loin que les États-Unis, qui ont déclaré qu’ils n’éviteraient pas le ministre controversé, mais qu’ils tiendraient Netanyahu responsable des actions de son gouvernement…
L’ambassadeur américain Tom Nides a déclaré en janvier lors d’une interview avec la chaîne publique Kan « il n’y a pas de boycott. Je ne fais pas de boycott… Nous allons travailler avec le gouvernement israélien. C’est un gouvernement démocratiquement élu. Nous allons travailler avec tout le monde. Mais par principe, mon interlocuteur c’est le premier ministre. »
Cette volonté de ne vouloir travailler qu’avec Netanyahu a été exprimée par les responsables de Biden ces dernières semaines et fait partie de ce qu’ils considèrent comme étant leur nouvelle approche, qui a pour objectif de tenir le Premier ministre de longue date responsable des politiques de certains de ses partenaires de coalition d’extrême droite, tels que Ben Gvir – un disciple autoproclamé du rabbin raciste Meir Kahane – et Smotrich.
À huis clos, Nides aurait confié à ses collègues que les États-Unis n’avaient pas l’intention de rencontrer Ben Gvir, selon les informations fournies au Times of Israel par deux sources au fait de la question.
En janvier, une délégation de sénateurs américains en visite dans le pays a spécifiquement demandé à ne pas rencontrer Smotrich, Ben Gvir ou tout autre membre de leur faction extrémiste.