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Jérusalem “indivisible” est dans la nouvelle plate-forme républicaine, pas la “Palestine”

Avant la convention du parti, il redouble la mise sur Jérusalem et propose une critique implicite de l’administration Obama

Le candidat républicain à la présidentielle Donald Trump pendant un meeting de campagne au Trump SoHo Hotel, à New York, le 22 juin 2016. (Crédit : Drew Angerer/Getty Images/AFP)
Le candidat républicain à la présidentielle Donald Trump pendant un meeting de campagne au Trump SoHo Hotel, à New York, le 22 juin 2016. (Crédit : Drew Angerer/Getty Images/AFP)

WASHINGTON – La commission pour la plate-forme du parti républicain (GOP) a tenu lundi sa première réunion à Cleveland, avant la convention de nomination du parti. Elle a révisé un projet de plate-forme qui insistait sur le soutien du parti à Israël, tout en évitant de soutenir explicitement une solution à deux états.

Le projet de plate-forme restaure une formulation reconnaissant Jérusalem « comme la capitale indivisible et éternelle de l’Etat juif », et appelant explicitement à ce que l’ambassade américaine « y soit déplacée, pour respecter la loi américaine. »

Ce changement a marqué un abandon spectaculaire de la formulation de la plate-forme de 2012, qui ne discutait pas du caractère indivisible de Jérusalem ou de toute action pour appliquer la législation sur les ambassades, qui est en place depuis plus de dix ans.

David Friedman, conseiller de Donald Trump, a déclaré le mois dernier que le probable candidat pourrait envisager de soutenir Jérusalem indivisible comme capitale d’Israël, et ne s’opposerait pas ouvertement aux décisions politiques de l’Etat juif.

David Friedman, conseiller de Donald Trump, sur la Deuxième chaîne israélienne, le 22 juin 2016. (Crédit : capture d'écran Deuxième chaîne)
David Friedman, conseiller de Donald Trump, sur la Deuxième chaîne israélienne, le 22 juin 2016. (Crédit : capture d’écran Deuxième chaîne)

Trump avait annoncé pendant son discours à l’AIPAC en mars dernier qu’il soutiendrait la relocalisation de l’ambassade américaine de Tel Aviv à Jérusalem.

Le projet de plate-forme semblait revenir sur la reconnaissance d’un État palestinien, avec des clauses cruciales négligeant de mentionner deux États pour deux peuples. La plate-forme de 2012 soulignait que le parti soutenait « le droit d’Israël à exister en tant qu’Etat juif dans des frontières sûres et défendables ; et nous envisageons deux États démocratiques, Israël avec Jérusalem comme capitale et la Palestine, vivant en paix et en sécurité. »

Lundi, CNN a annoncé que le sous-comité révisant la plate-forme avait rejeté précisément les formulations affirmant l’engagement du parti à ce qui est connu comme la solution à deux États.

Cette distinction a de plus été renforcée quand le projet a fait écho à une phrase utilisée en 2012, que « les Etats-Unis recherchent une paix durable et complète au Moyen Orient, négociée entre les parties elles-mêmes avec l’aide des Etats-Unis, sans l’imposition d’un calendrier artificiel. Un cadre juste, équitable et réaliste pour traiter des sujets qui peuvent être réglés sur la base de changements mutuellement acceptés reflétant les réalités d’aujourd’hui ainsi que les espoirs de demain est essentiel à ce processus. »

Dans la version de 2016, la même phrase, que « les Etats-Unis cherchent à aider à la mise en place d’une paix durable et complète au Moyen Orient », décrivait le processus qui doit « être négociée entre ceux qui vivent dans la région. »

Tout en proposant peut-être une approbation à l’emphase du probable candidat républicain Donald Trump sur le retrait de certains des engagements des Etats-Unis à l’étranger, le projet de plate-forme semble favoriser une approche qui conviendrait aux autres acteurs régionaux.

La version de 2016 prévient également que le parti « s’oppose à toute mesure conçue pour imposer un accord ou pour dicter des frontières ou d’autres termes, et appelle à la fin immédiate de tout financement américain à toute entité qui tenterait d’agir ainsi », une référence possible aux tentatives répétées de l’Autorité palestinienne d’introduire et de faire voter des résolutions concernant le conflit aux Nations unies.

La version de 2016 a également souligné que « notre parti est fier d’être aux côtés d’Israël, maintenant et pour toujours », une déclaration totalement absente de la plate-forme de 2012.

