Jordanie : importante saisie de « drogue de l’EI » à la frontière avec l’Arabie saoudite
Les autorités du royaume hachémite ont découvert des millions de pilules de captagon dans des véhicules de chantier à l’issue d'une opération de plusieurs semaines
La Jordanie a déjoué deux complots visant à faire passer en contrebande des millions de pilules de captagon par un poste frontière situé non loin de l’Arabie saoudite.
Il s’agit de la plus importante saisie depuis des années, réalisée sur des drogues appartenant à des réseaux proches de l’Iran, actifs dans le sud de la Syrie et à destination des marchés lucratifs du Golfe.
La drogue a été découverte à bord de plusieurs véhicules de chantier au niveau du passage d’Omari, ont déclaré mercredi à Reuters des membres des autorités.
Cela faisait deux semaines que les forces de l’ordre menaient deux opérations et suivaient l’acheminement de drogues, via la frontière nord de la Jordanie avec la Syrie. Contrairement aux précédentes saisies, c’est à la frontière saoudienne qu’ont eu lieu les saisies.
Selon les informations des autorités occidentales en charge de la lutte contre les stupéfiants, la Syrie, ravagée par la guerre, est le premier lieu de production en grande quantité de ce stimulant très addictif, de la famille des amphétamines, connu sous le nom de captagon et la Jordanie, la route-clé vers les États du Golfe riches en pétrole.
Selon les autorités jordaniennes, tout comme leurs alliés occidentaux, le groupe terroriste libanais du Hezbollah soutenu par l’Iran et les milices pro-iraniennes qui contrôlent une grande partie du sud de la Syrie sont à l’origine d’une augmentation de la contrebande de drogue et d’armes, qui représente plusieurs milliards de dollars. L’Iran et le Hezbollah nient catégoriquement ces accusations.
Selon les experts de l’ONU ainsi que les autorités américaines et européennes, le trafic de drogue permet de financer les milices pro-iraniennes et forces paramilitaires pro-gouvernementales nées d’un conflit qui dure depuis plus d’une dizaine d’années en Syrie.
Les autorités parlent de la « drogue de l’État islamique », car elle aurait été utilisée par les djihadistes pour combattre la peur et la fatigue pendant les combats en Syrie et en Irak.
Suite à l’attaque du Hamas contre Israël, le 7 octobre, au cours de laquelle des milliers de terroristes ont tué près de 1 200 personnes et fait 251 otages, plusieurs médias ont affirmé que les terroristes avaient pris du captagon.
Selon les chiffres officiels, ce sont plus de 400 millions de pilules qui ont été saisies au Moyen-Orient et ailleurs en 2021, et les saisies de l’an dernier devraient encore être supérieures.