JPMorgan élargit ses services commerciaux en direction des start-ups israéliennes
La banque américaine a embauché une équipe de dix personnes qui se mettront au service des entreprises du secteur des hautes technologies
Sharon Wrobel est journaliste spécialisée dans les technologies pour le Times of Israel.
La banque américaine JPMorgan Chase & Co. a annoncé, lundi, qu’elle allait élargir ses opérations en Israël en offrant des services commerciaux aux start-ups et aux firmes high-tech locales.
Elle a fait savoir qu’elle avait recruté une nouvelle équipe de dix personnes, une équipe qui sera dirigée par Darya Fuks, ancienne cheffe du développement au sein de la compagnie Wix, spécialisée dans les logiciels, et ancienne cadre chargée des investissements chez JPMorgan.
La nouvelle équipe – intégrée au sein de la Division bancaire de l’Économie de l’innovation – se consacrera aux entreprises israéliennes à forte croissance, aux fondateurs de start-ups et à la communauté des firmes de capital-risque dans la dite « Économie de l’innovation » et dans des industries comme les technologies, les sciences de la vie ou le secteur high-tech des soins de santé ou du climat.
JPMorgan a noté que l’équipe israélienne fournira aux start-ups du soutien lors de toutes les étapes précédant leur entrée en Bourse et qu’elle offrira aussi des solutions en matière de soulèvement des capitaux. Elle apportera aussi des services de base comme les paiements, les financements, les solutions de gestion des liquidités et des conseils stratégiques en direction des firmes de capital-risque et de leurs entreprises de portefeuille.
« Israël est un leader mondial reconnu dans la production et dans le développement des firmes relevant du secteur de l’Économie de l’innovation et je suis très heureuse de faire mon retour au sein de JPMorgan pour soutenir ce secteur déterminant et pour servir des clients qui font la promotion de la croissance et du développement durable », a commenté Fucks, qui a été désignée directrice et cheffe de la banque commerciale de l’Économie de l’innovation au sein de JPMorgan en Israël.
JPMorgan travaille avec des entreprises israéliennes depuis les années soixante et la banque a ouvert son premier bureau dans le pays en l’an 2000. Ses services financiers dans le pays comprennent les investissements, la gestion des actifs, la gestion privée, la trésorerie et les services liés aux valeurs mobilières. Vient dorénavant ainsi s’ajouter à cette liste la banque commerciale.
Cette expansion de l’établissement financier américain survient alors que certaines firmes israéliennes réfléchissent actuellement à déplacer leurs opérations et que de nouvelles start-ups placent leurs affaires à l’étranger dans un contexte d’incertitude entourant l’avancée du projet de réforme radicale du système judiciaire israélien envisagé par le gouvernement.
« JPMorgan s’engage à soutenir les entreprises israéliennes et ainsi, cet approfondissement de notre empreinte locale et des services que nous pouvons offrir à nos clients et aux individus de notre communauté est une nouvelle étape puissante dans notre histoire en Israël », a déclaré le directeur-général de JPMorgan Israel, Roy Navon.
JPMorgan travaillera avec le marché de financement de type capital-risque croissant dans le pays, alors que les start-ups et les compagnies technologiques, en Israël et à l’étranger, cherchent de plus en plus à diversifier leurs sources de financement et leurs marges de crédit suite à l’effondrement du Silicon Valley Bank Financial Group, au début de l’année, et suite aussi au ralentissement généralisé qui touche les marchés financiers du monde entier. Le SVB était un prêteur de choix pour de nombreuses start-ups et compagnies du secteur des hautes-technologies en Israël.
Les compagnies high-tech sont actuellement aux prises avec une nette tendance à la baisse des investissements après que la volatilité du marché mondial a entraîné une diminution des évaluations, jusqu’alors à la hausse, le spectre d’un ralentissement économique et qu’un régime de taux d’intérêt élevé est venu entraver le flux des transactions.
Pendant le premier trimestre de cette année, les firmes technologiques israéliennes ont soulevé 1,7 milliard de dollars en fons de capital-risque – contre 5,8 milliards de dollars lors des trois premiers mois de 2022, selon un rapport établi par l’IVC Research Center et LeumiTech. Ce trimestre a marqué le chiffre le plus bas enregistré dans le pays en quatre ans.
Israël est le 26e pays où JPMorgan a élargi ses affaires bancaires commerciales hors des frontières des États-Unis depuis 2019. Depuis, l’équipe de la banque américaine n’a cessé de se développer, regroupant des centaines d’employés qui sont au service de plus de 650 compagnies. Au mois de mai, JPMorgan a racheté les avoirs et les dépôts de First Republic, la troisième banque de taille moyenne à avoir fermé ses portes en l’espace de deux mois, dont le siège était à San Francisco.
« Nous sommes heureux de continuer notre expansion en entrant sur des marchés forts comme l’est le marché d’Israël », a déclaré Andrew Kresse, chef des services bancaires à l’international. « Nous observons un grand nombre d’opportunités qui seront utiles pour avoir un impact ici, et nous avons prouvé que nous pouvons aider les compagnies locales à se développer sur la scène mondiale ».
La semaine dernière, HSBC Holding plc avait annoncé avoir recruté des cadres de SVB Israel et avoir installé à leurs postes plus de 20 nouveaux banquiers dans le pays, avec pour objectif de se positionner comme banque pour les firmes locales de capital-risque et pour les start-ups. David Cohen, ancien directeur-général de SVB Israel, a été embauché comme directeur des affaires israéliennes chez HSBC, chargé spécialement d’aider les entreprises technologiques et du secteur de la santé en Israël à entrer sur les marchés internationaux. Au mois de mars, HSBC avait racheté la filiale britannique de SVB.
Au début du mois, BlackRock, le plus important gestionnaires d’actifs dans le monde, a racheté l’entreprise britannico-israélienne Kreos Capital, qui fournit des prêts aux start-ups israéliennes et européennes, pour une somme dont le montant n’a pas été dévoilé.