Le panneau publicitaire appelant au boycott d'Israël près de l'aéroport Logan de Chicago. (Crédit : capture d'écran CBS)
Le panneau publicitaire appelant au boycott d’Israël près de l’aéroport Logan de Chicago. (Crédit : capture d’écran CBS)

De plus, la version comprend également une condamnation du mouvement de Boycott, Désinvestissements et Sanctions (BDS), le décrivant comme une « forme alternative de guerre », et soulignant que le parti « rejette la notion fausse qu’Israël est un occupant, et reconnait en particulier que le mouvement BDS est antisémite par nature et cherche à détruire Israël. »

Le projet continue en appelant à une législation « pour contrecarrer les actions qui sont conçues pour limiter les relations commerciales avec Israël, ou les personnes ou entités commerçant avec Israël ou dans des territoires contrôlés par Israël, de manière discriminatoire. »

Bien que certaines initiatives anti-BDS aient rencontré un large écho au Congrès, l’administration actuelle a exprimé sa réticence en ce qui concerne les clauses comprenant les termes « territoires contrôlés par Israël », les organisations de gauche affirmant qu’une telle formulation normalise la présence d’Israël dans les régions conquises en 1967, dont la Cisjordanie, Jérusalem Est et le plateau du Golan.

Beaucoup des changements de formulation de la plate-forme semblaient refléter soit un resserrement de la ligne du parti concernant le soutien à Israël, soit une critique implicite de l’administration actuelle, ce qui pourrait signaler un désir d’utiliser une lutte sur la politique envers Israël comme munition dans la campagne électorale 2016.

La plate-forme républicaine de 2012 comprenait une section intitulée « Notre soutien sans équivoque à Israël » qui, comme le projet de plate-forme 2016, commençait par réaffirmer les relations étroites entre Israël et les Etats-Unis sur la base de traditions démocratiques partagées.

Tandis que la plate-forme 2012 notait que les deux états « font partie de la grande communauté des démocraties qui parlent la même langue de liberté et de justice, et le droit de chaque personne à vivre en paix », le projet 2016 s’étant sur le thème, soulignant que « comme les Etats-Unis d’Amérique, l’Etat moderne d’Israël est un pays né de l’aspiration à la liberté, et se tient parmi les nations comme un phare de démocratie et d’humanité. »

La plate-forme précédente continuait en notant que la « sécurité d’Israël est l’intérêt sécuritaire national vital des Etats-Unis ; notre alliance est basée non seulement sur des intérêts partagés, mais également des valeurs partagées. » La version de 2016 semblait moins se concentrer sur les intérêts stratégiques partagés comme étant à la base de la relation.

« Au-delà de nos intérêts stratégiques mutuels, Israël est également un pays exceptionnel qui partage nos valeurs les plus essentielles. C’est le seul pays du Moyen Orient où l’on trouve liberté d’expression et liberté de religion », est-il écrit.

« Par conséquent, le soutien à Israël est une expression d’américanisme, et il est de la responsabilité de notre gouvernement d’avancer des politiques qui reflètent le fort désir des Américains pour une relation sans jour entre les Etats-Unis et Israël. »

La dernière ligne est probablement une référence implicite au président américain Barack Obama, qui aurait déclaré pendant une rencontre à huis clos avec des dirigeants juifs américains en 2009 que sous l’ancien président George W. Bush, « il n’y avait pas d’espace entre nous et Israël, et qu’avons-nous obtenu ? Quand il n’y a pas de jour, Israël reste simplement sur ses positions, et cela érode notre crédibilité auprès des états arabes. »

Republican presidential candidate Mitt Romney gives his concession speech in Boston, Wednesday (screen capture: Channel 2 News)
L’ancien candidat républicain à la présidentielle Mitt Romney, en novembre 2012 à Boston. (Crédit : capture d’écran Deuxième chaîne)

En 2012, le candidat républicain à la présidentielle Mitt Romney avait utilisé la réplique, critiquant les politiques d’Obama pendant un discours électoral à l’institut militaire de Virginie.

« Le président a explicitement affirmé que son objectif était de placer un ‘jour’ entre les Etats-Unis et Israël. Et il a réussi, avait déclaré Romney. C’est une situation dangereuse qui a retardé la paix au Moyen Orient et encouragé nos adversaires mutuels, particulièrement l’Iran. »

JTA a contribué à cet article.

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