Joe Biden compare Donald Trump au nazi Joseph Goebbels
Le président républicain et son adversaire démocrate se préparent pour leur premier débat mardi
Donald Trump, fort de la nomination d’une juge conservatrice à la Cour suprême, et son adversaire démocrate Joe Biden, toujours en tête dans les sondages, se préparent pour leur premier débat qui sera mardi un moment phare de la course à la Maison Blanche.
Connu pour ses gaffes et dérapages, Joe Biden a reconnu samedi que la confrontation télévisée serait « difficile ».
« Ce sera essentiellement attaques personnelles et mensonges », « c’est tout ce qu’il sait faire », a-t-il dit au sujet du milliardaire républicain. « Il ne sait pas comment discuter des faits. Il n’est pas si intelligent que ça », a-t-il poursuivi.
Le vieux routier de la politique, âgé de 77 ans, qui, au nom des précautions sanitaires liées à la pandémie de Covid-19, mène une campagne plus discrète que celle tambour battant de l’ex-homme d’affaires de 74 ans, sera comme rarement sous les projecteurs.
Après ce premier duel de 90 minutes modéré par le journaliste de Fox News Chris Wallace, deux autres débats entre eux sont prévus avant la présidentielle du 3 novembre.
Donald Trump ne cesse de railler l’absence de dynamisme de son rival, qu’il surnomme « Joe l’endormi », voire de suggérer une forme de sénilité.
Il martèle aussi que Joe Biden, pur produit de l’aile modérée du Parti démocrate, est une « marionnette » de la gauche radicale.
« Il est un peu comme Goebbels », a répondu le candidat démocrate. Selon lui, le président applique les recettes du chef de la propagande nazi Joseph Goebbels : « Vous dites un mensonge encore et encore, vous le répétez, le répétez, le répétez, pour que cela devienne un fait acquis. »
« Un menteur »
« Les gens savent que le président est un menteur », a encore dit Joe Biden. « Et donc je suis prêt à y aller, et à expliquer pourquoi je pense qu’il a échoué et pourquoi je pense que mes propositions aideront les Américains et l’économie américaine, et renforceront notre sécurité sur la scène internationale. »
Donald Trump entend lui arriver à ce rendez-vous auréolé, auprès de sa base, du choix d’Amy Coney Barrett, une magistrate connue pour ses convictions religieuses traditionalistes, pour siéger à la plus haute juridiction américaine à la suite du décès de la juge progressiste Ruth Bader Ginsburg.
Il espère qu’elle galvanise la droite chrétienne, sur laquelle il s’est largement appuyé lors de son élection-surprise il y a quatre ans, et au-delà tout le camp conservateur, afin de refaire son retard dans les sondages.
« Vous allez être fantastique », lui a-t-il lancé samedi après-midi, dans les jardins de la Maison Blanche, en présentant cette mère de sept enfants, catholique pratiquante, comme « l’une des juristes les plus brillantes et les plus douées du pays ».
Debout à ses côtés, il a prédit une confirmation « rapide » par le Sénat, où son camp républicain dispose de la majorité.
Auditions parlementaires
Sauf énorme surprise, Amy Coney Barrett, 48 ans, viendra renforcer la majorité conservatrice au sein de cette institution-clé qui tranche les grands débats de la société américaine.
Joe Biden a appelé le Sénat à ne « pas se prononcer » tant « que les Américains n’auront pas choisi leur prochain président ».
Mais il sait que son camp ne dispose d’aucun levier pour stopper le processus.
Les auditions parlementaires de la juge désignée, qui doivent débuter le 12 octobre, vont donc rythmer la campagne jusqu’au vote sur son nom, que les Républicains espèrent tenir quelques jours seulement avant l’élection présidentielle.
Les Démocrates tentent donc d’agiter le spectre d’une Cour suprême durablement à droite pour mobiliser leur électorat.
La colistière de Joe Biden, Kamala Harris, a accusé les Républicains de vouloir « détruire » l’Obamacare, la loi d’assurance santé adoptée sous la présidence démocrate de Barack Obama, et « revenir » sur l’arrêt historique qui a reconnu en 1973 un droit constitutionnel des femmes à avorter.
« Cette nomination déplacerait la Cour encore plus à droite pour une génération, et nuirait à des millions d’Américains », a-t-elle prévenu.