John Kerry parle climat avec des ministres israéliens
A Jérusalem, l'envoyé américain a rencontré Israel Katz pour évoquer un accord avec la Jordanie et Idit Silman pour échanger sur le réchauffement climatique
John Kerry, l’envoyé sur le climat de l’administration Biden, a discuté vendredi à Jérusalem avec le ministre de l’Énergie Israel Katz d’une part et avec la ministre de la Protection environnementale Idit Silman d’autre part, pour échanger sur l’avancée de la coopération régionale sur des projets « verts » majeurs.
Kerry et Katz ont discuté d’un plan visant à construire une centrale solaire d’une capacité de 600 MW avec un projet de stockage en Jordanie, et d’un projet israélien qui concerne l’exportation de 200 millions de mètres-cubes d’eau désalinisée par an à ce pays voisin, a fait savoir le ministère de l’Énergie dans un communiqué. Ces projets s’appellent respectivement « Prosperity Green » et « Prosperity Blue ».
Ils ont aussi parlé de la coopération stratégique entre Israël, les États-Unis, la Jordanie et les Émirats arabes unis.
Selon un communiqué, le ministre de l’Énergie a remercié Kerry, ancien secrétaire d’État américain sous la présidence de Barack Obama, pour ses efforts visant à aider à faire progresser les projets.
« Les Accords d’Abraham historiques sont la preuve de la force de l’État d’Israël dans la région et du potentiel énorme d’un avenir prospère au Moyen-Orient », a commenté Katz.
L’accord conclu entre Israël et la Jordanie – qui anticipe des échanges en eau et en énergie solaire – avait été négocié par les Émirats arabes unis et signé en 2021. Un nouveau protocole d’accord avait été ratifié en présence de Kerry – tout comme le premier – lors de la conférence de la COP27, organisée dans la station balnéaire de Sharm el-Sheikh, en Égypte.
Avec cet accord, Israël achètera de l’énergie solaire à l’usine située en Jordanie qui sera construite par une firme émiratie, et la Jordanie achètera de l’eau à une structure israélienne qui doit aussi être édifiée le long de la côte méditerranéenne.
Cet accord avait été la dernière conséquence des accords de normalisation signés avec les Émirats, les Accords d’Abraham, qui s’étaient concrétisés avec l’aide de l’administration Trump. L’administration Biden a promis de continuer à développer ces accords, tout en disant clairement qu’ils ne remplaceront pas la paix entre Israël et les Palestiniens.
La Jordanie est l’un des pays du monde les plus touchés par le manque d’eau et sa coopération avec Israël, dans ce domaine, remonte à une date antérieure à l’établissement de relations officielles entre les deux pays. La nation, qui n’a presque pas de littoral, fait face à une situation qui devrait encore s’aggraver avec l’augmentation de sa population et la hausse des températures.
Israël est également un pays chaud et sec, mais ses technologies innovantes en termes de dessalement lui ont donné des opportunités en matière de vente d’eau potable.
Pendant son entretien avec Kerry, Silman lui a dit qu’elle travaillait sur une loi sur le climat dont « les objectifs sont ambitieux ». Elle a souligné l’importance de se mettre aux normes établies par les autres pays avancés, selon un porte-parole du ministère.
Silman a aussi fait part de son désir de renforcer la coopération sur la question de l’action climatique avec les États-Unis. Jérusalem doit renouveler un protocole d’accord avec l’Agence américaine de protection environnementale, a fait savoir un communiqué.
Kerry a averti qu’atteindre les objectifs internationaux en matière de climat serait impossible sans action immédiate en faveur de la réduction des émissions de gaz à effet de serre de la part de tous les pays.
Cet arrêt à Jérusalem est entré dans le cadre d’une tournée à l’étranger de Kerry, avec notamment une visite à Amman – où il a assisté au mariage royal du prince héritier jordanien. Il est aussi allé à Dubaï et à Oslo.
Kerry n’est pas nécessairement une personnalité populaire parmi les nombreux députés de la coalition suite à ses efforts intenses de négociations d’une solution à deux États entre Israéliens et Palestiniens, un travail qu’il avait mené pendant son mandat de secrétaire d’État au sein de l’administration Obama.