Jordan Bardella refuse toujours de dire que Jean-Marie Le Pen était antisémite
Alors que la question lui était posée, le président du Rassemblement national a dit ne pas vouloir « accabler quelqu'un qui a 96 ans, qui est malade » en ce moment
Jordan Bardella était l’invité de « C politique » sur France 5, samedi 16 novembre 2024. Il a notamment été interrogé sur l’héritage de son parti, dont le fondateur Jean-Marie Le Pen était habitué aux sorties antisémites et négationnistes.
Rappelant qu’en novembre de l’année dernière, le nouveau président du Rassemblement national avait affirmé qu’il ne croyait « pas que Jean-Marie Le Pen était antisémite », et que depuis il avait admis que Le Pen avait pu tenir « des propos antisémites », la présentatrice Aurélie Casse a interrogé Jordan Bardella sur cette nuance à laquelle il semble tenir.
« Il y a une nuance entre dire ‘Jean-Marie Le Pen a tenu des propos antisémites’ et dire ‘Jean-Marie Le Pen est antisémite’. Est-ce que vous iriez aujourd’hui jusqu’à le dire comme ça ? », lui a-t-elle demandé.
Bardella lui a alors répondu : « Pardon Madame de ne pas vouloir accabler quelqu’un qui a 96 ans, qui est malade au moment où on se parle, et qui est sorti de la vie politique il y a dix ans ».
Il a par ailleurs ajouté qu’il n’aurait « sans doute pas rejoint le Front national de Jean-Marie Le Pen ».
Jordan Bardella a en effet adhéré au parti d’extrême-droite en 2012, alors que Marine Le Pen avait déjà été élue président de ce qui s’appelait alors encore le Front national.
Samedi soir, le président du RN était déjà l’invité de l’émission « Quelle époque » au cours de laquelle la journaliste Léa Salamé l’a elle aussi interrogé au sujet du fondateur de son parti, citant un passage de son nouveau livre dans lequel il dit avoir adhéré au Front national en ignorant « tout de son histoire, de ses fondateurs et même de Jean-Marie Le Pen ».
Bardella a expliqué « qu’à 16 ans, la personne qui pour moi représente le Front national à l’époque, c’est Marine Le Pen ». S’il dit avoir rencontré Jean-Marie Le Pen, avec qui il a d’ailleurs pris une photo tout sourire, il affirme ne « pas partager » ses idées.
Sur le plateau de « C politique », Aurélie Casse a également rappelé qu’au moins une trentaine de candidats du Rassemblement national aux élections législatives de juin dernier avaient tenu des propos racistes, homophobes, antisémites ou conspirationnistes. Des candidats que Jordan Bardella avait lui-même qualifié de « brebis galeuses » au sein de son parti.
Bardella tient aujourd’hui à prendre ses distances avec les candidats RN controversés, affirmant les avoir exclus du parti pour non-respect de ses valeurs et de son éthique.
Il semble également se distancer de son fondateur, Jean-Marie Le Pen, une stratégie déjà adoptée par Marine Le Pen qui avait exclu son père du parti qu’il avait créé.