Jérusalem au cœur de la première exposition du Musée palestinien
Le musée doit devenir le réceptacle d'une mémoire nationale soumise, selon les Palestiniens, aux tentatives israéliennes de la nier ; il avait été inauguré en mai 2016 avec des salles vides
Le Musée palestinien a inauguré samedi sa première exposition aux œuvres très engagées évoquant « l’occupation israélienne » de Jérusalem Est, lors d’une séance réservée à la presse.
L’exposition intitulée « Jérusalem vit » sera ouverte au public à partir de dimanche dans la ville universitaire de Bir Zeit, près de Ramallah, où siègent les institutions politiques palestiniennes en Cisjordanie.
Dans l’une des salles du musée, le visiteur se retrouve encerclé par des implantations israéliennes, dont les photographies panoramiques s’étalent sur les quatre murs.
A l’extérieur, dans le jardin, un escalier vert semble atteindre le ciel mais prend racine dans une cage, une référence au confinement imposé aux Palestiniens par Israël.
![Affiches présentées par l'exposition "Jérusalem vit" du musée palestinien, à Bir Zeit, près de Ramallah, le 26 août 2017. (Crédit : Abbas Momani/AFP) Affiches présentées par l'exposition "Jérusalem vit" du musée palestinien, à Bir Zeit, près de Ramallah, le 26 août 2017. (Crédit : Abbas Momani/AFP)](https://static.timesofisrael.com/fr/uploads/2017/08/000_RV1IT.jpg)
Pour la conservatrice du musée, Rim Fadda, l’exposition a pour objectif de déclencher une discussion autour de la « résistance culturelle » aux politiques d’Israël, qui a conquis Jérusalem Est en 1967.
L’Etat juif a depuis annexé la partie orientale de la ville, mais cette annexion n’a jamais été reconnue par la communauté internationale.
La Cisjordanie et la bande de Gaza ont été conquises la même année mais n’ont pas été annexées, et leurs habitants ont besoin d’un permis spécial pour se rendre à Jérusalem.
Fadda affirme avoir été empêchée de se rendre à Jérusalem au cours des dernières années faute de permis.
« Le but de cette exposition était de nous permettre de penser de façon créative la manière de résister à l’hégémonie de l’occupation israélienne […], mais aussi de montrer Jérusalem aux Palestiniens qui ne peuvent pas s’y rendre », a-t-elle indiqué à l’AFP.
![Une installation "La Palestine après Oslo" pour l'exposition "Jérusalem vit" du musée palestinien, à Bir Zeit, près de Ramallah, le 26 août 2017. (Crédit : Abbas Momani/AFP) Une installation "La Palestine après Oslo" pour l'exposition "Jérusalem vit" du musée palestinien, à Bir Zeit, près de Ramallah, le 26 août 2017. (Crédit : Abbas Momani/AFP)](https://static.timesofisrael.com/fr/uploads/2017/08/000_RV1P7.jpg)
L’exposition est gratuite et sera ouverte au public jusqu’à décembre.
Les organisateurs souhaitent faire profiter du musée à un maximum de jeunes Palestiniens, même si ceux qui habitent à Gaza ou qui sont réfugiés dans des pays voisins ne pourront pas s’y rendre.
Rim Fadda espère que cette exposition pourra voyager dans des pays où se trouve une importante communauté palestinienne.
Le musée, un bâtiment de verre et de pierre blanche, a coûté 28 millions de dollars et 20 ans de préparation et de travaux. Il est censé devenir le réceptacle d’une mémoire nationale soumise, selon les Palestiniens, aux tentatives israéliennes de la nier.
Ses architectes irlandais et chinois se sont employés à le fondre dans le décor des collines palestiniennes, et à lui donner une ambition écologique. Il avait été inauguré en mai 2016 par le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, avec des salles vides.