Jénine: l’armée frappe une cellule terroriste prête pour une attaque « imminente »
La mosquée al-Ansari, où se trouvaient des hommes armés du Hamas et du Jihad islamique palestinien, servait de base d'opération aux terroristes, selon l'armée et le Shin Bet
Emanuel Fabian est le correspondant militaire du Times of Israël.

Les forces israéliennes ont frappé un tunnel qui était utilisé par des terroristes à Jénine, une ville du nord de la Cisjordanie, dimanche matin, ont fait savoir l’armée israélienne et l’agence de sécurité du Sin Bet.
Selon un communiqué conjoint, les membres du Hamas et du Jihad islamique palestinien se réfugiaient dans « une voie terroriste souterraine » au sein de la mosquée al-Aqsari avant de mener un attentat terroriste imminent.
Le Shin Bet et l’armée ont indiqué que les terroristes utilisaient la mosquée comme base, planifiant leurs attentats – cela avait notamment été le cas de l’explosion d’une bombe qui avait été lancée le long de la clôture de sécurité de Cisjordanie, à proximité de soldats israéliens. Cet incident, survenu le 14 octobre, n’avait pas fait de blessé et la police avait indiqué que quatre personnes avaient été tuées par ses agents.
Le ministère de la Santé de l’Autorité palestinienne a noté que deux personnes ont été tuées pendant cette frappe effectuée à Jénine qui a aussi fait plusieurs blessés.
L’armée a précisé que l’attaque avait été perpétrée par « un aéronef » dont elle n’a pas précisé la nature : drone, hélicoptère de combat ou avion de chasse. Il est probable qu’un avion de chasse ait été impliqué dans cette frappe en raison du type de munition qui a été utilisé. Et si tel est vraiment le cas, ce serait la toute première fois que l’aviation israélienne intervient en Cisjordanie au cours des deux dernières décennies.
La mosquée al-Ansari a fait l’objet de raids des forces israéliennes au cours d’une opération majeure à Jénine, cet été, dévoilant une « infrastructure terroriste » et des armements, avait indiqué Israël.
A ce moment-là, l’armée avait dit avoir découvert deux ouvertures de tunnel interconnectées. Des explosifs, des armes et d’autres équipements militaires avaient été retrouvés à l’intérieur.
Si l’attention s’est largement focalisée sur les frontières que partage Israël avec Gaza et avec le Liban, les tensions se sont considérablement accrues en Cisjordanie depuis que des milliers d’hommes armés du Hamas ont pris d’assaut le sud d’Israël après s’être introduits dans le pays depuis Gaza, le 7 octobre, massacrant environ 1 400 Israéliens, des civils en majorité. Israël a lancé une campagne militaire visant à éliminer le groupe terroriste et plus de 3 700 personnes sont mortes dans les bombardements effectués à Gaza jusqu’à présent, selon les autorités responsables de la santé au sein de l’enclave côtière placée sous la direction du Hamas.
Le Hamas a exhorté de manière répétée les Palestiniens de Cisjordanie à se dresser contre Israël, en signe de soutien à la cause défendue par le groupe terroriste.
Il y a eu récemment des affrontements entre l’armée et les Palestiniens, ces derniers jours, ainsi que plusieurs attentats terroristes manqués, a noté l’armée. Selon le ministère de la Santé de l’Autorité palestinienne, au moins 90 Palestiniens de Cisjordanie ont été tués par les forces israéliennes et par les résidents d’implantation depuis le 7 octobre.

L’armée a fait savoir samedi que les troupes avaient arrêté 670 Palestiniens recherchés dans toute la Cisjordanie, ainsi que plus de 450 personnes affiliées au Hamas, depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza, le 7 octobre.
Samedi également, l’armée israélienne a dit que les troupes avaient démoli l’habitation du terroriste du Hamas Maher Shalloun — qui se trouvait dans le camp de réfugiés d’Aqabat Jabr – qui avait été mis en examen pour le meurtre du citoyen israélo-américain, Elan Ganeles, sur la Route 90, au mois de février.
Depuis l’incursion massive dans le sud d’Israël où le groupe terroriste avait aussi enlevé 210 otages de tous les âges, les forces israéliennes ont resserré l’étau en Cisjordanie, fermant les postes-frontières permettant d’entrer au sein de l’État juif et les checkpoints entre les villes – des mesures destinées apparemment à prévenir les attentats.
Ces mesures de répression ont été adoptées alors même qu’Israël s’inquiète d’un élargissement du conflit sur plusieurs fronts avec en particulier la possibilité d’une escalade avec le groupe terroriste libanais du Hezbollah, au Liban.
L’AFP a contribué à cet article.