Joshua Zarka revient sur sa convocation au Quai d’Orsay
Joshua Zarka, ambassadeur d’Israël en France, était l’invité d’Europe 1 pour réagir à sa récente convocation par le ministère des Affaires étrangères
Interrogé mercredi sur sa convocation par le Quai d’Orsay suite à l’incident de l’Eléona, un territoire français à Jérusalem, Joshua Zarka a expliqué : « Il y a un désaccord entre la France et Israël au sujet du statut exact de ce domaine français. Nous reconnaissons tout à fait qu’il s’agit d’un domaine français, mais un accord a été signé en 1948, avec des échanges de lettres entre 1948 et 1949 entre nos deux pays, et la France a aujourd’hui des attentes qui vont au-delà de ces lettres, qui régissent le statut de ce domaine ».
L’ambassadeur a néanmoins tenu à apaiser les tensions : « Nous nous sommes mis d’accord hier pour harmoniser nos attentes, afin que tout soit bien compris et que cet incident déplorable qui n’aurait jamais dû arriver ne se reproduise pas. »
La visite à Jérusalem du ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, avait été marquée jeudi dernier par un incident diplomatique lorsque la police israélienne était entrée « armée » et « sans autorisation », selon le ministre, sur un site appartenant à la France.
M. Barrot avait alors dénoncé une « situation inacceptable » et refusé d’entrer dans l’Eléona, un site de pèlerinage, tandis que la police israélienne avait brièvement arrêté deux gendarmes français sur place, comme l’a constaté une journaliste de l’AFP.
« Je ne vais pas entrer (…) aujourd’hui, car les forces de sécurité israéliennes y sont entrées de manière armée, sans obtenir auparavant l’autorisation de la France et sans accepter d’en sortir », avait-il affirmé devant la presse.
« Cette atteinte à l’intégrité d’un domaine placé sous la responsabilité de la France est de nature à fragiliser les liens que j’étais pourtant venu cultiver avec Israël, dans un moment où nous avons tous besoin de faire progresser la région sur le chemin de la paix », a-t-il ajouté.
L’Eléona, au sein duquel se trouve un monastère bénédictin, est situé sur le mont des Oliviers à Jérusalem-Est.
Construit sur la grotte dite du Pater, où le Christ aurait enseigné le Pater à ses disciples, il fait partie des quatre domaines nationaux français à et près de Jérusalem, avec le Tombeau des rois, la Basilique Sainte-Anne et l’ancienne commanderie croisée d’Abou Gosh avec leurs églises romanes.
« Le domaine de l’Eléona (…) est un domaine qui non seulement appartient à la France depuis plus de 150 ans, mais dont la France assure la sécurité, l’entretien et avec énormément de soins », avait affirmé le ministre.
« L’intégrité des quatre domaines dont la France a la responsabilité ici à Jérusalem doit être respectée », avait-il insisté.
Par ailleurs, l’ambassadeur israélien s’est dit avoir « entièrement confiance dans les autorités françaises qui nous ont prouvé leur capacité à sécuriser des événements bien plus complexes » quelques heures avant la rencontre France-Israël du 14 novembre.
Malgré une affluence historiquement faible attendue, les autorités ont mobilisé plus de 4 000 policiers pour sécuriser ce match sous haute tension, une semaine après le lynchage antisémite survenu à Amsterdam de supporters israéliens.